Sommaire
IDes micro-organismes à l'origine des maladies infectieusesALes agents pathogènes et les hôtesBLes bactéries, des agents pathogènesCLes virus, des agents pathogènes : l'exemple du VIHDLes eucaryotes, des agents pathogènes : l'exemple du paludismeIILa propagation des maladies infectieusesALe transfert direct entre hôtes : la propagation du sidaBLe transfert par un vecteur biologique : la propagation du paludismeIIILa lutte contre les maladies infectieusesLes maladies infectieuses sont provoquées par des agents pathogènes qui vivent aux dépens de l'organisme humain. Dans tous les cas, la propagation d'une maladie infectieuse peut être à la base d'une épidémie. Cette propagation nécessite la transmission de l'agent pathogène d'un humain à un autre. La transmission peut se faire par un contact direct. Elle peut aussi se faire par l'intermédiaire d'un animal. La propagation de l'épidémie peut être plus ou moins rapide et provoquer une pandémie, à grande échelle. La connaissance de la propagation du pathogène ou du vecteur permet d'envisager les luttes individuelles et collectives : gestes de protection, mesures d'hygiène, etc.
Des micro-organismes à l'origine des maladies infectieuses
Les maladies infectieuses sont provoquées par des agents pathogènes qui se multiplient dans les hôtes. Ces agents pathogènes peuvent être certaines bactéries, certains virus ou certains eucaryotes.
Les agents pathogènes et les hôtes
Les maladies infectieuses sont provoquées par des agents pathogènes Les agents pathogènes vivent et se multiplient aux dépens de leur hôte : ils leur portent préjudice en faisant apparaître les symptômes de la maladie.
Agent pathogène
Un agent pathogène peut provoquer une maladie chez un hôte.
Hôte
Un hôte est un organisme qui héberge un agent pathogène.
Les bactéries, des agents pathogènes
Les maladies infectieuses peuvent être provoquées par des agents pathogènes comme les bactéries.
Bactérie
Une bactérie est un être vivant unicellulaire (composé d'une seule cellule) microscopique. Sa taille est de l'ordre du micromètre (soit un millième de millimètre). La majorité des bactéries ont la forme de bâtonnets ou de petites sphères.
La bactérie Mycobacterium tuberculosis est responsable de la tuberculose, première cause de mortalité d'origine infectieuse dans le monde (1,8 million de morts en 2015).
© Wikipédia
Les virus, des agents pathogènes : l'exemple du VIH
Les maladies infectieuses peuvent être provoquées par des agents pathogènes comme les virus. C'est le cas du VIH, virus responsable du sida. Ce virus se transmet directement entre humains.
Virus
Un virus est un micro-organisme qui n'est pas une cellule et qui ne peut se reproduire qu'en parasitant une cellule dite cellule hôte.
Le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) est responsable du sida à l'origine de 770 000 décès dans le monde en 2018 (32 millions de décès depuis l'apparition de la maladie en 1981).
© Wikipédia
Le VIH se transmet directement entre êtres humains, le plus souvent lors d'un rapport sexuel non protégé avec un partenaire contaminé. Le sida est donc une maladie à transmission directe. Le virus se multiplie à l'intérieur de certaines cellules du corps humain qui devient l'hôte du virus.
Sans traitement, l'infection par le VIH se poursuit pendant des années dans l'organisme, conduisant à un affaiblissement du système immunitaire. L'organisme ne peut alors plus lutter contre les micro-organismes et des maladies opportunistes se développent, provoquant la mort de l'individu.
Les eucaryotes, des agents pathogènes : l'exemple du paludisme
Les maladies infectieuses peuvent être provoquées par des agents pathogènes comme les eucaryotes. C'est le cas du micro-organisme responsable du paludisme. D'autres, comme l'eucaryote Plasmodium responsable du paludisme, se transmettent par le biais d'un vecteur biologique dans lequel l'agent pathogène effectue une partie de son cycle évolutif. Les agents pathogènes vivent et se multiplient aux dépens de leur hôte : ils leur portent préjudice en faisant apparaître les symptômes de la maladie.
Eucaryote
Un eucaryote est un organisme dont la (ou les) cellule(s) possède(nt) des organites.
Le micro-organisme unicellulaire eucaryote Plasmodium falciparum est l'agent responsable du paludisme, à l'origine de 405 000 décès dans le monde en 2018.
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Le cycle évolutif de Plasmodium falciparum se déroule dans deux organismes hôtes : un moustique femelle du genre Anopheles et l'être humain.
Cycle évolutif
Le cycle évolutif correspond au cycle de développement d'un parasite.
Le Plasmodium est transmis à un humain lors de la piqûre par un moustique anophèle femelle, ce dernier étant lui-même infecté après avoir piqué un humain infecté.
En se multipliant dans les cellules du foie et dans les globules rouges, le plasmodium est responsable des symptômes du paludisme : fortes fièvres, maux de tête, troubles digestifs, anémie, etc.).
Le moustique anophèle assure la contamination de l'être humain, on dit que c'est le vecteur biologique. Le paludisme est donc transmis d'un humain à l'autre par le biais d'un vecteur, on parle de maladie vectorielle.
Vecteur biologique
Un vecteur biologique est un organisme, souvent un insecte qui acquiert un agent pathogène sur un hôte humain et qui le transmet à un autre humain.
Un moustique du genre Anopheles, en train de se nourrir
© Wikipédia
La propagation des maladies infectieuses
La propagation d'une maladie infectieuse au sein d'une population nécessite que les agents pathogènes changent d'hôte. Ce changement peut se faire par contact direct entre hôtes, par le milieu ambiant (air ou eau) ou par un vecteur biologique.
Le transfert direct entre hôtes : la propagation du sida
Le sida est une maladie qui se transfère d'un hôte à un autre hôte. La description des premiers cas de sida aux États-Unis, en 1981, marque le début de l'épidémie. Le sida touche aujourd'hui tous les continents : c'est devenu une pandémie. Certains hôtes sont des porteurs sains : ils sont contaminés par le VIH mais ne déclarent pas de symptômes.
La transmission du VIH entre humains se fait :
- par voie sexuelle (c'est le cas de 99 % des nouvelles contaminations en France) car le sperme, le liquide séminal et les sécrétions vaginales contiennent des particules virales ;
- par voie sanguine, notamment lors de l'échange d'une seringue contaminée chez les usagers de drogues injectables de la mère à son enfant, notamment lors de l'accouchement.
En 1981, aux États-Unis, on repère une trentaine de personnes atteintes de maladies rares liées à une déficience de leur système immunitaire : c'est le début de l'épidémie.
Épidémie
Une épidémie désigne une augmentation du nombre de cas d'une maladie dans une région donnée.
Un an plus tard, en 1982, ce syndrome est nommé sida. Le virus qui en est à l'origine sera identifié en 1983. Dès lors, le nombre de cas de personnes vivant avec le VIH augmente rapidement : en 2002, on parle de pandémie du sida.
Pandémie
Une pandémie est une épidémie qui touche un grand nombre de personnes sur un territoire très étendu, voire sur la Terre entière.
Une très faible proportion d'individus contaminés ne présente pas de symptômes ; ce sont des porteurs sains. Avec les personnes contaminées et symptomatiques, ils forment le réservoir du virus.
Porteur sain
Un porteur sain est un individu infecté par un agent pathogène qui ne présente pas de symptômes de la maladie.
Réservoir de pathogènes
Un réservoir de pathogènes désigne une entité, comme par exemple des êtres vivants, l'air ou l'eau, dans laquelle l'agent pathogène peut se maintenir.
© ONUSIDA
Le transfert par un vecteur biologique : la propagation du paludisme
Le paludisme est une maladie ancienne transmise par un vecteur biologique : le moustiques anophèle. Les zones où sévit le paludisme sont celles où existent ces moustiques : on dit que le paludisme est une maladie endémique. Certains hôtes sont des porteurs sains. Le dérèglement climatique pourrait faire apparaître la paludisme dans de nouvelles régions.
Le paludisme est certainement l'une des maladies les plus vieilles de l'humanité. Dans des papyrus de l'époque de l'Égypte ancienne, des hommes décrivent une maladie associant fièvre et frissons ainsi que d'autres symptômes du paludisme. Dès le IIe siècle av. J.-C., les Grecs associent cette maladie à la proximité de terrains marécageux. Pendant des siècles, la maladie sévit régulièrement, même en Europe.
Une épidémie de paludisme frappe Paris en 1811 au moment où le canal Saint-Martin est creusé.
En 1880, un médecin militaire français, Alphonse Laveran, découvre l'agent responsable du paludisme, le Plasmodium. Les travaux se poursuivent avec l'identification de plusieurs espèces plasmodiales parasites de l'humain et la découverte du cycle évolutif du parasite dans le corps humain. Cependant, le lien entre le paludisme et les zones marécageuses est longtemps resté inexpliqué.
En 1895, Ronald Ross démontre que le paludisme est transmis par la piqûre de certains moustiques. Les Italiens Bastianelli et Grassi montrent ensuite que seuls les anophèles peuvent assurer cette transmission.
Dans les années 1990, le paludisme provoque la mort de 700 000 à 2,7 millions de personnes, soit un mort toutes les trente secondes. Entre 2010 et 2018, le nombre de morts a baissé de 585 000 à 405 000.
© who.int
Le paludisme est une maladie endémique. Dans certaines régions du monde qui sont en permanence chaudes et humides (régions équatoriales), le paludisme se transmet toute l'année.
Endémie
Une endémie est une maladie habituellement présente dans une région, en lien avec la présence d'espèces animales qui sont le réservoir ou le vecteur de l'agent pathogène.
Dans ces régions, certains individus sont des porteurs sains de la maladie : bien que porteurs du Plasmodium, ils ne développent pas de symptômes, mais ils contribuent à sa propagation.
Selon l'ONU, le changement climatique actuel pourrait transformer des rivières en des successions de mares, qui sont le lieu de reproduction préféré des moustiques. Le changement climatique pourrait donc faire apparaître ou réapparaître le paludisme dans des régions où il n'existe pas (ou plus) actuellement.
La lutte contre les maladies infectieuses
Pour lutter contre les maladies infectieuses, différentes mesures sont possibles. On peut avoir recours à diverses méthodes de prophylaxie comme la vaccination, la lutte contre les vecteurs biologiques, des campagnes de prévention, des mesures d'hygiène, etc. Le dépistage rapide des personnes contaminées permet de détecter les porteurs sains et d'éviter la propagation de la maladie.
Prophylaxie
La prophylaxie désigne toute mesure préventive destinée à empêcher les humains d'attraper une maladie.
Il existe plusieurs moyens individuels de se protéger et de protéger autrui de l'infection par le VIH. Il s'agit de mesures de prophylaxie :
- Le dépistage : il permet de savoir si l'on est contaminé par le virus. Les tests de dépistage recherchent la présence d'anticorps anti-VIH dans le sang, ils ne sont détectables que quelques semaines après la contamination.
- L'utilisation du préservatif : il représente une barrière mécanique contre le virus.
- Un traitement post-exposition (TPE) : il permet d'éliminer le virus au plus tard 48 heures après un rapport sexuel à risque.
- Un traitement préventif (PrEP) : il limite très fortement le risque de contamination.
Les mesures de prophylaxie contre la paludisme sont :
- La lutte contre les larves de moustiques en éliminant les points d'eau favorables à sa reproduction, par exemple en les asséchant ou en utilisant des insecticides.
- Le recours à des moustiquaires, parfois imprégnées d'insecticides, permettant de limiter le contact entre les moustiques et les humains.
Des campagnes de prévention sur les modes de contamination du VIH, sur l'importance du dépistage ou du recours au préservatif sont souvent mises en place par les autorités sanitaires ou les associations.
Des vaccins anti-VIH sont actuellement à l'étude.
Des traitements préventifs (pour prévenir la maladie) ou curatifs (pour guérir la maladie) permettent de limiter la propagation du paludisme.
Les traitements préventifs sont à base de chloroquine ou de méfloquine. Les traitements curatifs sont également à base de chloroquine ou de méfloquine, ou bien de quinine.
De nombreuses recherches sont menées au niveau mondial pour mettre au point un vaccin.