Dans chacun des textes suivants, repérer la phrase dans laquelle se trouve une figure de ressemblance.
« Je l'attendais le soir dans le pavillon de chasse, près de la Rivière Morte. Les sapins dans le vent hasardeux de la nuit secouaient des froissements de suaire et des craquements d'incendie. La nuit noire était doublée de gel, comme le satin blanc sous un habit de soirée, — au-dehors, des mains frisées couraient de toutes parts sur la neige. Les murs étaient de grands rideaux sombres, et sur les steppes de neige des nappes blanches, à perte de vue, comme des feux se décollent des étangs gelés, se levait la lumière mystique des bougies. »
(Julien Gracq, « Le vent froid de la nuit », Liberté Grande, © José Corti, 1946)
« Enfin, madame Vauquer avait bien vu, de son œil de pie, quelques inscriptions sur le grand-livre qui, vaguement additionnées, pouvaient faire à cet excellent Goriot un revenu d'environ huit à dix mille francs. Dès ce jour, madame Vauquer, née de Conflans, qui avait alors quarante-huit ans effectifs et n'en acceptait que trente-neuf, eut des idées. Quoique le larmier des yeux de Goriot fût retombé, gonflé, pendant, ce qui l'obligeait à les essuyer assez fréquemment, elle lui trouva l'air agréable et comme il faut. D'ailleurs son mollet charnu, saillant, pronostiquait, autant que son long nez carré, des qualités morales auxquelles paraissait tenir la veuve, et que confirmait la face lunaire et naïvement niaise du bonhomme. »
(Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)
« Je veux peindre la France une mère affligée,
Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. [...]
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble. »
(Théodore Agrippa d'Aubigné, « Je veux peindre la France une mère affligée », Tragiques, 1616)
« CHIMÈNE.
Ah quelle cruauté, qui tout en un jour tue
Le père par le fer, la fille par la vue !
Ôte-moi cet objet, je ne le puis souffrir,
Tu veux que je t'écoute, et tu me fais mourir. »
(Pierre Corneille, Le Cid, acte III, scène 4, 1637)
« Il essaya de se dresser : ses jambes, des algues ! Ses bras, des fumées d'embruns ! Il ne commandait plus qu'à ses paupières et, elles étaient ouvertes sur la désolation du ciel ! Il ferma les yeux. Le désespoir se mit à lui manger le foie. »
(Jean Giono, Naissance de l'Odyssée, © Grasset, 1930)