Compléter les phrases en exploitant les informations contenues dans les didascalies internes.
« ARGAN.
Approchez, Monsieur de Bonnefoy, approchez. Prenez un siège, s'il vous plaît. Ma femme m'a dit, Monsieur, que vous étiez fort honnête homme, et tout à fait de ses amis ; et je l'ai chargée de vous parler, pour un testament que je veux faire.
BÉLINE.
Hélas ! je ne suis point capable de parler de ces choses-là.
LE NOTAIRE.
Elle m'a, Monsieur, expliqué vos intentions, et le dessein où vous êtes pour elle ; et j'ai à vous dire là-dessus, que vous ne sauriez rien donner à votre femme par votre testament. [...]
ARGAN.
Mamie, vous me fendez le cœur. Consolez-vous je vous en prie.
LE NOTAIRE.
Ces larmes sont hors de saison, et les choses n'en sont point encore là.
BÉLINE.
Ah ! Monsieur, vous ne savez pas ce que c'est qu'un mari, qu'on aime tendrement. »
Molière, Le Malade imaginaire, Acte I, scène VII, 1673
« MONSIEUR JOURDAIN.
Ah les menuets sont ma danse, et je veux que vous me les voyiez danser. Allons, mon maître.
MAÎTRE À DANSER.
Un chapeau, Monsieur, s'il vous plaît. La, la, la ; la, la, la, la, la, la ; la, la, la, bis ; la, la, la ; la, la. En cadence, s'il vous plaît. La, la, la, la. La jambe droite. La, la, la. Ne remuez point tant les épaules. La, la, la, la, la ; la, la, la, la, la. Vos deux bras sont estropiés. La, la, la, la, la. Haussez la tête. Tournez la pointe du pied en dehors. La, la, la. Dressez votre corps.
MONSIEUR JOURDAIN.
Euh ?
MAÎTRE DE MUSIQUE.
Voilà qui est le mieux du monde. »
Molière, Le Bourgeois gentilhomme, Acte II, scène 5, 1670
« DOM JUAN.
Ah ! la belle personne, et que ses yeux sont pénétrants ?
CHARLOTTE.
Monsieur, vous me rendez toute honteuse.
DOM JUAN.
Ah, n'ayez point de honte d'entendre dire vos vérités. Sganarelle, qu'en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus agréable ? Tournez-vous un peu, s'il vous plaît, ah que cette taille est jolie ! Haussez un peu la tête, de grâce, ah que ce visage est mignon ! Ouvrez vos yeux entièrement, ah qu'ils sont beaux ! Que je voie un peu vos dents, je vous prie, ah qu'elles sont amoureuses ! et ces lèvres appétissantes. Pour moi, je suis ravi, et je n'ai jamais vu une si charmante personne.
CHARLOTTE.
Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas si c'est pour vous railler de moi.
DOM JUAN.
Moi, me railler de vous ? Dieu m'en garde, je vous aime trop pour cela, et c'est du fond du cœur que je vous parle. »
Molière, Dom Juan, Acte II, scène 2, 1665
« MADAME PERNELLE.
Allons, Flipote, allons ; que d'eux je me délivre.
ELMIRE.
Vous marchez d'un tel pas, qu'on a peine à vous suivre.
MADAME PERNELLE.
Laissez, ma bru, laissez ; ne venez pas plus loin ;
Ce sont toutes façons dont je n'ai pas besoin.
ELMIRE.
De ce que l'on vous doit envers vous on s'acquitte.
Mais, ma mère, d'où vient que vous sortez si vite ?
MADAME PERNELLE.
C'est que je ne puis voir tout ce ménage-ci,
Et que de me complaire on ne prend nul souci.
Oui, je sors de chez vous fort mal édifiée :
Dans toutes mes leçons j'y suis contrariée ;
On n'y respecte rien, chacun y parle haut,
Et c'est tout justement la cour du roi Pétaud. »
Molière, Tartuffe, Acte I, scène 1, 1669
« PHÈDRE.
[...] Venge-toi, punis-moi d'un odieux amour :
Digne fils du héros qui t'a donné le jour,
Délivre l'univers d'un monstre qui t'irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte !
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t'échapper ;
Voilà mon cœur : c'est là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d'expier son offense,
Au-devant de ton bras je le sens qui s'avance.
Frappe : ou si tu le crois indigne de tes coups,
Si ta haine m'envie un supplice si doux,
Ou si d'un sang trop vil ta main serait trempée,
Au défaut de ton bras prête-moi ton épée ;
Donne.
ŒNONE.
Donne. Que faites-vous, madame ! Justes dieux !
Mais on vient : évitez des témoins odieux !
Venez, rentrez ; fuyez une honte certaine.
Scène 6
Hippolyte, Théramène.
THÉRAMÈNE.
Est-ce Phèdre qui fuit, ou plutôt qu'on entraîne ?
Pourquoi, seigneur, pourquoi ces marques de douleur ?
Je vous vois sans épée, interdit, sans couleur.
HIPPOLYTE.
Théramène, fuyons. Ma surprise est extrême.
Je ne puis sans horreur me regarder moi-même.
Phèdre… Mais non, grands dieux ! qu'en un profond oubli
Cet horrible secret demeure enseveli ! »
Jean Racine, Phèdre, Acte II, scènes 5 et 6, 1677