On considère les textes suivants.
Quel(s) personnage(s) domine(nt) et quel(s) personnage(s) subi(ssen)t l'échange ?
« CYRANO.
Non. Laissez. Mais vous, dites la chose
Que vous n'osiez tantôt me dire...
ROXANE, sans quitter sa main.
À présent j'ose,
Car le passé m'encouragea de son parfum !
Oui, j'ose maintenant. Voilà. J'aime quelqu'un.
CYRANO.
Ah !...
ROXANE.
Qui ne le sait pas d'ailleurs.
CYRANO.
Ah !...
ROXANE.
Pas encore.
CYRANO.
Ah !...
ROXANE.
Mais qui va bientôt le savoir, s'il l'ignore.
CYRANO.
Ah !...
ROXANE.
Un pauvre garçon qui jusqu'ici m'aima
Timidement, de loin, sans oser le dire...
CYRANO.
Ah !...
ROXANE.
Laissez-moi votre main, voyons, elle a la fièvre.
Mais moi j'ai vu trembler les aveux sur sa lèvre.
CYRANO.
Ah !...
ROXANE, achevant de lui faire un petit bandage avec son mouchoir.
Et figurez-vous, tenez, que, justement
Oui, mon cousin, il sert dans votre régiment !
CYRANO.
Ah !...
ROXANE, riant.
Puisqu'il est cadet dans votre compagnie !
CYRANO.
Ah !...
ROXANE.
Il a sur son front de l'esprit, du génie,
Il est fier, noble, jeune, intrépide, beau... »
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, acte II, scène 6, 1897
« MADAME PERNELLE.
Allons, Flipote, allons, que d'eux je me délivre.
ELMIRE.
Vous marchez d'un tel pas qu'on a peine à vous suivre.
MADAME PERNELLE.
Laissez, ma bru, laissez, ne venez pas plus loin :
Ce sont toutes façons dont je n'ai pas besoin.
ELMIRE.
De ce que l'on vous doit envers vous on s'acquitte.
Mais, ma mère, d'où vient que vous sortez si vite ?
MADAME PERNELLE.
C'est que je ne puis voir tout ce ménage-ci,
Et que de me complaire1 on ne prend nul souci.
Oui, je sors de chez vous fort mal édifiée :
Dans toutes mes leçons j'y suis contrariée,
On n'y respecte rien, chacun y parle haut,
Et c'est tout justement la cour du roi Pétaut.
DORINE.
Si...
MADAME PERNELLE.
Vous êtes, mamie, une fille suivante
Un peu trop forte en gueule, et fort impertinente :
Vous vous mêlez sur tout de dire votre avis.
DAMIS.
Mais...
MADAME PERNELLE.
Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils.
C'est moi qui vous le dis, qui suis votre grand'mère ;
Et j'ai prédit cent fois à mon fils, votre père,
Que vous preniez tout l'air d'un méchant garnement,
Et ne lui donneriez jamais que du tourment. »
Molière, Tartuffe, acte I, scène 1, 1669
« DUBOIS.
À quoi songez-vous ? Elle n'est qu'à deux pas : voulez-vous tout perdre ?
DORANTE.
Il faut que tu m'éclaircisses...
DUBOIS.
Allez dans le jardin.
DORANTE.
D'un doute...
DUBOIS.
Dans le jardin, vous dis-je ; je vais m'y rendre.
DORANTE.
Mais...
DUBOIS.
Je ne vous écoute plus. »
Marivaux, Les Fausses confidences, acte II, scène 17, 1737
« ARGAN.
Monsieur Purgon m'a dit de me promener le matin dans ma chambre, douze allées, et douze venues; mais j'ai oublié à lui demander, si c'est en long, ou en large.
TOINETTE.
Monsieur, voilà un…
ARGAN.
Parle bas, pendarde, tu viens m'ébranler tout le cerveau, et tu ne songes pas qu'il ne faut point parler si haut à des malades.
TOINETTE.
Je voulais vous dire, Monsieur…
ARGAN.
Parle bas, te dis-je.
TOINETTE.
Monsieur… »
Molière, Le Malade imaginaire, acte II, scène 2, 1673
« CHARLOTTE.
Je voudrais...
DON JUAN, bas à Charlotte.
Elle est obstinée comme tous les diables.
MATHURINE.
Vraiment...
DON JUAN, bas à Mathurine.
Ne lui dites rien, c'est une folle.
CHARLOTTE.
Je pense...
DON JUAN, bas à Charlotte.
Laissez-la là, c'est une extravagante. »
Molière, Dom Juan, acte II, scène 4, 1665