Sommaire
ILes didascaliesIILes moments essentiels de l'action théâtraleIIILe texte prononcéIVLe volume et la répartition des répliquesLes didascalies
Didascalies
Les didascalies désignent l'ensemble des indications scéniques qui sont souvent imprimées en italique.
Les didascalies concernent :
L'espace scénique |
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Le jeu des comédiens |
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Le texte prononcé fournit lui aussi des indications sur l'époque, le lieu, l'attitude des personnages. On parle alors de didascalies internes. Les noms des personnages font partie des didascalies.
ROXANE.
Racontez !
CYRANO.
Mais vous, dites la chose
Que vous n'osiez tantôt me dire...
ROXANE, sans quitter sa main.
À présent j'ose,
Car le passé m'encouragea de son parfum !
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897, acte III, scène 6
Dans une étude de texte, il est important d'analyser les didascalies et les informations essentielles qu'elles contiennent.
À la différence des autres genres littéraires qui sont complets sous leur forme imprimée, un texte théâtral est conçu pour être représenté. Il est donc composé de deux ensembles complémentaires : le texte prononcé par les comédiens et les didascalies. Au théâtre, le comédien s'adresse à un double interlocuteur : le personnage présent en scène avec lui et le public. On parle de double énonciation.
Les moments essentiels de l'action théâtrale
Intrigue
L'intrigue est l'enchaînement des faits et des actions qui aboutit au dénouement.
Dans une étude de texte, il est important de préciser quelle étape est représentée et d'analyser le texte en conséquence.
Le texte prononcé
Réplique
Une réplique représente un élément du dialogue que doit prononcer un comédien.
Chaque réplique porte un nom particulier.
Tirade
Une tirade est une longue réplique qui implique un approfondissement de la pensée du personnage. Elle engendre un ralentissement du rythme.
ALCESTE.
Ciel ! rien de plus cruel peut-il être inventé ?
Et jamais cœur fut-il de la sorte traité ?
Quoi ? d'un juste courroux je suis ému contre elle,
C'est moi qui me viens plaindre, et c'est moi qu'on querelle !
On pousse ma douleur et mes soupçons à bout,
On me laisse tout croire, on fait gloire de tout ;
Et cependant mon cœur est encore assez lâche
Pour ne pouvoir briser la chaîne qui l'attache,
Et pour ne pas s'armer d'un généreux mépris
Contre l'ingrat objet dont il est trop épris !
Ah ! que vous savez bien ici, contre moi-même,
Perfide, vous servir de ma faiblesse extrême,
Et ménager pour vous l'excès prodigieux
De ce fatal amour né de vos traîtres yeux !
Défendez-vous au moins d'un crime qui m'accable,
Et cessez d'affecter d'être envers moi coupable ;
Rendez-moi, s'il se peut, ce billet innocent :
À vous prêter les mains ma tendresse consent ;
Efforcez-vous ici de paraître fidèle,
Et je m'efforcerai, moi, de vous croire telle.
Molière, Le Misanthrope, 1666, acte IV, scène 3
Aparté
Un aparté est une réplique que le personnage prononce pour soi et que le public est censé être le seul à entendre. Fréquent dans la comédie, ce type de réplique convoque la connivence du spectateur.
DORINE.
Madame va venir dans cette salle basse,
Et d'un mot d'entretien vous demande la grâce.
TARTUFFE.
Hélas ! très volontiers.
DORINE, en soi-même.
Comme il se radoucit !
Ma foi, je suis toujours pour ce que j'en ai dit.
Molière, Tartuffe, 1664, acte III, scène 2
Stichomythie
Une stichomythie est une succession de courtes répliques de longueur similaire et syntaxiquement symétriques. Elles traduisent souvent un affrontement entre les personnages et entraînent une accélération du rythme.
LE COMTE.
Et vous me jurez ?...
LA COMTESSE.
Que nous n'avions pas plus dessein de vous offenser l'un que l'autre.
LE COMTE, vite.
L'un que l'autre ? C'est un homme.
LA COMTESSE.
Un enfant, monsieur.
LE COMTE.
Hé ! qui donc ?
LA COMTESSE.
À peine osé-je le nommer !
LE COMTE, furieux.
Je le tuerai.
LA COMTESSE.
Grands dieux !
LE COMTE.
Parlez donc !
LA COMTESSE.
Ce jeune... Chérubin...
LE COMTE.
Chérubin ! l'insolent ! Voilà mes soupçons et le billet expliqués.
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1781, acte II, scène 16
Monologue
Un monologue est un discours qu'un personnage seul en scène adresse à lui-même. Récit, confidence, expression d'un dilemme, le monologue permet au personnage de s'exprimer librement, affranchi de la présence des autres personnages.
ÉMILIE, seule.
Impatients désirs d'une illustre vengeance
Dont la mort de mon père a formé la naissance,
Enfants impétueux de mon ressentiment,
Que ma douleur séduite embrasse aveuglément,
Vous prenez sur mon âme un trop puissant empire ;
Durant quelques moments souffrez que je respire,
Et que je considère, en l'état où je suis,
Et ce que je hasarde, et ce que je poursuis…
Pierre Corneille, Cinna, 1641, acte I, scène 1
Le volume et la répartition des répliques
Un dialogue théâtral met en présence plusieurs personnages qui peuvent avoir des intérêts contraires. Il est donc important de cerner leurs objectifs, de savoir s'ils parviennent à leurs fins et d'analyser comment ils procèdent.
Questions | Indices |
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Quel personnage domine l'échange ? |
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Quel personnage subit l'échange ? |
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Quel est le but du personnage ? |
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Comment les répliques s'enchaînent-elles ? |
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