Sommaire
IL'être humain est-il maître de la nature ? (5e)AUne représentation ambivalente de la nature dans la littérature et dans les arts1La nature inspirante2La nature source de peurBL'homme et la nature : une relation destructriceCL'homme et la nature : une relation compliceIILa ville, lieu de tous les possibles ? (4e)AUn lieu réel fascinant et source d'inspirationBLa ville dans la poésieCLa ville dans le roman1Le roman réaliste et naturaliste2Le roman policier3Des visions contradictoiresIIIProgrès et rêves scientifiques (3e)ALes liens entre littérature et scienceBLe futur en littérature1Le roman de science-fiction2Le roman d'anticipationCLe savant, une figure scientifique dans la littérature1Le savant fou2Le bon savantDLes visions du progrès scientifique dans la littérature1Une vision positive2Une vision négativeL'être humain est-il maître de la nature ? (5e)
Une représentation ambivalente de la nature dans la littérature et dans les arts
La nature a toujours fasciné les écrivains et les artistes. Elle est source d'inspiration, permet la rêverie et/ou la contemplation. Dans l'art et en littérature, elle est représentée de deux manières opposées :
- soit de façon positive, idéale et belle ;
- soit de façon négative, incontrôlable et dangereuse.
La nature inspirante
Le mythe du Paradis terrestre | Nature idéale et abondante : équilibre parfait, harmonie, abondantes ressources. | Le Jardin d'Éden dans la Genèse (Bible) |
Locus amœnus | Lieu très agréable, lieu imaginaire dans lequel règnent l'ordre, l'harmonie, la beauté et grand calme. | Les Bucoliques de Virgile |
La source d'inspiration | Le poète chante les beautés de la nature. | Les poètes de la Pléiade : Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay (XVIe siècle) |
La source de contemplation | L'écrivain éprouve bien-être et apaisement, se plaît à observer la nature et à l'écrire. | Les Rêveries du promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau (XVIIIe siècle) |
Le miroir des états d'âme du poète | Le poète fait l'éloge de la nature et de ses différentes beautés : la nature devient la confidente de ses sentiments et de ses sensations. | Les poètes romantiques comme Alphonse de Lamartine avec Le Lac ou Victor Hugo avec Les Contemplations |
L'imitation du chant de la nature | Le poète célèbre les beautés de la nature en essayant aussi d'imiter tous ses sons, de saisir sa musique interne. | « Le Chant de l'eau », Les Blés mouvants, Émile Verhaeren (XXe siècle) |
La nature source de peur
La nature peut être représentée comme dangereuse et se rebeller contre les hommes pour les punir de leurs défauts, de leurs mauvaises actions, de leurs méchancetés. Elle les punit en déclenchant, par exemple, des catastrophe climatiques.
Le Déluge dans la Genèse (Bible).
Les hommes connaissent mal la nature et ne peuvent pas la maîtriser : des zones restent mystérieuses et inconnues (l'immensité des océans, les forêts et leurs bêtes sauvages). Vue sous cette angle, la nature inspire la peur.
De la nature des choses, Lucrèce (201-223 apr. J.-C.)
Les artistes représentent également la nature comme une puissance dangereuse et destructrice.
En 1830, Hokusai peint La Grande Vague de Kanagawa qui montre le déchaînement de la mer lors d'une tempête.
L'homme et la nature : une relation destructrice
Depuis toujours, l'homme cherche à dominer la nature, d'abord par l'agriculture et l'élevage, puis avec la construction des villes, et enfin grâce aux progrès technologiques.
Or, l'homme ne peut véritablement maîtriser la nature, qui reste plus puissante que lui. En croyant pouvoir la dominer, il fait preuve d'hubris.
Face à la crise écologique, l'être humain prend conscience des dégâts qu'il a infligés à la nature.
En littérature, de nombreux auteurs ont écrit pour rendre compte de ces évolutions et mettre en garde l'homme pour qu'il ne se croie pas maître de la nature et pour qu'il en soit respectueux.
La construction des villes dès l'Antiquité et les révolutions industrielles du XIXe siècle ont accéléré les changements et les bouleversements du paysage, comme en témoignent les textes d'Émile Zola ou d'Honoré de Balzac en France, Charles Dickens en Angleterre, Tolstoï ou Dostoïevski en Russie.
Dans La Jangada, Jules Verne (1881) relate l'exploitation intensive de la nature (sol, forêts, océans et mers, etc.) au point de la détruire.
Dans Parole de terre, une initiation africaine, Pierre Rabhi (1996) note l'éloignement progressif de la nature et la comparaison avec un passé plus proche de cette dernière qui proposait une vie plus authentique.
Dans son roman d'anticipation, L'Héritage d'Anna (2015), Jostein Gaarder alerte sur les risques écologiques.
L'homme et la nature : une relation complice
La littérature montre que l'homme entretient une relation complice avec la nature et qu'il peut vivre en harmonie avec elle car il la respecte. Ce mode de vie, plus serein, favorise aussi le respect de l'environnement.
Henry David Thoreau publie un récit autobiographique intitulé Walden en 1854. Il y détaille les deux années qu'il a vécues dans les bois, près du lac Walden, dans une cabane qu'il a lui-même construite.
Au XIXe siècle, des écrivains valorisent la nature et ses ressources même si l'époque connaît des progrès et avancées technologiques incroyables.
Dans Vingt Mille Lieues sous les mers (1869-1870), Jules Verne montre notamment comment il est possible de se servir des ressources naturelles, ici le sodium de l'eau de mer, pour fabriquer de l'électricité.
Au XXe siècle, des écrivains montrent comment il est possible de porter secours à la nature, de l'aider, de s'occuper d'elle afin qu'elle ne dépérisse pas.
Dans L'Homme qui plantait des arbres de Jean Giono (1953), Elzéard Bouffier dévoue sa vie à la nature.
La ville, lieu de tous les possibles ? (4e)
Un lieu réel fascinant et source d'inspiration
La ville, espace réel et identifiable, a largement inspiré les écrivains, qu'ils soient poètes, romanciers ou auteurs de romans policiers, ainsi que les artistes comme les peintres, photographes et cinéastes, notamment aux XIXe et XXe siècles. Elle est souvent représentée à travers ses multiples caractéristiques, reflétant à la fois sa richesse et ses contradictions.
Ambivalente, la ville peut être perçue comme un lieu d'évasion, de liberté et de découvertes infinies, capable de faire rêver ceux qui la parcourent. Mais elle incarne aussi l'envers du décor : un espace de perdition, de solitude ou de désillusions, parfois sombre et oppressant, qui nourrit autant les fantasmes que les cauchemars. Cette dualité en fait un sujet fascinant et inépuisable pour les arts et la littérature.
La ville dans la poésie
La ville peut être représentée dans ce qu'elle a de plus lumineux et dégager ainsi une vision très positive :
Le dynamisme dans la vie quotidienne avec les marchands, les commerces, les gens qui vont au travail. | « Zone », Alcools, Guillaume Apollinaire (1913) |
Le bonheur procuré par la ville à l'image de l'être aimé. | « Marseille », Débarcadères, Jules Supervielle (1927) |
Les plus vilains quartiers sont transformés en un bel objet poétique. | La Bonne Chanson, Paul Verlaine (1870) |
Par opposition, la ville peut être représentée dans ce qu'elle a de plus sombre et dégager ainsi une vision très angoissante.
« Zone », Alcools, Guillaume Apollinaire (1913).
La ville dans le roman
Le roman réaliste et naturaliste
La ville, décor central des récits réalistes et naturalistes dès le XIXe siècle, reste une source d'inspiration au XXe siècle. On y retrouve :
- l'ambition et les promesses qu'elle peut offrir aux personnages qu'ils veulent faire carrière en ville ;
- les personnages qui vivent la quasi-totalité de leur existence en ville ;
- la description d'un lieu animé et vivant.
Les Rougon-Macquart d'Émile Zola.
Le Ventre de Paris, Émile Zola (1873).
Le roman policier
La ville tient une place-clé dans les romans policiers, offrant un cadre idéal à l'intrigue.
Ses rues sombres, étroites et ses lieux malfamés créent une atmosphère propice au mystère et à la peur. La nuit, les passants deviennent des ombres indistinctes, renforçant l'impression d'insécurité et de danger, éléments essentiels au suspense.
Meurtre à Honfleur, Martine Delerm (1997), Le Chien jaune, Georges Simenon (1931) et les romans de Sir Arthur Conan Doyle ou Agatha Christie ont pour cadre la ville.
Des visions contradictoires
Les artistes alternent entre une vision positive et une vision négative de la ville :
Elle fascine par son architecture démesurée, par sa grandeur, par son étendue. | « New-York, ville coloniale », Situations III, Jean-Paul Sartre (1949) |
Elle est un lieu de désillusions : on s'y installe rempli d'espoirs de réussites et d'ascension sociale pour finalement finir sur des échecs. | Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline (1932) |
Elle est objet de critiques car elle apparaît avec des constructions et un mode de vie ressentis et vécus comme contre-nature. | Ravage, René Barjavel (1943) |
Elle est froide, anonyme et ne facilite pas les échanges humains. | Désert de J.-M. G. Le Clézio (1980) |
Progrès et rêves scientifiques (3e)
Les liens entre littérature et science
À partir du XIXe siècle, les progrès scientifiques se multiplient, marquant une avancée majeure qui fascine l'humanité. La littérature intègre ces découvertes pour explorer leurs effets, qu'ils soient bénéfiques ou néfastes, et interroger leur impact sur la société.
Le futur en littérature
Le roman de science-fiction
Le roman de science-fiction, centré sur le futur, place la science et la technologie au cœur du récit. Il explore des mondes inconnus ou imaginaires, comme des planètes, des mondes parallèles ou d'autres lieux étranges, souvent peuplés de créatures artificielles créées par l'homme. Ce genre met également en lumière les expérimentations scientifiques et leurs conséquences.
À travers des hypothèses sur l'avenir, le roman de science-fiction questionne le devenir de l'humanité et ses relations avec les progrès technologiques. Il aborde des enjeux éthiques liés à l'utilisation de la science et interroge les limites de l'homme face à ses propres inventions.
Dans le roman de Villiers de L'Isle-Adam L'Ève future, publié en 1886, l'ingénieur Edison a créé un robot féminin prénommé Hadaly. Il est destiné à devenir la compagne d'un des personnages.
Le roman d'anticipation
Le roman d'anticipation est un sous-genre de la science-fiction, qui se déroule dans le futur en mettant l'accent sur les évolutions technologiques. Il s'agit d'imaginer un avenir plausible, plus ou moins lointain, en mêlant souvent événements réels et imaginaires. L'anticipation, en tant que genre majeur de la science-fiction, cherche à proposer un récit crédible et réaliste, afin que le lecteur puisse se projeter dans ce futur. L'intrigue se base sur des avancées technologiques qui influencent profondément la société et l'humanité.
Autour de la Lune (1870) est un roman d'anticipation écrit par Jules Verne.
Le savant, une figure scientifique dans la littérature
Le savant occupe une place majeure dans la littérature. Il incarne à lui seul la présence de la science. Le personnage du savant peut être positif ou négatif.
Le savant fou
Le savant fou est un personnage négatif dont il faut se méfier. Il souhaite tout contrôler, il se prend pour un dieu, pour un démiurge.
En 1818, Mary Shelley donne à lire la première figure du savant fou dans la littérature, Frankenstein, qui donnera son nom au roman. C'est un médecin, fasciné par la vie et par la mort, crée à son tour une créature vivante qui échappera à son contrôle et qui s'enfuira.
Le bon savant
Le bon savant est un bienfaiteur car il met son cœur, son intelligence, sa personne au service de l'humanité. Il souhaite faire le bien et aider son prochain.
Le docteur Pascal, dans le roman du même nom d'Émile Zola (1893) est un scientifique passionné par ses recherches auxquelles il consacre tout son temps. Il est serviable et généreux ; il n'hésite pas à rendre service sans se faire payer.
Les visions du progrès scientifique dans la littérature
Une vision positive
Les romans de science-fiction et les romans d'anticipation donnent une vision positive du progrès scientifique pour faire rêver le lecteur, pour leur montrer tous les bénéfices et intérêts des avancées scientifiques.
Passionné par les sciences, Jules Verne place notamment, au cœur de ses romans, les découvertes astronomiques comme c'est le cas avec Autour de la Lune (1870).
Une vision négative
Les romans de science-fiction et les romans d'anticipation donnent également une vision négative du progrès scientifique qui cause la désillusion. C'est le cas de la dystopie qui présente le progrès scientifique comme négatif.
Dans L'Avenir commence demain (1959) d'Isaac Asimov, le progrès scientifique est vu comme négatif car les machines pourraient contrôler les hommes.
Dans Bleue comme une orange (1999), Norman Spinrad met en avant que la science pourrait accélérer les problèmes climatiques.