Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
« Le Petit Poucet », Charles Perrault
Les Contes de ma mère l'Oye
1697
« Ils [Le petit Poucet et ses frères] heurtèrent à la porte, et une bonne femme vint leur ouvrir. Elle leur demanda ce qu'ils voulaient.
Le petit Poucet lui dit qu'ils étaient de pauvres enfants qui s'étaient perdus dans la forêt, et qui demandaient à coucher par charité. Cette femme les voyant tous si jolis se mit à pleurer, et leur dit :
"Hélas, mes pauvres enfants, où êtes-vous venus. Savez-vous bien que c'est ici la maison d'un ogre qui mange les petits enfants ?
— Hélas ! madame, lui répondit le petit Poucet, qui tremblait de toute sa force aussi bien que ses frères, que ferons-nous ? Il est bien sûr que les loups de la forêt ne manqueront pas de nous manger cette nuit, si vous ne voulez pas nous retirer chez vous. Et cela étant, nous aimons mieux que ce soit Monsieur qui nous mange ; peut-être aura-t-il pitié de nous, si vous voulez bien l'en prier."
La femme de l'ogre, qui crut qu'elle pourrait les cacher à son mari jusqu'au lendemain matin, les laissa entrer et les mena se chauffer auprès d'un bon feu ; car il y avait un mouton tout entier à la broche pour le souper de l'ogre. […]
L'ogre demanda d'abord si le souper était prêt, et si on avait tiré du vin, et aussitôt se mit à table. Le mouton était encore tout sanglant, mais il ne lui en sembla que meilleur. Il flairait à droite et à gauche, disant qu'il sentait la chair fraîche.
"Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens d'habiller que vous sentez.
— Je sens la chair fraîche, te dis-je encore une fois, reprit l'ogre, en regardant sa femme de travers, et il y a ici quelque chose que je n'entends pas."
En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit.
"Ah, dit-il, voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Je ne sais à quoi il tient que je ne te mange pas aussi ; bien t'en prend d'être une vieille bête. Voilà du gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois ogres de mes amis qui doivent me venir voir ces jours-ci."
Il les tira de dessous le lit l'un après l'autre.
Ces pauvres enfants se mirent à genoux en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui bien loin d'avoir de la pitié les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce serait là de friands morceaux lorsqu'elle aurait fait une bonne sauce.
Il alla prendre un grand couteau, et, en approchant de ces pauvres enfants, il l'aiguisait sur une longue pierre qu'il tenait de sa main gauche.
Il en avait déjà empoigné un, lorsque sa femme lui dit :
"Que voulez-vous faire à l'heure qu'il est ? N'aurez-vous pas assez de temps demain ?" »
Pourquoi l'ogre est-il un monstre ?
Comment la femme de l'ogre réagit-elle lorsqu'elle voit le petit Poucet et ses frères ?
Comment le Petit Poucet réagit-il face à la réaction de la femme ?
Que fait l'ogre quand il arrive chez lui ?
Quelle est l'attitude des enfants dans cet extrait ?
À quelle personne le texte est-il écrit ?
Quels sont les termes qui illustrent le champ lexical de la nourriture ou de la faim dans cet extrait ?
Quels sont les deux éléments qui rendent l'ogre monstrueux ?
Quelle phrase permet de souligner l'appétit hors du commun de l'ogre ?
Dans la phrase suivante, dans quelle proposition utilise-t-on un superlatif ?
« Ces pauvres enfants se mirent à genoux en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui bien loin d'avoir de la pitié dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme, que ce serait là de friands morceaux lorsqu'elle aurait fait une bonne sauce ».