On donne le texte suivant extrait de l'essai L'Homme et l'animal de Pierre Gascar :
Contrairement à ce que peut faire croire une analyse sommaire du goût de l'homme d'aujourd'hui pour les animaux, ceux-ci ne présentent pas pour lui le moyen d'évasion mentale vers le monde extérieur ou le monde antérieur, c'est-à-dire le monde qui s'étend hors des villes et des zones industrielles, le monde champêtre et, en un mot, édénique. Ils constituent plutôt la preuve que la vie, sous sa forme brute, peut subsister dans le milieu apparemment hostile créé par la civilisation. Domestiqué, l'animal est entraîné par l'homme au fond de son enfer, afin de démontrer que ce dernier est, après tout, supportable. L'animal domestique, dans nos grandes villes, est, en quelque sorte, un cobaye, un otage. Dans le domaine moral (puisqu'il s'agir de savoir si notre monde mérite encore son nom), il joue un rôle équivalent à celui des truites qu'on place dans les réserves d'eau pour la consommation et qui en signalent la pollution, en venant flotter le ventre en l'air, à la surface. L'animal, dans notre vie, indique qu'on n'y manque pas encore tout à fait d'un certain oxygène ou, si l'on préfère, que certaine vérité n'en est pas encore tout à fait absente. Il suffit d'une araignée pour faire respirer le béton. Bref, l'animal nous rassure, et sa prolifération, dans nos villes, trouve là une de ses raisons.
Quelle est la thèse défendue dans le texte ?
Quels sont les arguments avancés par le texte ?