À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions, répondre à la question d'essai littéraire :
« Perçoit-on la liberté et la force morale d'un personnage par son aptitude à résister à des sentiments qui le dépassent ? »
Quelle problématique correspond au sujet ?
Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?
Quel plan pourrait convenir ?
Quelle accroche peut convenir ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Pour résister à des sentiments qui le dépassent, le personnage de fiction doit faire preuve d'une grande force morale. C'est en se détachant de ses passions qu'il acquiert une plus grande liberté." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Au XIXe siècle, le drame romantique met en scène des personnages en proie à des forces qui les dépassent. Ils ne parviennent plus à contrôler leurs émotions et leurs sentiments et se retrouvent pris au piège" ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Mais la liberté et la force morale d'un personnage ne se perçoit pas seulement par sa capacité à résister à des sentiments qui le dépassent. C'est aussi son aptitude à vivre et accepter des sentiments puissants et démesurés qui permet de percevoir sa liberté et sa force morale." ?
Quel auteur a défendu l'idée selon laquelle le héros romantique est défini par des passions qui le dévorent ?
Quel auteur est contre l'idée selon laquelle le héros doit céder à ses passions ?
On suit ici les différentes étapes pour rédiger l'essai littéraire. Le plan est détaillé par souci méthodologique, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut présenter sa copie le jour de l'épreuve. Sur la copie, les titres des différentes parties n'apparaîtront pas et le contenu sera intégralement rédigé.
Définition des termes du sujet proposé
- Le terme « liberté » renvoie ici à la capacité d'un personnage à prendre des décisions
- La « force morale » se définit par la force d'un esprit qui affronte l'adversité avec courage
- Le verbe « résister » suppose une volonté à faire face aux épreuves qui s'imposent au personnage et ne pas céder devant le premier obstacle
- La formulation « des sentiments qui le dépassent » évoque les passions que le personnage ne parvient pas à contrôler
Pistes de réflexion
- Le personnage de fiction doit prendre des décisions, ne pas se laisser emporter par ses passions pour être libre
- La tragédie et le roman d'apprentissage mettent souvent en action un personnage soumis à des passions qui le dévorent
- On s'interroge sur la capacité du personnage de fiction à maîtriser des forces qui le dépassent en les affrontant avec courage pour être libre
Problématique
Le personnage peut-il affronter des sentiments qui le dépassent ?
- Dès la fin du XVIIIe siècle, le personnage en proie à des sentiments qu'il ne parvient pas à maîtriser est au cœur de nombreuses œuvres littéraires.
- Le sujet proposé s'interroge sur la capacité du personnage de fiction à faire face à des émotions qui le dépassent pour montrer sa liberté et sa force morale.
- D'une part, on remarque la liberté et la force morale d'un personnage grâce à sa détermination à résister à des forces supérieures ; cependant, il n'y parvient pas toujours et se laisse emporter par ses émotions. Néanmoins, il peut transformer cette démesure en force morale, ce qui le rend plus libre.
Paragraphe 1
Argument : Pour résister à des sentiments qui le dépassent, le personnage de fiction doit faire preuve d'une grande force morale. C'est en se détachant de ses passions qu'il acquiert une plus grande liberté.
Exemple : La Princesse de Clèves incarne le modèle de vertu par excellence, elle est l'exemple à suivre pour Mme de Lafayette. Elle fait preuve d'une force morale indescriptible en résistant à ses sentiments pour le duc de Nemours tout au long du roman, mais également lorsque son mari décède et qu'elle pourrait alors se laisser aller à ses émotions.
Paragraphe 2
Argument : Au XIXe siècle, le drame romantique met en scène des personnages en proie à des forces qui les dépassent. Ils ne parviennent plus à contrôler leurs émotions et leurs sentiments et se retrouvent pris au piège.
Exemple : C'est ce que montre le personnage de Lorenzo dans la tragédie d'Alfred de Musset Lorenzaccio. Tiraillé entre des forces qui le dépassent, le héros de Musset doit choisir entre le vice et la vertu, entre le bien et le mal. Héros solitaire et marginal, il se retrouve emprisonné car il ne parvient pas à résister aux sentiments qui le dépassent, il n'est donc pas libre.
Paragraphe 3
Argument : Mais la liberté et la force morale d'un personnage ne se perçoivent pas seulement par sa capacité à résister à des sentiments qui le dépassent. C'est aussi son aptitude à vivre et accepter des sentiments puissants et démesurés qui permet de percevoir sa liberté et sa force morale.
Exemple : Julien Sorel, dans Le Rouge et le Noir, ne parvient pas toujours à contrôler ses passions, notamment dans ses relations amoureuses, mais c'est ce qui fait sa force morale et le rend plus libre. Il accepte cette part plus sombre en lui et en fait une force, comme on le voit lorsqu'il prend la parole lors de son procès et dresse un réquisitoire de la société de 1830.
- Ainsi, la liberté et la force morale d'un personnage peuvent se percevoir par sa capacité à refuser des sentiments qui le dépassent, mais il n'y parvient pas toujours. Il n'en reste pas moins que lorsqu'il accepte ces sentiments démesurés, il peut les transformer en force morale, ce qui le rend plus libre.
- Au XXe siècle, le statut du personnage évolue, on ne mesure plus sa liberté et sa force morale par sa résistance à des sentiments qui le dépassent ; il tire sa force et sa liberté de sa capacité à annihiler toute forme de sentiment, tant il découvre l'absurdité de sa vie