Sommaire
ITraductions et imitationsIIUn nouvel idéal européen : l'humanismeALa place accordée à l'éruditionBÀ la recherche d'un monde idéalCPortraits d'un bon monarqueTraductions et imitations
À partir des XVe et XVIe siècles, avec les Grandes Découvertes, les textes antiques sont relus, traduits et imités. Ils permettent de redécouvrir les racines antiques de la Méditerranée.
Dans la seconde partie du XVe siècle, Marsile Ficin traduit plusieurs textes de la Grèce antique pour les réécrire en latin, la langue pratiquée par tous les intellectuels européens. Il traduit notamment Le Banquet de Platon.
En France, au XVIe siècle, Jacques Lefèvre d'Étaples traduit également Aristote depuis le grec ancien vers le français.
Dans Défense et illustration de la langue française, Joachim Du Bellay propose d'enrichir la langue française de nouveaux mots, en imitant l'étymologie latine.
Dans Les Amours de Francine, Jean-Antoine de Baïf tente d'imiter la construction du Canzoniere de Pétrarque, mais également la versification latine.
Dans Le Débat de Folie et d'Amour, Louise Labé met en scène la déesse Vénus qui demande réparation à Jupiter parce que la Folie a rendu son fils aveugle. Le texte développe ainsi le thème de l'amour et met en scène des personnages mythologiques.
Un nouvel idéal européen : l'humanisme
La place accordée à l'érudition
Les humanistes accordent une grande importance à l'éducation et proposent une nouvelle vision de l'enseignement.
Dans ses romans Gargantua et Pantagruel, François Rabelais met en œuvre les théories des auteurs humanistes. Le géant Gargantua est un monarque bienveillant qui recherche le bien-être de son peuple avant son propre profit. Il s'agit également d'un homme éclairé, qui voit dans l'acquisition des connaissances une opportunité de mieux gouverner. Il en expose les vertus dans une lettre qu'il adresse à son fils Pantagruel, alors que ce dernier séjourne à Paris.
Les vertus de l'éducation et de l'érudition sont également mises en évidence par Montaigne dans le chapitre XXVI du Livre II des Essais, intitulé "De l'institution des enfants". Dans ce chapitre, ce dernier rappelle que l'érudition n'est pas une simple mémorisation à la lettre d'un savoir, mais bien un cheminement intellectuel raisonné réalisé à partir de ce savoir.
À la recherche d'un monde idéal
Les humanistes rêvent d'un monde meilleur et mettent souvent en scène des lieux où tout paraît idéal.
Dans Utopie, l'anglais Thomas More décrit le fonctionnement d'une cité idéale, nommée Utopie. Cette cité est fondée sur un étroit règlement respecté de tous, alternant obligations vis-à-vis de la communauté et temps de partages et de loisirs.
Dans Gargantua, François Rabelais décrit une abbaye imaginaire et idéale fondée par le géant Gargantua et son ami Frère Jean des Entommeures. Cette abbaye est organisée selon le précepte unique "Fais ce que voudras".
Dans sa Cité du Soleil, l'Italien Campanella, par le biais d'un dialogue fictif entre deux navigateurs, propose la description d'une cité idéale, marquée par la sélection des naissances et le respect des principes astrologiques.
Portraits d'un bon monarque
Les humanistes mettent souvent en scène un personnage qui représente ce que doit être un bon monarque.
Dans Gargantua, François Rabelais met en œuvre un monarque avisé et humain. Ce dernier est juste et généreux.
Dans Le Livre du courtisan, l'Italien Baldassare Castiglione propose quelques préceptes à respecter concernant la vie à la cour. Il dresse le portrait du noble idéal, à la fois avisé, cultivé et courtois.
Dans son essai Le Prince, l'Italien Machiavel traite des différents moyens dont un prince dispose pour gouverner efficacement son royaume. Si certains sont empreints de bienveillance, l'auteur invite également le prince à user de moyens déloyaux pour arriver à ses fins.