On donne le texte suivant extrait de l'essai Ce que je crois d'Hervé Bazin :
Oui, nous combattons mieux la mort, mais nous ne maîtrisons plus la vie, dont nous jouissons plus longtemps au sein de l'envie, de la colère, de l'insécurité qu'engendre le surnombre. Pour notre protection, nous fabriquons ce qui peut assurer notre destruction. Pour notre gavage nous surproduisons des denrées que nous préférons détruire plutôt que de les distribuer aux affamés. Nous trouvons normal qu'un quart de l'humanité dépense les trois quarts de ses ressources et soit en fait seul à bénéficier des droits fondamentaux hypocritement reconnus à tous les hommes : droits au pain, au toit, au vêtement, aux soins, qu'accompagnent - encore moins assurés - les droits à l'égalité, à la liberté, à l'éducation, à la culture, à la justice, à la paix. Nous sommes si proches de la folie pure qu'avec les milliards dépensés au Vietnam nous aurions pu, au lieu de la ravager, faire de la péninsule indochinoise un pays de cocagne. Idem, pour le Moyen-Orient. Et ce n'est pas le plus effrayant ! Nous nous précipitons, les yeux bandés, vers des catastrophes planétaires prévues par les experts et qui cette fois ne mettent plus en cause la survie de quelques milliers ou quelques millions d'individus, mais celle de l'espèce tout entière. La réussite humaine est en train de se retourner contre elle-même. Notre incroyable évolution vers l'intelligence pourrait, grâce à elle (ou plutôt faute d'un surcroît de raison) aboutir à notre mort dans l'enfer atomique ou à quelque autre fin, moins spectaculaire, mais non moins radicale, par l'empoisonnement, l'asphyxie, la famine.
Quelle est la thèse défendue dans le texte ?
Quels sont les arguments avancés par le texte ?