Répondre aux questions suivantes qui permettront de traiter le sujet : « Dans quelle mesure la France a-t-elle soutenu l'unité italienne ? »
En 1848, en combien d'États la péninsule italienne est-elle morcelée ?
En 1848, la péninsule italienne est un territoire morcelé en huit États : le royaume des Deux-Siciles au sud, le Grand duché de Toscane, les duchés de Modène et de Parme, les États du pape au centre, les royaumes de Lombardie, Vénétie et de Sardaigne au nord.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? Le Risorgimento est une expression italienne qui signifie « résurgence » ou « renaissance » et qui désigne, au XIXe siècle, le mouvement artistique italien.
Faux. Le Risorgimento est une expression italienne qui signifie « résurgence » ou « renaissance » et qui désigne, au XIXe siècle, le mouvement national italien.
Quel est le seul souverain de la péninsule à respecter une constitution libérale et à être en capacité de s'opposer militairement à l'Autriche ?
Victor-Emmanuel II est le seul souverain de la péninsule, d'une part, à respecter une constitution libérale, ce qui permet de fédérer les patriotes libéraux italiens autour de lui, d'autre part, à être en capacité de s'opposer militairement à l'Autriche.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
À partir de quand la France décide-t-elle de s'engager diplomatiquement et militairement au côté du royaume de Piémont-Sardaigne dans son projet d'unification nationale ?
À partir de 1858, la France décide de s'engager diplomatiquement et militairement au côté du royaume de Piémont-Sardaigne dans son projet d'unification nationale.
Vrai ou faux ? En contrepartie de l'aide militaire apportée contre l'Empire d'Autriche, la France obtient du Piémont-Sardaigne la Savoie et le comté de Nice.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? La fin de la construction italienne se fait grâce à la France.
Faux. La fin de la construction italienne se fait aux dépens de la France.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Associer chaque sous-partie à la partie qui lui correspond.
Faire de l'unité italienne une question européenne
Le Piémont-Sardaigne, le moteur de l'unité italienne
Un soutien diplomatique et militaire toutefois conditionné
Retrouver une place dans le concert des nations
Une indépendance italienne qui s'achève au détriment de la France
Le Piémont-Sardaigne, un État italien dans une Italie morcelée
I - Le Piémont-Sardaigne, l'État pivot de l'unité italienne
II - Le soutien de la France à la construction de l'unité italienne
En 1848, l'Italie est un espace géographique politiquement morcelé en de nombreux États. L'un d'eux, le royaume de Piémont-Sardaigne, cherche à unifier la péninsule à son profit. Ce projet de construction de l'unité italienne reçoit l'aide de la France qu'elle conditionne toutefois. Après avoir étudié dans une première partie la construction de l'unité italienne autour du Piémont-Sardaigne, il convient de voir dans une seconde partie qu'elle a été rendue possible par le soutien de la France.
Le Piémont-Sardaigne, l'État pivot de l'unité italienne
Face au morcellement politique de l'Italie, seul le royaume de Piémont-Sardaigne est en capacité de construire l'unité italienne.
Le Piémont-Sardaigne, un État italien dans une Italie morcelée
Après l'échec des révolutions de 1848 et la défaite du Piémont-Sardaigne contre l'Autriche en 1849, l'Italie retrouve le régime de 1815 issu du congrès de Vienne. D'un point de vue politique, la péninsule italienne est un territoire morcelé en huit États : le royaume des Deux-Siciles au sud, le Grand duché de Toscane, les duchés de Modène et de Parme, et les États du pape au centre, les royaumes de Lombardie, Vénétie et de Sardaigne au nord. C'est aussi un espace dominé politiquement : au nord par l'Empire d'Autriche, Rome par la France.
Le Piémont-Sardaigne, le moteur de l'unité italienne
Malgré l'échec de la première guerre d'indépendance en 1849 contre l'Autriche, le Piémont-Sardaigne reste l'État de la péninsule italienne le plus puissant et le plus à même de réaliser l'unité italienne, ou Risorgimento.
Conscient du retard accumulé par rapport aux États européens, celui-ci renforce son armée, la seule capable de s'opposer à l'Autriche, et se modernise par une série de réformes institutionnelles, administratives et économiques. Sur le plan politique, le roi de Piémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II, est le seul souverain de la péninsule à pouvoir fédérer les patriotes italiens. Alors que les autres principautés sont considérées comme des principautés despotiques ne connaissant ni constitution, ni séparation des pouvoirs ni libertés individuelles, son royaume est lui régi par une constitution libérale.
Faire de l'unité italienne une question européenne
Dans le dessein de préparer l'unité italienne et s'opposer militairement à l'Empire d'Autriche, le Piémont-Sardaigne cherche à faire de l'unité italienne une question européenne. Ainsi, à la recherche d'alliances diplomatiques et militaires, et pour se rapprocher des autres puissances européennes, le Piémont-Sardaigne participe, aux côtés de la France et du Royaume-Uni, à la guerre de Crimée (1854-1856) contre la Russie. N'obtenant de l'Angleterre qu'une promesse à sa neutralité, il trouve un écho plus favorable de la part de la France.
Le soutien de la France à la construction de l'unité italienne
En 1858, la France décide d'apporter son soutien au royaume de Piémont-Sardaigne dans son projet d'unification de la péninsule italienne.
Retrouver une place dans le concert des nations
À partir de 1858, la France décide de s'engager diplomatiquement et militairement au côté du royaume de Piémont-Sardaigne dans son projet d'unification nationale. En effet, Napoléon III voit dans la construction nationale italienne un moyen de sortir de l'isolement diplomatique dans lequel le pays se trouve depuis le congrès de Vienne de 1814-1815. D'autre part, il a une relation particulière avec l'Italie, qui fait qu'il reste attaché au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. L'entrevue de Plombières de 1858 entre Napoléon III et le chef du gouvernement piémontais Cavour scelle l'alliance diplomatique et militaire entre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne.
Un soutien diplomatique et militaire toutefois conditionné
Le soutien diplomatique de la France au Piémont-Sardaigne est toutefois conditionné. En contrepartie de l'aide militaire apportée contre l'Empire d'Autriche, la France obtient du Piémont-Sardaigne la Savoie et le comté de Nice, deux territoires qui lui permettront d'atteindre la frontière naturelle des Alpes et de garantir à l'Est la sécurité du territoire national.
Une indépendance italienne qui s'achève au détriment de la France
La guerre entre le Piémont-Sardaigne et l'Autriche débute en 1859. L'intervention française aux côtés des Piémontais est décisive. Après les victoires franco-piémontaises de Magenta et Solferino en juin, qui libèrent la Lombardie, l'armistice de Villafranca est signé entre la France et l'Autriche, puis la paix de Zurich entre la France, l'Autriche et le Piémont-Sardaigne : la Lombardie devient piémontaise, tandis que la Vénétie reste autrichienne. Le traité de Turin de 1860 entre le Piémont et la France confirme le rattachement du comté de Nice et de la Savoie à la France prévu lors de l'entrevue de Plombières. Paradoxalement, la construction de l'unité italienne finit par se retourner contre la France. Protégés par la France, qui s'oppose à leur annexion par les Italiens, Rome et les États pontificaux sont finalement rattachés à l'Italie en 1870, après la défaite française face à la Prusse.
Désireuse de redevenir une grande puissance européenne, la France s'appuie sur le mouvement national italien pour accroître son influence en Europe. Paradoxalement, la construction de l'unité italienne finit par se retourner contre elle.