L'animal-machine
René Descartes
Selon René Descartes, les animaux sont semblables à des machines : il n'est pas moins naturel pour une montre d'indiquer l'heure que pour un arbre de produire des fruits. Tous les mouvements et actions des animaux s'expliquent pour Descartes par l'organisation des corps, qui est une organisation mécanique. Les animaux n'ont pas de raison, mais ils sont entièrement soumis à des lois mécaniques. De ce point de vue, il n'y a pas de différence entre un être vivant et un automate. Les animaux ne sont qu'un corps, ils ne sont qu'une substance étendue.
La finitude
Blaise Pascal
Au sens large, la finitude désigne le caractère de ce qui est fini, achevé. Pour Blaise Pascal, la finitude de l'homme se caractérise par les limites de ses sens, de son imagination et de sa raison. L'homme est une créature finie dont la raison ne saurait rivaliser avec l'intellect divin infini. L'homme n'a donc accès qu'à une infime partie du monde. Cette humiliation conduit à une réévaluation de l'homme et de la place qui est la sienne au sein de l'Univers. Cette réévaluation corrige donc la « disproportion de l'homme ». L'homme doit ainsi reconnaître, accepter et respecter les limites qui sont les siennes. Ses recherches ne doivent donc porter que sur ce qui lui est donné de comprendre.
La méthode
René Descartes
Pour faire bon usage de sa raison, il est nécessaire de suivre une méthode.
Le principe de la méthode cartésienne est le doute méthodique. Ainsi, avant de trouver des vérités par lui-même, l'homme doit commencer par faire table rase des opinions qu'il a reçues. René Descartes rejette donc tous les préjugés qu'il a reçus sans avoir pris le temps de les examiner par lui-même. Un préjugé ne doit être reçu que si l'esprit en a par lui-même éprouvé le bien-fondé, c'est-à-dire si ce préjugé est reconnu comme vérité après être passé au crible de la raison. Le doute cartésien est un moyen pour l'esprit d'atteindre une vérité. C'est un doute provisoire. À terme, l'esprit doit dépasser le doute pour atteindre une vérité, c'est-à-dire une certitude.
Cette méthode se détaille en quatre préceptes. Le premier précepte permet d'éviter l'erreur due à la précipitation et à la prévention en ne tenant pour vraies que les idées qui apparaissent à l'esprit de manière évidente, claire et distincte. Le second précepte correspond à l'opération mathématique de la division : l'esprit divise le composé en éléments simples. Le troisième précepte est la réciproque du second : après être passé du composé au simple, l'esprit part du simple pour reconstruire le composé. Le quatrième précepte expose l'opération de dénombrement par laquelle l'esprit vérifie qu'il n'a rien oublié.
Cette méthode est un exercice de l'esprit, c'est-à-dire qu'elle doit être pratiquée afin d'affermir l'esprit et de l'entraîner à rechercher correctement des vérités.
La morale par provision
René Descartes
L'homme ne peut pas rester irrésolu dans ses actions, car certaines situations exigent qu'il agisse, quand bien même il ne sait pas avec certitude quel parti est le plus sage. C'est parce que l'esprit remet en doute l'ensemble de ses idées en suivant la méthode qu'une morale dite par provision est nécessaire afin de guider l'action alors que l'esprit n'a pas encore fini l'examen de ses idées. La méthode fonde la nécessité de la morale. La morale par provision est imparfaite. On en suit les principes en attendant d'en avoir de meilleurs, c'est-à-dire en attendant de savoir quel est le meilleur parti. Il s'agit donc d'une morale provisoire.
L'instinct
Friedrich Nietzsche
La pensée nietzschéenne de l'instinct s'oppose à toute pensée idéaliste et à toute ontologie. Cette pensée permet également de contester le privilège accordé à la raison, qu'il s'agisse de la rationalité ou de la raisonnabilité. Les instincts appartiennent à des processus en dehors de toute conscience, qui expriment la vie du corps et sont articulés à la satisfaction des besoins fondamentaux. Plus encore, toute activité de pensée dépend de ce conditionnement instinctif et pulsionnel. Nietzsche en arrive ainsi à établir un primat du corps sur l'esprit et la raison
La transvaluation
Friedrich Nietzsche
Le questionnement sur la valeur des valeurs qui sont celles des hommes dans une société et une époque donnée conduit à estimer quelles valeurs servent ou entravent la volonté de puissance. Il faut alors dépasser les valeurs qui ne servent plus la volonté de puissance pour poser de nouvelles valeurs. Ce double mouvement de dépassement et de restauration des valeurs est ce que Nietzsche nomme la transvaluation.