Sommaire
ILa participation des femmes à la RévolutionALes femmes dans les journées révolutionnairesBLes clubs de femmesIIOlympe de Gouges, une grande figure féminine de la RévolutionAOlympe de Gouges (1748 - 1793)BLe projet de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)IIIDroits et interdictionsAL'acquisition de droitsBReculs et interdictionsLes femmes prennent activement part à la Révolution dès 1789. Elles participent notamment aux grandes journées révolutionnaires ou se retrouvent dans des clubs politiques. Certaines, comme Olympe de Gouges (1748 - 1793), réclament, sans succès, l'égalité en droits des hommes et des femmes.
La participation des femmes à la Révolution
Les femmes dans les journées révolutionnaires
Dès 1789, les femmes participent activement à la Révolution. Elles prennent notamment part aux grandes journées révolutionnaires. L'une d'entre elles est connue pour avoir été principalement menée par des femmes du peuple de Paris, c'est la journée du 5 octobre 1789.
Ce jour-là, un important groupe de femmes se constitue et quitte Paris pour Versailles, où réside le roi Louis XVI. Elles réclament du pain et incitent le roi à signer les décrets votés par l'Assemblée nationale dans la nuit du 4 août 1789 pour abolir les privilèges de la noblesse. De plus, elles contraignent le roi et sa famille à s'installer à Paris, au palais des Tuileries, pour qu'ils soient plus proches du peuple.
Groupe de femmes du peuple de Paris se rendant à Versailles le 5 octobre 1789 (gravure anonyme, 1789)
Par Underlying Ik, via Wikimedia Commons
Les clubs de femmes
Des femmes participent également aux activités révolutionnaires en formant des clubs politiques, sur le modèle des clubs masculins comme le club des Jacobins ou celui des Cordeliers. Les clubs sont des associations dont les membres se réunissent pour aborder des sujets politiques. Le premier club de femmes est formé en mars 1791.
Club patriotique de femmes
Par Gravierend blass, via Wikimedia Commons (gouache des frères Lesueur, 1793)
Olympe de Gouges, une grande figure féminine de la Révolution
Olympe de Gouges (1748 - 1793)
Olympe de Gouges, née Marie Gouze, naît à Montauban en 1748, dans une famille bourgeoise. Elle se rend à Paris où elle se fait connaître pour ses pièces de théâtre. Elle y aborde des sujets très politiques, revendiquant plus de droits pour les femmes ou encore l'abolition de la traite des Noirs. Elle prend part à la Révolution par ses pièces de théâtre, mais également en publiant un projet de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Elle est guillotinée en novembre 1793, pendant la Terreur.
Portrait d'Olympe de Gouges
Par Jaucourt, via Wikimedia Commons (tableau d'Alexandre Kucharski, fin du XVIIIe siècle)
Le projet de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)
Le projet de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est publié en septembre 1791 dans une brochure intitulée Les Droits de la femme et adressée à la reine Marie-Antoinette. Avec ce texte, Olympe de Gouges entend faire un pastiche (une imitation) critique de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, car celle-ci ne mentionne pas les droits des femmes. Olympe de Gouges réclame que ceux-ci soient les mêmes que ceux attribués aux hommes. Cependant, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne reste à l'état de projet, car elle n'est pas adoptée par la Convention.
Extraits du projet de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne :
Article 1.
La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article 2.
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l'Homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression.
Article 3.
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Article 6.
La Loi doit être l'expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.
Droits et interdictions
L'acquisition de droits
Pendant la Révolution, les femmes ont acquis certains droits. On peut citer notamment :
- La loi sur les héritages (1791) qui confère aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes en matière de succession.
- La loi sur le divorce (1792) qui donne aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes en matière de dissolution du mariage.
Reculs et interdictions
Malgré l'acquisition de certains droits, les femmes n'acquièrent pas l'égalité en droit avec les hommes. Le rejet du projet de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne par la Convention, en 1791, atteste de ce phénomène. De plus, la période révolutionnaire est marquée par des interdictions et des reculs en matière de droit des femmes. On peut citer par exemple :
- L'interdiction des clubs de femmes (1793), alors que ceux-ci avaient été autorisés jusque-là.
- L'interdiction faite aux femmes de se rassembler à plus de cinq dans la rue, ainsi que d'assister à des assemblées politiques (1795).