Sommaire
ILes révolutions de 1848 en ItalieAL'Italie en 1848 : une nation divisée en plusieurs ÉtatsBLe développement du patriotisme italienCL'échec des révolutions de 1848IIL'unification de l'Italie (1859 - 1870)ACamillo Cavour (1810 - 1861), l'instigateur de l'unification italienne1Camillo Cavour (1810 - 1861)2L'annexion de la Lombardie et des duchés (1859 - 1860)BLes campagnes militaires de Giuseppe Garibaldi1Giuseppe Garibaldi (1807 - 1882)2L'expédition des "Mille" et la conquête du royaume des Deux-Siciles (1860)CLe Vittoriano à Rome : un monument à la gloire de l'unification italienne1La fin de la formation du royaume d'Italie (1861 - 1870)2Le Vittoriano à RomeAu milieu du XIXe siècle, la nation italienne est divisée en plusieurs États, et des patriotes réclament son unification. Celle-ci commence en 1859, quand le royaume de Piémont-Sardaigne débute l'annexion des États voisins. Cette annexion est notamment orchestrée par Camillo Cavour et Giuseppe Garibaldi. En 1870, l'Italie est un royaume unifié. Son roi est Victor-Emmanuel II et sa capitale la ville de Rome.
Les révolutions de 1848 en Italie
L'Italie en 1848 : une nation divisée en plusieurs États
Au milieu du XIXe siècle, la péninsule italienne est divisée en plusieurs États :
- Le royaume de Piémont-Sardaigne, dont la capitale est Turin.
- La Lombardie et la Vénétie, qui appartiennent à l'Empire d'Autriche.
- Le duché de Parme.
- Le duché de Modène.
- Le duché de Toscane, dont la capitale est Florence.
- Les États pontificaux, dont la capitale est Rome.
- Le royaume des Deux-Siciles, dont les capitales sont Palerme et Naples.
L'Italie en 1848 : une nation divisée
Le développement du patriotisme italien
La division de l'Italie est critiquée par des patriotes, comme Giuseppe Mazzini ou Camillo Cavour. Les patriotes affirment que la péninsule italienne est habitée par un peuple formant une nation unique, parce que ce peuple partage la même langue, la même histoire et la même culture. Ils encouragent donc l'unification de l'Italie.
Patriotisme
Le patriotisme désigne l'attachement à une nation ainsi que la volonté de lutter pour l'unification et/ou l'indépendance de cette nation.
Giuseppe Mazzini (1805 - 1872) est un grand patriote et républicain italien originaire du royaume de Piémont-Sardaigne. Dès les années 1840, il appelle à l'unification de l'Italie. Il mobilise trois principaux arguments :
- Le peuple italien forme une nation unique.
- Le territoire italien est défini par des frontières naturelles (les Alpes et la mer).
- Les nombreuses frontières à l'intérieur de l'Italie nuisent à son économie.
Giuseppe Mazzini
Par Mathiasrex, via Wikimedia Commons
L'échec des révolutions de 1848
Au printemps de l'année 1848, des insurrections révolutionnaires ont lieu en France et se répandent dans toute l'Europe. C'est le "printemps des peuples".
En Italie, des soulèvements ont lieu dans toutes les principales villes. Les populations s'insurgent notamment contre le pouvoir absolu des rois ou des ducs et réclament l'instauration de systèmes républicains. Ce mouvement est soutenu par beaucoup de grands patriotes qui réclament aussi l'unification de l'Italie, comme par exemple Giuseppe Mazzini.
À Milan, en Lombardie, l'insurrection entraîne le départ provisoire des troupes autrichiennes. Cependant, les tentatives révolutionnaires de 1848 sont un échec en Italie.
L'unification de l'Italie (1859 - 1870)
Camillo Cavour (1810 - 1861), l'instigateur de l'unification italienne
Camillo Cavour (1810 - 1861)
Camillo Cavour naît en 1810 dans une famille noble de Turin, dans le royaume de Piémont-Sardaigne. Comme Giuseppe Mazzini, il réclame l'unification de l'Italie. Selon lui, l'ensemble de la péninsule italienne devrait être regroupé en un royaume d'Italie qui adopterait le système politique du royaume de Piémont-Sardaigne, c'est-à-dire la monarchie constitutionnelle. À partir de 1847, il diffuse ses opinions dans la revue Il Risorgimento (ce qui signifie "la Renaissance") dont il est le directeur.
En 1852, le roi de Piémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II (1820 - 1878), nomme Camillo Cavour président du Conseil de son royaume, c'est-à-dire Premier ministre. Désireux de réaliser l'unification de l'Italie, Camillo Cavour met alors en place une politique de préparation à la guerre, qui se décompose en trois aspects principaux :
- Modernisation de l'armée
- Amélioration des voies de communication (chemin de fer, port de Gênes)
- Alliance avec l'empereur français Napoléon III contre l'empire d'Autriche
Camillo Cavour meurt en 1861 alors que les guerres d'unification de l'Italie ne sont pas achevées.
Portrait de Camillo Cavour par Francesco Hayez
Par Upload Bot, via Wikimedia Commons
L'annexion de la Lombardie et des duchés (1859 - 1860)
La guerre commence en 1859. Les troupes du royaume de Piémont-Sardaigne, alliées à celles de l'empereur Napoléon III, remportent deux victoires importantes contre celles de l'empereur d'Autriche :
- La bataille de Magenta (4 juin 1859)
- La bataille de Solférino (24 juin 1859)
Ces victoires permettent au royaume de Piémont-Sardaigne d'annexer la Lombardie en 1859. En 1860, les républicains des États voisins se soulèvent et obtiennent le rattachement au royaume de Piémont-Sicile, qui annexe donc aussi :
- Les duchés de Parme, de Modène et de Toscane
- La région de Romagne, au nord des États pontificaux
En échange du soutien militaire de Napoléon III, le royaume de Piémont-Sardaigne cède à la France deux régions importantes :
- La Savoie
- La région de Nice
Les campagnes militaires de Giuseppe Garibaldi
Giuseppe Garibaldi (1807 - 1882)
Giuseppe Garibaldi naît à Nice en 1807. C'est un militaire républicain qui a participé aux luttes pour l'indépendance en Amérique du Sud et notamment au Brésil. Rentré au royaume de Piémont-Sardaigne en 1848, il s'engage en faveur de l'unification de l'Italie. Ses succès militaires font de lui un personnage essentiel dans l'histoire de l'unification de l'Italie. Il meurt célèbre et couvert d'honneurs en 1882.
Giuseppe Garibaldi
Par Belissarius, via Wikimedia Commons
L'expédition des "Mille" et la conquête du royaume des Deux-Siciles (1860)
En mai 1860, avec le soutien de Victor-Emmanuel II et de Camillo Cavour, il engage depuis Gênes une campagne appelée expédition des "Mille", destinée à conquérir le royaume des Deux-Siciles. Il rallie à lui des combattants volontaires qu'on appelle les "chemises rouges", parce qu'ils en portent en lieu de signe distinctif.
L'expédition de Garibaldi est un grand succès : il parvient à conquérir le royaume des Deux-Siciles qui est rattaché au royaume de Piémont-Sardaigne. Cela permet à Victor-Emmanuel II d'être proclamé roi d'Italie en 1861.
Le Vittoriano à Rome : un monument à la gloire de l'unification italienne
La fin de la formation du royaume d'Italie (1861 - 1870)
Après les succès de Garibaldi en 1860, seuls la Vénétie et les États pontificaux (à l'exception de la Romagne) demeurent en dehors du nouveau royaume d'Italie. Cependant, ces deux régions sont annexées respectivement en 1867 et en 1870.
La ville de Rome, jusqu'alors siège des États pontificaux, devient dès 1870 la capitale du royaume d'Italie. C'est donc là que s'installe Victor-Emmanuel II, roi d'une Italie désormais complètement unifiée. À sa mort, en 1878, un monument est construit à Rome en l'honneur de ce roi, ainsi que pour commémorer l'unification italienne. C'est le monument national à Victor-Emmanuel II, qu'on appelle aussi le Vittoriano.
Victor-Emmanuel II, roi d'Italie (1820 - 1878)
Par Gonzaga 28-08, via Wikimedia Commons
Le Vittoriano à Rome
Le Vittoriano, commandé par l'État italien, est construit en plein cœur de Rome, sur la colline du Capitole, à la jonction entre les vestiges de la ville antique et la ville moderne. L'architecte Giuseppe Sacconi est à l'origine de cet ouvrage monumental construit en marbre blanc. Plusieurs grandes statues de bronze, dont celle de Victor-Emmanuel II, sont édifiées pour commémorer l'unification italienne.
Le Vittoriano de Rome
Par Ra Boe, via Wikimedia Commons, modifié