Démonstration
La démonstration est un raisonnement logique qui expose l'enchaînement logique de faits observables et vérifiables. Elle est surtout utilisée dans les matières scientifiques.
En mathématiques, montrer qu'un nombre donné est un nombre premier est une démonstration.
Conviction
La conviction s'appuie sur un raisonnement non scientifique, mais dont la construction reste logique.
Le Cogito ("je pense donc je suis") développé par René Descartes dans son Discours de la méthode relève de la conviction.
Persuasion
La persuasion fait davantage appel au cœur qu’à l'esprit du destinataire.
La Lettre à la jeunesse d'Émile Zola est un discours persuasif.
Thème
Le thème désigne la question évoquée par l'auteur.
Le Discours à l'Assemblée nationale de Robert Badinter aborde le thème de la peine de mort.
Thèse
La thèse est la position que l'auteur prend par rapport au thème.
Dans son Discours à l'Assemblée nationale, Simone Veil défend la thèse du droit à l'avortement.
Argument
L'argument est une phrase qui confirme efficacement une thèse.
Dans son Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes, Jean-Jacques Rousseau avance comme argument que les progrès techniques du fer et de l'agriculture ont corrompu le genre humain.
Plusieurs types d'arguments :
- L'argument d'expérience, qui fait appel à l'expérience concrète des lecteurs.
- L'argument d'autorité, qui est incontestable.
- L'argument d'analogie, qui fait des comparaisons pour mieux faire comprendre la thèse au lecteur.
- L'argument de logique, qui résulte d'une démonstration préalable.
Exemple
L'exemple est un cas particulier évoqué pour illustrer l'argument. Il permet au locuteur de justifier le bien-fondé de celui-ci.
Dans La Dent d'or, Fontenelle prend l'exemple de l'histoire d'une dent (prise par erreur pour une relique) pour montrer l'absurdité des superstitions et des croyances empiriques.
Raisonnement d'autorité
Un raisonnement d'autorité s'appuie sur une vérité générale qui est reconnue de manière universelle.
Lorsque le ciel est bleu, on voit le soleil.
Raisonnement inductif
Un raisonnement inductif part de plusieurs constats pour justifier une idée nouvelle.
Dans Le Dernier Jour d'un condamné, Victor Hugo effectue un raisonnement par induction : en présentant un fait fictif précis, il se positionne contre la peine de mort en général.
Raisonnement déductif
Un raisonnement par déduction part d'un argument auquel le destinataire adhère pour justifier une ou plusieurs conséquences logiques.
Dans la lettre dédicatoire des Réflexions sur l'esclavage des nègres, Condorcet tient un raisonnement déductif : puisque la nature a formé les hommes noirs de la même façon que les hommes blancs, les hommes noirs devraient être traités avec humanité et égards.
Syllogisme
Le syllogisme est la combinaison de deux déductions qui amènent à la formulation d'une déduction supplémentaire entre le constat de la première déduction et la conséquence de la seconde.
Tous les hommes sont mortels
Or Socrate est un homme
Donc Socrate est mortel.
Raisonnement de mauvaise foi
Le raisonnement de mauvaise foi se caractérise par un enchaînement grammaticalement logique, mais construit grâce à des arguments non valables ou non logiques entre eux.
Puisque mon professeur m'a mis 8 sur 20 pour un devoir pour lequel j'avais beaucoup travaillé, autant ne pas travailler.
Prétexte
Le prétexte est un argument de mauvaise foi qui justifie une thèse par des données imaginaires.
On emploie le prétexte de l'inexpérience pour réclamer le pardon d'une faute pourtant déjà commise auparavant.
Tautologie
La tautologie associe une idée à sa répétition. Il n'y a pas d'information nouvelle dans la phrase.
100% des gagnants ont tenté leur chance.
Argument ad hominem
L'argument ad hominem est un argument de mauvaise foi qui critique le locuteur de la partie adverse au lieu de ses arguments.
On ne peut pas croire les théories de Jean-Jacques Rousseau en matière d'éducation, car il a abandonné ses propres enfants.
Concession
La concession évoque d'abord la thèse adverse tout en réduisant son impact et formule ensuite la thèse défendue par le locuteur, de sorte que celle-ci, formulée en dernier de manière opposée, semble plus acceptable.
Certes, il pleut. Néanmoins, la pluie n'empêche pas de sortir, on est simplement mouillé.
Raisonnement par l'absurde
Le raisonnement par l'absurde semble suivre la thèse opposée à celle que le locuteur veut défendre, mais l'issue du raisonnement formulé est irrecevable, de sorte que le locuteur a finalement montré la plus grande validité de sa propre thèse.
Dans L'Esprit des lois, au chapitre "De l'esclavage des nègres", Montesquieu tient un raisonnement par l'absurde : les arguments en faveur de l'esclavage qui sont avancés paraissent ridicules et infondés, ce qui aboutit à une dénonciation du principe même de l'esclavage.
Ironie
Le locuteur fait preuve d'ironie lorsqu'il semble défendre une thèse qui est contraire à la sienne et que le discours sous-entend, par le trop grand sérieux du discours, que ce raisonnement est tourné en dérision. Le destinataire se trouve alors convaincu de l'invalidité de ce raisonnement et penche pour la thèse du locuteur.
Dans De l'horrible danger de la lecture, Voltaire fait preuve d'ironie : les idées avancées de manière sérieuse par le moufti sont si aberrantes qu'elles en sont ridicules. Elles expriment ainsi le contraire de ce qu'elles énoncent explicitement.
Registre didactique
Le registre didactique rend le discours semblable à une leçon, un ordre logique à suivre.
Dans le Discours de la méthode, René Descartes fait appel au registre didactique : il explique le fonctionnement de l'esprit humain pour montrer l'existence de Dieu.
Registre oratoire
Le registre oratoire insiste sur la dimension orale du discours, de sorte qu'il prenne un tour cérémonieux.
Le Discours à l'Assemblée nationale de Simone Veil est marqué très fortement par un registre oratoire. En effet, Simone Weil emploie des phrases longues, un registre connoté et des questions rhétoriques.
Registre pathétique
Le registre pathétique souligne toute la souffrance éprouvée par le locuteur ou les personnages évoqués dans son discours.
Dans Les Grands Cimetières sous la lune, Georges Bernanos emploie le registre pathétique pour dénoncer la guerre d'Espagne.