L'Inde a réussi à diminuer la sous-nutrition dans le pays et est maintenant autosuffisante d'un point de vue alimentaire malgré la croissance démographique. La Révolution verte a permis ces progrès.
Pourtant, l'Inde est encore le pays au monde qui compte le plus de sous-alimentés, tandis que la majorité des Indiens souffre de malnutrition à cause de nombreuses carences alimentaires.
La solution réside dans la mise en place de la Révolution doublement verte, mais de nombreux progrès restent à accomplir.
Les progrès alimentaires en Inde
L'Inde est autosuffisante du point de vue alimentaire depuis les années 1980. Cette victoire a été obtenue malgré une croissance démographique soutenue.
Cette amélioration de la situation alimentaire s'explique par la mise en place de la Révolution verte à partir des années 1960 :
- Introduction de nouvelles variétés de blé et de riz à haut rendement
- Utilisation massive d'intrants chimiques dont les engrais et les pesticides
- Développement de l'irrigation avec la construction de barrages et le creusement de puits
- Crédits accordés aux paysans afin qu'ils puissent se moderniser
- Rôle très important de l'État qui soutient la mise en place de la Révolution verte
Ainsi, l'Inde qui était confrontée à des famines récurrentes, peut désormais exporter des produits agricoles. En moyenne, on est passé de 395 grammes de grains alimentaires par jour et par personne en 1951 à 458 grammes en 2000.
L'agriculture intensive en Inde : des champs d'arachides
sarangib via pixabay
Les limites de l'agriculture indienne
Malgré des progrès notables, l'autosuffisance alimentaire est incomplète :
- Tout d'abord, tous les Indiens n'ont pas accédé à la sécurité alimentaire. L'Inde compte encore près de 200 millions de personnes sous-alimentées.
- À la sous-nutrition, s'ajoute le problème de la malnutrition. Les efforts ont été portés sur les céréales au détriment des fruits, des légumes et de la viande. En 2016, 39% des enfants souffrent de sous-nutrition et 40 millions d'enfants ont des troubles de croissance qui s'expliquent par la sous-nutrition.
Wikimédia
Le système agricole indien montre aussi de nombreuses limites :
- La Révolution verte, par l'utilisation massive de produits chimiques et de l'irrigation, a de nombreuses conséquences négatives sur l'environnement : pollution des sols et des cours d'eau, salinisation des sols, épuisement des nappes phréatiques, etc.
- Depuis les années 1990, l'État soutient de moins en moins les paysans qui se sont lourdement endettés et nombreux sont ceux qui, ne pouvant rembourser leurs dettes, se sont suicidés.
- L'agriculture vivrière est celle pratiquée par la majorité des paysans indiens et ce secteur occupe 49% de la population active.
Une agriculture majoritairement orientée vers la production de céréales
Les alternatives
Depuis les années 1990, nombreux sont ceux qui tentent de mettre en place une "révolution doublement verte". L'objectif est de construire un système agricole qui corresponde à trois critères :
- Etre rentable économiquement
- Diminuer la pauvreté dont souffre une grande partie des 500 millions de paysans indiens
- Mettre en place un système qui permette de limiter les pesticides, de reconstruire les écosystèmes et de protéger la biodiversité
Soumis à la pression des grandes multinationales de l'agroalimentaire, de nombreux paysans ont utilisé des OGM (organismes génétiquement modifiés). Mais les résultats espérés ne sont pas réalisés, contribuant à affaiblir la situation économique de ces paysans et augmentant les dommages environnementaux.
Marche de paysans pour obtenir une meilleure répartition des terres en Inde
Wikimédia