Sommaire
IL'Assemblée nationaleAL'organisation de l'Assemblée nationaleBUn lieu de débats politiquesIILes débuts de la presse politiqueALa liberté de la presseBLa presse politiqueIIIL'apparition des clubsADes lieux de discussions politiquesBLes principaux clubsJusqu'en 1789, l'intégralité du pouvoir politique est détenue par le roi. La Révolution de 1789 déclare le peuple souverain, ce qui permet l'émergence d'une véritable vie politique : des citoyens élisent leurs représentants à l'Assemblée nationale, lisent des journaux politiques d'opinion ou encore se réunissent dans des clubs pour débattre de différents sujets politiques.
L'Assemblée nationale
L'organisation de l'Assemblée nationale
Vie politique
La vie politique désigne l'ensemble des activités concernant les affaires de l'État.
Suite au serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789, des députés des trois ordres se regroupent et forment une assemblée nationale constituante. En 1791, cette assemblée donne à la France la première Constitution et devient l'Assemblée nationale législative.
Les députés de l'Assemblée nationale, au nombre de 745, sont élus pour deux ans au suffrage censitaire. Les séances se tiennent dans la salle du Manège, à Paris. Elles sont ouvertes au public et dirigées par le président de l'Assemblée. Le regroupement des députés dans la salle se fait en fonction de leur appartenance politique : les députés les plus conservateurs se tiennent à la droite du président de l'Assemblée, et inversement.
Suffrage censitaire
Le suffrage censitaire est un mode de suffrage selon lequel seuls les citoyens payant un impôt dont le montant est supérieur à une limite définie détiennent le droit de vote. Autrement dit, seuls les plus riches peuvent voter.
La Constitution de 1791 prévoit que les 745 députés de l'Assemblée nationale, qui détiennent le pouvoir législatif, soient élus par les "citoyens actifs", c'est-à-dire les hommes de plus de 25 ans, ayant un domicile et payant au moins 3 livres d'impôts : cela concerne alors environ 4 millions de Français.
L'Assemblée nationale réunie dans la salle du Manège, vers 1790
Par W. C. Minor, via Wikimedia Commons
Un lieu de débats politiques
L'Assemblée nationale est le centre de la vie politique qui se met en place à partir de 1789. En effet, les députés, élus, sont représentatifs d'une partie de la population, qui exerce sa souveraineté en ayant un pouvoir législatif indirect. Les citoyens "actifs", en plus d'élire les députés, peuvent en effet leur envoyer des pétitions pour faire voter une loi.
Les députés élaborent des projets de lois qui sont débattus lors des séances de l'Assemblée. Les orateurs se succèdent à la tribune d'où ils défendent leur projet de loi. Celui-ci est ensuite longuement débattu, avant d'être soumis au vote : il ne passe qu'à condition d'obtenir la majorité des votes des députés.
Les débuts de la presse politique
La liberté de la presse
Avant la Révolution, toute publication devait obtenir une autorisation royale. Ce principe est supprimé par la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, adoptée par l'Assemblée nationale le 26 août 1789 et qui instaure la liberté d'écrire.
L'instauration de la liberté de la presse entraîne un véritable essor de ce genre de publications. En 1789, seuls quelques journaux paraissent dans le royaume de France. En 1800, on recense plus de 1300 titres différents.
La presse politique
Ce sont notamment les journaux à caractère politique qui rencontrent du succès. Ces journaux dressent souvent un résumé des séances de l'Assemblée nationale. Ce sont également des tribunes pour l'expression de différentes opinions. On peut citer quelques journaux politiques notables de la période révolutionnaire :
- L'Ami du peuple, créé par Jean-Paul Marat.
- Le Patriote français, créé par Jacques Pierre Brissot.
- Le Père Duchesne, créé par Jacques-René Hébert, qui se distingue par le ton désinvolte avec lequel il aborde la politique.
Ces publications, qui diffusent des opinions très différentes, contribuent grandement à construire une vie politique intense, en mettant les questions politiques au centre du débat public, notamment dans les grandes villes où elles sont vendues.
Une du journal Le Père Duchesne, 1790
Par 32X, via Wikimedia Commons
L'apparition des clubs
Des lieux de discussions politiques
À partir de 1789, les "citoyens actifs" sont autorisés à se réunir en associations appelées clubs. Les membres d'un même club se réunissent régulièrement pour des séances de débats concernant les affaires de l'État. Les clubs politiques sont donc avant tout des lieux d'échanges et de débats, qui jouent un grand rôle dans les premiers développements de la vie politique en France.
Les principaux clubs
La plupart des clubs politiques apparaissent d'abord à Paris, mais rapidement, les villes de province se dotent de leurs propres clubs. Certains clubs ont eu une importance plus grande que les autres, parce qu'ils ont eu plus de succès et de poids sur la vie politique du royaume. Parmi eux, on peut citer :
- Le club des Jacobins, où se retrouvent de nombreux députés dont le plus influent est Maximilien de Robespierre (1758 - 1794).
- Le club des Cordeliers, créé par Georges Danton (1759 - 1794), se caractérise par son ouverture au peuple.
- Le club des Feuillants, créé en 1791 pour défendre la monarchie constitutionnelle et empêcher l'exécution de Louis XVI.
Une séance du club des Jacobins, 1791
Par Mcleclat, via Wikimedia Commons