Dans les extraits suivants, déterminer quel personnage est rusé.
"Le Corbeau et le Renard" de La Fontaine
Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Le Chat botté de Charles Perrault
Le Chat ravi de voir que son dessein commençait à réussir, prit les devants, et ayant rencontré des paysans qui fauchaient un pré, il leur dit : Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites au Roi que le pré que vous fauchez appartient à Monsieur le Marquis de carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté. Le Roi ne manqua pas à demander aux Faucheux à qui était ce Pré qu'ils fauchaient. C'est à Monsieur le Marquis de Carabas, dirent ils tous ensemble car la menace du Chat leur avait fait peur.
Odyssée d'Homère.
Ulysse s'interroge alors : "Vais-je le tuer avec mon glaive ? Mais comment ensuite sortir de cette caverne ? La pierre d'entrée est si lourde que jamais nous ne pourrons la pousser… Je dois trouver un autre moyen…" La nuit passe. L'aube se lève. Polyphème s'éveille. En guise de déjeuner il dévore deux autres compagnons d'Ulysse puis sort faire paître son troupeau. Le soir deux grecs lui servent encore de dîner. Ulysse s'approche alors du cyclope : - Cyclope, accepterais-tu de ce délicieux vin ? Le géant avale le breuvage d'un seul coup. - Que c'est bon ! Donne-m'en encore. Comment t'appelles-tu ? - Je me nomme personne. - Et bien personne, moi aussi je vais te faire un cadeau ; je te mangerai le dernier, voici mon cadeau. Puis, ivre, le cyclope s'allonge et s'endort. Ulysse et ses compagnons se précipitent sur le pieu qu'ils avaient taillé en l'absence du géant. Il est mis dans le feu, chauffé au rouge et enfoncé dans l'œil du cyclope.
Roman de Renart
Sur ces mots ils prennent les devants
ils le chargent dans la charrette,
puis se mettent en route.
L'un et l'autre s'en font une grande joie,
ils se disent déjà ce qu'ils feront de lui,
et que ce soir dans leur maison
ils lui retourneront le paletot.
Ce ne sont là que des bavardages
et cela fait sourire Renart,
car il y a loin entre le dire et le faire.
Il se couche à plat ventre sur les paniers;
puis en ouvre un avec ses dents,
et, sachez le bien, il en retire
plus de trente harengs.
Il vide presque le panier
car il les mange très volontiers.
"Le Renard et la Cigogne" de La Fontaine
À l'heure dite, il courut au logis
De la cigogne son hôtesse,
Loua très fort sa politesse,
Trouva le dîner cuit à point.
Bon appétit surtout, renards n'en manquent point.
Il se réjouissait à l'odeur de la viande
Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande.
On servit, pour l'embarrasser,
En un vase à long col et d'étroite embouchure .
Le bec de la cigogne y pouvait bien passer,
Mais le museau du sire était d'autre mesure.
Il lui fallut à jeun retourner au logis,
Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,
Serrant la queue, et portant bas l'oreille.
Trompeurs, c'est pour vous que j'écris :
Attendez-vous à la pareille.
Le Petit Poucet de Charles Perrault
Le Petit Poucet les laissait crier, sachant bien par où il reviendrait à la maison ; car en marchant il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu'il avait dans ses poches. Il leur dit donc, ne craignez point, mes frères ; mon Père et ma Mère nous ont laissés ici, mais je vous ramènerai bien au logis, suivez-moi seulement.
"Le Chat et un Vieux Rat" de La Fontaine
J'ai lu, chez un conteur de fables,
Qu'un second Rodilard, l'Alexandre des Chats,
L'Attila, le fléau des rats,
Rendait ces derniers misérables.
J'ai lu, dis-je, en certain auteur,
Que ce chat exterminateur,
Vrai Cerbère, était craint une lieue à la ronde :
Il voulait de Souris dépeupler tout le monde.
Les planches qu'on suspend sur un léger appui,
La mort-aux-Rats, les souricières,
N'étaient que jeux au prix de lui.
Comme il voit que dans leurs tanières
Les Souris étaient prisonnières,
Qu'elles n'osaient sortir, qu'il avait beau chercher,
Le Galand fait le mort, et du haut d'un plancher
Se pend la tête en bas. La Bête scélérate.
À de certains cordons se tenait par la patte.
Le peuple des Souris croit que c'est châtiment ;
Qu'il a fait un larcin de rôt ou de fromage,
Égratigné quelqu'un, causé quelque dommage ;
Enfin qu'on a pendu le mauvais Garnement.
Toutes, dis-je, unanimement
Se promettent de rire à son enterrement,
Mettent le nez à l'air, montrent un peu la tête,
Puis rentrent dans leurs nids à Rats,
Puis ressortant font quatre pas,
Puis enfin se mettent en quête.
Mais voici bien une autre fête :
Le pendu ressuscite ; et sur ses pieds tombant,
Attrape les plus paresseuses.
Nous en savons plus d'un, dit-il en les gobant :
C'est tour de vieille guerre; et vos cavernes creuses
Ne vous sauveront pas ; je vous en avertis ;
Vous viendrez toutes au logis.
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis
Pour la seconde fois les trompe et les affine,
Blanchit sa robe et s'enfarine ;
Et de la sorte déguisé,
Se niche et se blottit dans une huche ouverte.
Ce fut à lui bien avisé :
La Gent trotte-menu s'en vient chercher sa perte.