Dans quelles phrases repère-t-on des figures d'opposition ?
« (1) C'était une merveilleuse grimace, en effet que celle qui rayonnait en ce moment au trou de la rosace. (2) Après toutes les figures pentagones, hexagones et hétéroclites qui s'étaient succédé à cette lucarne sans réaliser cet idéal du grotesque qui s'était construit dans les imaginations exaltées par l'orgie, il ne fallait rien moins, pour enlever les suffrages, que la grimace sublime qui venait d'éblouir l'assemblée. (3) Maître Coppenole lui-même applaudit ; et Clopin Trouillefou, qui avait concouru, et Dieu sait quelle intensité de laideur son visage pouvait atteindre, s'avoua vaincu. »
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831
« (1) Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. (2) Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. (3) Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. (4) La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. (5) Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. (6) Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque. »
Voltaire, Candide, 1759
(1) « Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
(2) « Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
(3) « Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ;
(4) « Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut ;
(5) « Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. »
Victor Hugo, Ruy Blas, 1838
(1) « Le sphinx aux yeux perçants attend qu'on lui réponde.
(2) Ils savent compter l'heure, et que leur terre est ronde,
(3) Ils marchent dans leur ciel sur le bout d'un compas ;
(4) Mais ce que tu voulais, ils ne le savent pas. »
Alfred de Musset, « Namouna », Premières poésies, 1863
« (1) Et je les écoutais, assis au bord des routes,
(2) Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
(3) De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
(4) Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
(5) Comme des lyres, je tirais les élastiques
(6) De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur ! »
Arthur Rimbaud, « Ma bohème », Cahiers de Douai, 1889