Sommaire
ILes transformations politiquesALa nation souveraineBDe nouvelles libertésCLa réorganisation de l'ÉtatIILes transformations économiques et socialesALa fin des privilègesBLe libéralisme économiqueIIILes transformations culturelles et religieusesALes transformations religieusesBLes transformations culturellesLa Révolution française puis l'Empire bouleversent les fondements de la France. Les évolutions politiques sont importantes et voient l'avènement de la souveraineté nationale. Il existe désormais une vie politique en France qui implique les citoyens.
La société d'ordres et les privilèges disparaissent. Même si les inégalités demeurent, elles ne sont plus construites sur la naissance mais sur le mérite, sauf pour les femmes qui continuent à subir un traitement inégalitaire.
L'économie est transformée. Des transferts de richesses profitent à la bourgeoisie et le libéralisme est institué.
Enfin, la tolérance religieuse est appliquée et l'influence de l'Église catholique diminue.
Les transformations politiques
La nation souveraine
En 1789, la Révolution permet le passage d'une monarchie absolue à une monarchie parlementaire. En 1792, la monarchie tombe au profit de la République.
Ces changements de régime ont des conséquences importantes dans l'exercice du pouvoir :
- Le pouvoir émanait du roi qui tirait sa légitimité de son droit divin. Avec la Révolution se met en place la souveraineté nationale.
- Les Français ne sont plus des sujets du roi, mais des citoyens.
- Ils votent pour une assemblée qui les représente.
- Le système politique est régi par une constitution qui répartit les pouvoirs.
- Les Français sont désormais en charge de la défense de la patrie, et la conscription militaire obligatoire permet le recrutement de citoyens-soldats.
Constitution
La constitution est un texte qui fixe les règles de fonctionnement de l'État et qui répartit les pouvoirs.
La Constitution de 1791 instaure une monarchie constitutionnelle. Elle donne le pouvoir législatif à l'Assemblée et le pouvoir exécutif au roi.
Conscription
La conscription est la réquisition par un État d'une partie de la population pour servir ses armées.
En France, sous la monarchie, les armées étaient composées de soldats professionnels. À partir de la mise en place de la conscription, ce sont les citoyens qui sont en charge de la défense de la patrie.
De nouvelles libertés
Les Français gagnent de nouvelles libertés :
- Ils obtiennent la liberté d'opinion et d'expression.
- L'esclavage est aboli en 1794.
On assiste à la création d'une opinion publique :
- Les journaux se multiplient.
- Les Français discutent dans des clubs politiques et des sociétés populaires.
- Ils signent des pétitions.
Le peuple participe à la vie politique :
- Il vote.
- Malgré plusieurs tentatives de suffrage universel, c'est le suffrage censitaire qui triomphe.
- Les citoyens les plus pauvres et les femmes sont exclus de la vie politique.
- Les Sans-culottes participent aux journées révolutionnaires.
Cependant, ces libertés ne sont pas définitivement acquises :
- Les "suspects" sont réprimés pendant la Terreur au nom de leurs opinions politiques supposées.
- L'Empire de Napoléon censure la presse, limite la liberté d'expression et contrôle les Français.
- L'esclavage est rétabli dans les colonies en 1802.
- Les ouvriers sont contrôlés en 1803 par l'instauration du livret ouvrier.
Suffrage universel
Le suffrage universel est un vote de l'ensemble des citoyens.
En 1792, le suffrage universel succède au suffrage censitaire.
Sans-culottes
On appelle "Sans-culottes" les manifestants issus des milieux populaires pendant la Révolution. À la différence des nobles et des classes aisées qui portent des "culottes", ils portent des pantalons rayés.
Les Sans-culottes symbolisent l'intervention du peuple dans la vie politique pendant la période révolutionnaire. Ils sont notamment acteurs lors de la prise de la Bastille en 1789.
La réorganisation de l'État
Les découpages administratifs de l'État français sont très complexes sous la monarchie, l'Assemblée nationale décide de réorganiser l'État :
- La centralisation de l'État est accentuée.
- Les départements et les communes sont créés.
- Les procédures administratives sont unifiées sur tout le territoire.
- À partir de 1800, les départements sont sous l'autorité des préfets.
Les transformations économiques et sociales
La fin des privilèges
Les privilèges qui fondaient la société d'ordres disparaissent :
- En 1789, l'Assemblée nationale proclame l'égalité des droits entre les citoyens devant l'impôt et la justice.
- La loi s'applique de la même manière pour tous les citoyens.
- Ils peuvent tous accéder aux emplois publics.
- Seul le mérite doit distinguer les individus.
Le Code civil de 1804 qui fixe le droit entre les personnes confirme certains principes de 1789, mais ne remet pas en cause les rapports hiérarchiques :
- La liberté et l'égalité de tous sont confirmées. Le droit de propriété est maintenu.
- Le Code favorise les employeurs au détriment des employés.
- Les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes. Olympe de Gouges se lance dans un combat pour la liberté des femmes.
Le libéralisme économique
La bourgeoisie profite des terres confisquées à la noblesse et au clergé : les biens nationaux. Elle s'enrichit et profite des nouveaux fondements économiques de la France.
En effet, avant 1789, la monarchie encadre et réglemente très fortement les activités économiques. L'Assemblée nationale élimine tout ce qui porte entrave à la liberté du commerce :
- La loi Le Chapelier interdit aux ouvriers de s'associer et de faire grève.
- Le marché intérieur est unifié grâce à la suppression des douanes intérieures.
- Les poids et les mesures sont unifiés et sont désormais les mêmes dans tout le royaume.
- La création par Bonaparte du franc germinal permet au commerce français de s'appuyer sur une monnaie stable.
Les transformations culturelles et religieuses
Les transformations religieuses
Biens nationaux
Les biens nationaux sont des domaines et des propriétés de l'Église qui sont vendus pour résoudre la crise financière qui touche la France depuis les années 1780.
De nombreuses abbayes sont vendues, comme l'abbaye de Cluny.
Les rapports entre la Révolution et l'Église ont été très conflictuels. L'Église catholique a perdu beaucoup de pouvoir :
- La liberté de culte est autorisée.
- Les biens de l'Église sont nationalisés, ils deviennent les biens nationaux, et les prêtres deviennent des salariés de l'État.
- Les prêtres qui refusent leur nouveau statut défini par la Constitution civile du clergé sont emprisonnés, ce sont les prêtres réfractaires.
- L'État met en place l'état civil. Il contrôle désormais l'enregistrement des naissances et des décès. Ainsi, tous les citoyens, sans considération de leur appartenance religieuse, sont égaux.
- Les mariages sont des contrats passés devant un maire.
- Les divorces sont autorisés.
- Pendant la Terreur, la déchristianisation cherche à éliminer l'influence du catholicisme en France.
Le Concordat en 1801 permet de pacifier les rapports entre l'Église et l'État français :
- Il maintient la liberté religieuse.
- Il désigne la religion catholique comme la religion de la "majorité des Français".
Les transformations culturelles
- L'enseignement n'est plus laissé à la seule charge de l'Église, et Napoléon crée les lycées.
- Les premiers musées publics sont ouverts.
- Les artistes se mobilisent pendant la Révolution comme le peintre Jacques-Louis David, qui réalise Le Serment du Jeu de paume, Le Sacre de Napoléon et La Mort de Marat.