À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'interprétation philosophique :
« L'homme peut-il dépasser sa sensibilité ? »
Friedrich von Schiller, Textes esthétiques, « Sur le pathétique » (1793)
Seule la résistance qu'il manifeste contre la violence des sentiments nous fait prendre connaissance du libre principe en nous : mais la résistance ne peut être appréciée que d'après la force de l'agression. Si donc l'intelligence en l'homme doit se révéler une force indépendante à l'égard de la nature, celle-ci doit d'abord avoir démontré devant nos yeux toute sa puissance. L'être des sens doit profondément et violemment souffrir ; il doit y avoir du pathos pour que l'être de raison puisse manifester son indépendance et se présenter comme agissant.
On ne peut jamais savoir si la sérénité d'une âme est l'effet de sa force morale si on ne s'est pas persuadé auparavant qu'elle n'est pas un effet de l'insensibilité. Ce n'est pas un exploit de se rendre maître de sentiments qui ne font qu'effleurer légèrement et passagèrement la surface de l'âme ; mais conserver sa liberté d'âme dans une tempête qui agite toute la nature sensible exige une faculté de résistance qui est infiniment plus élevée que toute puissance naturelle. On ne parvient donc à la présentation de la liberté morale que par la plus vivante présentation de la nature souffrance, et le héros tragique doit d'abord se légitimer pour nous en tant qu'être ressentant avant que nous l'honorions en tant qu'être de raison et que nous croyions à sa force d'âme.
Quelle problématique correspond au sujet ?
Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?
Quel plan pourrait convenir ?
Quelle accroche peut convenir ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Les sentiments qu'éprouve l'homme montre sa dépendance à la nature ; ils sont une force que l'homme est incapable de contrôler. De fait, les sentiments semblent déraisonnables, c'est-à-dire contraires à la raison." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Éprouver des sentiments, c'est aussi souffrir. C'est le pathos qui nous rend plus sensible et vivant ; c'est ce qui permet ensuite à l'homme de se montrer plus indépendant et de devenir un être qui agit et non plus qui subit." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "L'homme insensible est celui qui résiste aux sentiments que les autres éprouveraient dans les mêmes circonstances, tandis que l'homme sensible est mis à l'épreuve par la violence de ses sentiments." ?
Quelle phrase du texte montre que l'homme est obligé de souffrir en ce qui concerne sa sensibilité ?
Quel autre philosophe pense que l'homme est le seul être capable d'exprimer sa sensibilité esthétique ?