Sommaire
IDéfinir et mesurer le développementALes critères pour mesurer le développementBLa pauvreté, une notion relativeCLa progression relative du développement dans le mondeIIDes inégalités observables à toutes les échellesALes inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud1La limite Nord-Sud2Des inégalités dans les Nords3Des Suds contrastésBLes différentes inégalités à l'échelle mondiale1Les inégalités territoriales2Les inégalités socio-économiques3Les inégalités entre les hommes et les femmesCLes inégalités aux échelles régionales et localesIIILes différentes trajectoires de développement et leur remise en questionADes trajectoires de développement différentes selon les ÉtatsBVers un modèle plus durable de développementPour définir et mesurer le développement d'un pays, plusieurs critères existent, même si le critère économique reste fondamental. Les pays du Nord sont plus développés que les pays du Sud, mais il existe des inégalités au sein des pays du Nord et au sein des pays du Sud, ainsi qu'à l'intérieur même des pays. Les différentes trajectoires démographiques s'expliquent par des politiques économiques variées. Aujourd'hui, un développement durable commence à émerger.
Comment les stratégies de développement des pays peuvent-elles réduire ou accroître les inégalités à toutes les échelles ?
Définir et mesurer le développement
Il existe plusieurs critères, économiques et sociaux, pour mesurer le développement d'un pays. La pauvreté reste un critère important, mais elle est difficile à mesurer, elle est très différente d'un pays à l'autre, on dit qu'elle est relative. Actuellement dans le monde, le développement est en progression, mais des crises ou des conflits peuvent remettre en cause ce développement.
Les critères pour mesurer le développement
On a longtemps mesuré le développement d'un pays à partir de critères uniquement économiques comme le Produit intérieur brut (PIB) et le Revenu national brut (RNB). On intègre aujourd'hui d'autres critères comme l'Indice de développement humain (IDH).
Jusqu'aux années 1980, le développement était envisagé dans une dimension exclusivement économique, selon un modèle linéaire et unique. Les critères économiques pris en compte sont :
- Le Produit intérieur brut (PIB) mesure la production d'un pays au cours d'une année. Il permet à la fois d'établir un classement des économies du monde et de déterminer la croissance économique des pays d'une année sur l'autre.
- Le Revenu national brut (RNB), lorsqu'il est rapporté à la population, mesure les salaires et les revenus financiers des habitants. Il offre l'avantage de pouvoir comparer les pays en tenant compte de leur poids démographique.
La population chinoise, qui vit dans la deuxième économie mondiale en termes de PIB, a un niveau de vie nettement plus faible que la population japonaise pourtant classée troisième économie mondiale.
Chine et Japon : puissance économique et développement
Les critères économiques sont désormais insuffisants pour appréhender toutes les dimensions du développement. En 1990, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a adopté l'indicateur inventé par Amartya Sen, l'Indice de développement humain (IDH) qui combine trois dimensions : le niveau de vie, la santé et l'éducation. Depuis cette date, l'IDH a progressé dans le monde, passant de 0,598 en 1990 à 0,728 en 2017. La progression a été particulièrement forte en Asie du Sud.
Indice de développement humain (IDH)
L'Indice de développement humain (IDH) est compris entre 0 et 1 et permet de classer les pays selon leur niveau de développement en quatre groupes : faible, moyen, élevé et très élevé. Il est calculé à partir de trois indicateurs : l'espérance de vie, la durée de scolarisation et le revenu par habitant. Il donne donc des informations en matière de richesse, de santé et d'éducation.
La pauvreté, une notion relative
La pauvreté est liée aux ressources économiques d'une personne et se calcule sur son revenu. Le seuil de pauvreté se calcule en fonction du revenu médian d'une population. On prend également en compte le niveau de développement et le niveau de vie des populations. Cela permet de définir une pauvreté relative : ainsi, une personne pauvre en France n'a pas le même niveau de vie qu'une personne pauvre au Niger. Ces dernières années, d'autres outils ont été mis en place pour mesurer la pauvreté comme l'indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM).
Initialement, la pauvreté désigne le manque de ressources économiques qui entraîne des privations et empêche de satisfaire des besoins. On parle d'extrême pauvreté lorsque le revenu est inférieur à 1,90 dollar par jour et par habitant. Cette situation concerne surtout les pays en développement. La pauvreté se concentre en Asie du Sud et surtout en Afrique subsaharienne où des taux record sont observés. À Madagascar, 78 % de la population vit dans l'extrême pauvreté.
La pauvreté dépend aussi du niveau de développement et du niveau de vie des populations : on parlera de pauvreté relative, plus pertinente pour les pays développés. Le seuil de pauvreté est calculé en fonction du revenu médian de la population. Les seuils de pauvreté varient donc en fonction des pays.
La pauvreté en France et en Russie
Revenu médian
Le revenu médian est le revenu qui divise une population en deux groupes numériquement identiques. Une moitié de la population a des revenus supérieurs, l'autre moitié a des revenus inférieurs.
Depuis les années 1990, la notion de pauvreté s'est élargie à d'autres domaines pour mieux analyser les difficultés des populations démunies en matière d'alimentation, de conditions sanitaires, de niveau d'éducation, etc. En 2010, des chercheurs de l'université d'Oxford ont mis au point un Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) qui mesure la pauvreté dans trois domaines : niveau de vie, santé et éducation. Il est calculé à partir de 10 indicateurs comme l'accès à l'eau, l'accès à l'électricité, l'accès à des toilettes, la nutrition, la mortalité infantile, les années de scolarisation, etc. D'après cet indicateur, le Niger est le pays qui a l'indice de pauvreté le plus élevé (0,605 en 2014). 89 % des Nigériens sont concernés par la pauvreté. Les facteurs expliquant la pauvreté dans les pays en développement sont :
- Une économie peu diversifiée : souvent c'est une agriculture peu performante qui domine.
- Le manque d'infrastructures qui empêche de satisfaire les besoins essentiels des populations : réseaux d'eau et d'énergie, écoles, établissements de santé, etc.
- La mauvaise gouvernance et la corruption : les richesses sont mal redistribuées pour permettre à la majorité de la population de sortir de la pauvreté.
La progression relative du développement dans le monde
Le développement est en progression un peu partout sur la planète. À l'échelle mondiale, on remarque un net recul de l'extrême pauvreté. Toutefois, la sortie de la pauvreté dépend de la stabilité économique et politique Des conflits dans le monde ralentissent ainsi le développement de certains pays.
De nombreux indicateurs montrent que, depuis 1990, la pauvreté absolue a régressé. Entre 2000 et 2018, le nombre d'humains en situation d'extrême pauvreté est passé de 1,7 milliard à 660 millions, alors que dans le même temps la population mondiale a augmenté. Le taux de pauvreté est ainsi passé de 37 % en 1990 à 9 % en 2018. On note des progrès dans l'accès à l'eau, à la santé, à l'éducation. Dans les pays en développement, les écoles primaires accueillaient 80 % des enfants en 2017, contre 52 % en 1990. L'enseignement secondaire reste quant à lui difficile d'accès pour la majorité des populations.
Toutefois, la sortie de la pauvreté n'est pas irréversible. Les progrès enregistrés dans certains pays peuvent être remis en cause en cas de crise économique ou politique.
Le Brésil a connu un début de siècle fleurissant sur le plan économique, ce qui lui a permis de diviser la pauvreté par trois en dix ans grâce à la politique de redistribution de la Bolsa familia. À partir de 2014, le pays a connu trois années de grave récession économique, faisant remonter le taux de pauvreté et la suppression de ce programme. Concrètement, cela s'est traduit par l'augmentation des populations sans logement, des activités informelles et illicites et de l'insécurité.
La progression de développement peut être totalement enrayée en cas de conflit. Au Yémen, en Libye et en Syrie, l'IDH a fortement diminué sous l'effet des guerres civiles à cause de la désorganisation des activités économiques, les destructions de terres agricoles et des infrastructures (réseaux d'eau et d'électricité, hôpitaux, écoles).
Recul de développement dans les pays en guerre
Des inégalités observables à toutes les échelles
Le monde est divisé entre les pays du Nord et les pays du Sud. On observe différentes inégalités dans le monde : des inégalités territoriales, des inégalités socio-économiques et des inégalités entre hommes et femmes. Ces inégalités sont également observables aux échelles régionales et locales, à l'intérieur des pays.
Les inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud
La limite Nord-Sud
Au début des années 1980, un rapport de l'ONU consacré aux problèmes de développement fait apparaître une opposition Nord-Sud pour différencier les pays dits « développés » des pays dits « en développement » à partir de critères économiques. Cette limite Nord-Sud a été adoptée car elle permet de se représenter rapidement les écarts de richesses à l'échelle mondiale.
L'opposition Nord-Sud en matière de population et de richesse
Des inégalités dans les Nords
Si les pays du Nord sont considérés comme développés, il y a toutefois des écarts de développement. On peut distinguer les pays les plus avancés comme le Canada, les États-Unis, les pays d'Europe de l'Ouest, Israël, le Japon, l'Australie, les « dragons asiatiques » comme la Corée du Sud ou Singapour. Les pays d'Europe centrale et orientale ainsi que la Russie sont classés au Nord mais ils souffrent de fragilités en matière de développement. Autrefois communistes, leur transition vers l'économie de marché s'est accompagnée d'un creusement des inégalités. Certains indicateurs de développement restent médiocres.
La Russie a vu son IDH progresser depuis le début du siècle, mais l'évolution de son espérance de vie a été irrégulière, notamment dans la population masculine. Ainsi, un Russe a une espérance de vie de 63 ans contre 77 ans dans la plupart des pays européens. Cette différence s'explique par plusieurs facteurs. Le mauvais état des équipements productifs (usines) et des réseaux routiers est à l'origine de nombreux accidents. La consommation d'alcool, bien qu'en baisse, reste élevée surtout dans un contexte de difficultés économiques et d'augmentation de la pauvreté.
Des Suds contrastés
Parmi les pays du Sud, la situation est très contrastée. Certains pays sont émergents, d'autres sont des pays pétroliers. Ces pays s'en sortent mieux sur le plan économique. Certains pays en situation intermédiaire restent fragiles, tandis que les Pays les moins avancés (PMA) souffrent particulièrement de la pauvreté.
Il existe une vingtaine de pays émergents. On qualifie d'émergent un pays qui, grâce à une croissance économique très soutenue sur plusieurs années, s'intègre au commerce mondial. Un pays en développement se caractérise par une population nombreuse et/ou dynamique, au sein de laquelle les classes moyennes s'agrandissent et consomment davantage. Il est marqué par une hausse des inégalités socio-économiques avec une partie de la population qui reste à l'écart du développement, dans les bidonvilles ou les zones rurales.
Le développement des pays pétroliers à hauts revenus est basé sur l'exportation d'hydrocarbures : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Iran, Venezuela. Leur niveau de richesse est élevé, leur dépendance au pétrole est un handicap à court terme en raison de la fluctuation des prix du baril et à long terme en raison de l'épuisement programmé des réserves.
Les pays en situation intermédiaire au développement fragile. S'ils sont sortis de l'extrême pauvreté, leur niveau de richesse et de développement reste moyen et leur situation est réversible en cas de crise économique ou de conflit.
Il y a aussi le cas des Pays les moins avancés (PMA) selon une liste créée par l'ONU depuis 1971. On compte 47 PMA dans le monde :
- 33 sont situés en Afrique subsaharienne (Sénégal, Éthiopie, RDC, Madagascar, etc.) ;
- 9 en Asie (Bangladesh, Cambodge, Myanmar, etc.) ;
- 4 en Océanie ;
- 1 en Amérique avec Haïti.
Les PMA regroupent 12 % de la population mondiale mais produisent moins de 1 % du PIB mondial. Ils souffrent de plusieurs handicaps. Leur économie peu diversifiée est souvent fondée sur une agriculture de subsistance, non mécanisée et/ou sur des mono-exportations agricoles, donc peu compétitives et très sensibles aux fluctuations des cours mondiaux. Une majorité de la population ne satisfait pas ses besoins essentiels en raison d'un manque d'infrastructures liées à la santé et à l'éducation. L'IDH des PMA reste donc très faible (0,524 en 2017).
Certains pays ont progressé et ont pu s'extraire de la liste des PMA comme le Botswana en 1994, les Maldives en 2011 ou la Guinée équatoriale en 2017. L'Angola devrait suivre en 2021.
Les différentes inégalités à l'échelle mondiale
Le monde est marqué par des inégalités de plusieurs natures : territoriales, socio-économiques et entre les hommes et les femmes. Les pays les plus riches sont privilégiés sur tous les plans par rapport aux pays en développement ou aux pays pauvres.
Les inégalités territoriales
Les territoires parmi les plus riches profitent de la croissance économique mondiale : métropoles, façades littorales, etc. D'autres territoires restent en marge : anciennes villes industrielles, espaces ruraux.
Les territoires les plus riches sont :
- les métropoles dynamiques, tournées vers l'innovation (technopôle) et les services (quartier d'affaires) ;
- les espaces de production énergétique ;
- les espaces agro-industriels spécialisés dans l'exportation (Mato-Grosso au Brésil) ;
- les façades littorales dynamisées par le commerce mondial (littoral chinois).
Les territoires en marge sont :
- les anciennes villes industrielles en crise où le chômage et la pauvreté sont élevés ;
- les zones enclavées mal desservies par les flux de transports ;
- certains des espaces ruraux dans lesquels l'agriculture locale ne peut rivaliser avec la concurrence internationale.
Les inégalités socio-économiques
Les inégalités socio-économiques sont observables dans tous les pays du monde. On estime qu'à l'échelle mondiale, 10 % des habitants les plus riches possèdent 40 % du revenu mondial. Les inégalités socio-économiques s'accentuent à l'échelle mondiale, y compris dans les pays les plus avancés. L'indice de Gini permet de mesurer les écarts de revenus au sein des populations et donc de comparer les pays en matière d'inégalités.
La concentration de richesses entre les mains d'un petit nombre d'individus augmente : le nombre de milliardaires a été multiplié par 5 depuis l'an 2000. Les écarts de revenus sont très élevés en Afrique australe (Afrique du Sud) et en Amérique latine (Brésil), importants en Asie et aux États-Unis, plus modérés en Europe.
Les inégalités entre les hommes et les femmes
Les inégalités de genre, entre hommes et femmes, s'observent dans toutes les régions du monde. Les femmes ont des salaires plus faibles. Dans les pays en développement elles ont un niveau d'instruction plus faible car elles ne peuvent pas toujours accéder à l'éducation. Les écarts hommes-femmes sont les plus élevés dans les pays du Sud. L'Indice de développement de genre (IDG) a été créé pour mesurer ces inégalités.
À l'échelle mondiale, les femmes ont un IDH moyen inférieur de 6 % à celui des hommes : 0,705 contre 0,749 en 2018. Même parmi les personnes fortunées, les femmes ne représentent que 11 % des milliardaires de la planète.
Pour mieux tenir compte de ces inégalités internes aux pays, le PNUD a adopté de nouveaux indicateurs pour affiner les mesures du développement. Depuis 2010, on tient compte de l'IDHI ou Indice de développement humain ajusté aux inégalités et, depuis 2014, de l'Indice de développement de genre (IDG) pour comparer la situation des hommes et des femmes en matière de développement.
Les inégalités aux échelles régionales et locales
Les inégalités s'observent également aux échelles régionales et aux échelles locales, à l'intérieur des pays.
À l'échelle des États, on observe souvent des inégalités régionales avec des régions motrices et ouvertes sur la mondialisation et des régions en marge.
Au Brésil, la région du Sudeste, autour des métropoles de Sao Paulo, Rio de Janeiro et Belo Horizonte, où vit 40 % de la population, produit 60 % des richesses du pays.
Ces inégalités entraînent des migrations internes, vers les régions les plus dynamiques.
Les mingong, travailleurs migrants en Chine, fuient les régions rurales de l'Ouest de la Chine et s'installent dans les villes en plein essor pour y travailler.
À l'échelle locale, les inégalités sont surtout perceptibles à l'intérieur des métropoles avec une ségrégation socio-spatiale entre des quartiers favorisés et les quartiers défavorisés dans les pays du Nord comme dans les pays du Sud. On estime que près d'un milliard d'humains, soit un tiers de la population des pays en développement, vivent dans des bidonvilles, dans des conditions d'insalubrité et d'insécurité.
Le bidonville de Kibera à Nairobi est occupé par au moins 500 000 habitants qui peinent à accéder à l'eau potable, donc le commerce est aux mains de groupes mafieux.
Les inégalités à l'échelle urbaine : le bidonville de Kibera au sud de Nairobi (Kenya) au premier plan
Schreibkraft, novembre 2000, © Wikipédia
Dans certains pays, l'appartenance ethnique ou religieuse peut être source d'inégalités car certaines populations sont discriminées et mises à l'écart du développement. C'est le cas des populations tibétaines ou ouïghoures en Chine, ou encore des Rohingyas au Myanmar.
Les différentes trajectoires de développement et leur remise en question
Il existe différentes trajectoires de développement dans le monde en fonction des politiques économiques des États. Aujourd'hui, les politiques économiques sont remises en question à cause du réchauffement climatique, et on se tourne vers des modèles plus durables.
Des trajectoires de développement différentes selon les États
Les différentes trajectoires de développement observables aujourd'hui dans le monde dépendent largement des choix économiques opérés par les États. Certains pays ont choisi une économie socialiste, contrôlée par l'État. D'autres ont choisi des économies ultra-libérales, où l'État intervient peu. Les différentes trajectoires de développement s'expliquent également par une ouverture à la mondialisation différente en fonction des États.
Certains pays ont opté au cours du XXe siècle pour le socialisme où l'économie était totalement contrôlée par l'État. Hormis de rares cas (Cuba, Corée du Nord), la plupart de ces pays se sont ouverts à l'économie de marché, favorisant leur croissance économique et la hausse des niveaux de vie des populations mais avec une augmentation des inégalités.
Certains pays ont opté pour l'ultra-libéralisme (Royaume-Uni) où l'État intervient très peu dans l'économie, mais beaucoup ont privilégié un système mixte, dans lequel l'État joue un rôle économique et social important. Cela peut passer par des politiques de planification et de soutien à certains secteurs économiques à développer.
Concernant l'ouverture à la mondialisation :
- Certains pays ont fait le choix du protectionnisme pour développer leur industrie (Japon) ou leur agriculture.
- D'autres, au contraire, se sont ouverts aux investissements étrangers et sont devenus des « pays-ateliers » pour stimuler leurs exportations (Chine, Mexique, Malaisie).
- D'autres pays, enfin, ont fait le choix d'une économie de rente, c'est-à-dire qu'ils exportent des matières premières stratégiques pour en tirer des revenus importants (Algérie, Venezuela, Libye).
Vers un modèle plus durable de développement
Les politiques économiques actuellement choisies poussent à la croissance économique. Aujourd'hui, avec le réchauffement climatique et les retombées environnementales de cette croissance, les politiques économiques sont remises en cause. On va vers une transition économique et on favorise de plus en plus un développement durable. Des organisations internationales, des ONG et certains États cherchent à promouvoir une transition économique qui soit plus équitable et plus respectueuse de l'environnement : on parle de développement durable. Ils mettent en place plusieurs projets mais se heurtent à de nombreuses difficultés, notamment au manque de coopération à l'échelle mondiale.
Certains pays soutiennent les investissements dans une économie verte qui doit être à la fois pauvre en carbone, respectueuse des ressources et créatrice d'emplois. Ce sont par exemple les énergies renouvelables, le tourisme durable, etc.
Le Bhoutan, petit État enclavé de l'Himalaya, mise sur le développement de l'hydroélectricité en montagne afin de satisfaire les besoins de sa population et de diversifier son économie, notamment en développant le tourisme durable.
Le monastère de Taktshang à 3 100 mètres d'altitude, un lieu emblématique du Bhoutan pour les touristes
© Wikipédia, Douglas J. McLaughlin, septembre 2006
Les grandes instances internationales font la promotion d'un développement durable depuis les années 1990. L'ONU, avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale, fixe de grandes orientations et des objectifs à atteindre en matière de développement économique, de réduction des inégalités et de préservation de l'environnement :
- En 2000, 8 objectifs du millénaire pour le développement ont été fixés pour être atteints en 2015. De réels progrès ont été enregistrés, mais les résultats n'ont pas été complètement atteints.
- En 2015, 17 objectifs de développement durable ont été fixés, dont les principales thématiques sont la lutte contre la pauvreté et les inégalités, l'amélioration de l'accès des populations à la nourriture, l'énergie et l'eau, les progrès de la condition des femmes, la protection de la biodiversité, la préservation des ressources et l'innovation environnementale, la paix et la coopération entre les pays, les Droits de l'homme.
La réalisation de ces objectifs nécessite la coopération de plusieurs acteurs à différentes échelles. Cette démarche fonctionne selon le principe du « glocal », c'est-à-dire « penser global, agir local ».
Les Organisations non gouvernementales (ONG) comme Oxfam, Médecins du monde, Action contre la faim ou Greenpeace participent aux forums sociaux et aux conférences environnementales mondiales. Elles alertent et sensibilisent les populations et les gouvernants afin de stimuler l'aide internationale. Localement, elles travaillent en coopération avec les États ou les institutions internationales pour porter assistance aux populations démunies par le biais de l'aide humanitaire.
Ces nouvelles approches du développement se heurtent à plusieurs obstacles :
- Les multiples acteurs ont parfois des intérêts divergents entre la rentabilité économique, l'équité sociale et la préservation de l'environnement.
- Les initiatives des États sont parfois freinées par de puissants lobbies industriels ou encore par l'évasion fiscale qui a des conséquences sur leurs budgets.
- Certaines institutions internationales sont remises en cause car jugées illégitimes et trop proches des intérêts des pays riches ou bien parce que leurs actions ne répondent pas toujours aux besoins des populations.