Sommaire
ILes facteurs explicatifs du commerce internationalALa spécialisation se fait selon trois déterminantsBLes échanges entre pays comparablesIILes déterminants de la compétitivité des paysALa compétitivité des entreprises détermine la compétitivité des paysBLes firmes internationalisent leurs chaînes de valeurIIILes effets induits par le commerce internationalALes effets contrastés du commerce internationalBLe débat entre libre-échange et protectionnisme1Les inconvénients du libre-échange2Les trois formes de protectionnisme parfois nécessaires3Les inconvénients du protectionnismeLes facteurs explicatifs du commerce international
La spécialisation se fait selon trois déterminants
La spécialisation internationale est la répartition des activités productives entre pays afin d'être plus productifs. Elle repose sur 3 déterminants :
- L'avantage comparatif qui détermine le type de production pour laquelle un pays dispose de coûts de production relativement plus faibles en fonction du nombre d'heures de travail mobilisables. Il gagne à se spécialiser et à exporter, en échange de produits étrangers d'autres secteurs.
Le Portugal a besoin de moins d'heures de travail pour produire du vin, il devra se spécialiser dans le vin. Il en va de même pour l'Angleterre avec les draps. Ils vont ensuite échanger vin et draps et bénéficier de gains à l'échange.
- La dotation factorielle qui représente l'ensemble des facteurs de production (capital et travail) et ressources naturelles dont dispose un pays.
- Le Bangladesh dispose d'une main-d'œuvre abondante et peu chère, il devra donc se spécialiser dans des productions nécessitant du facteur travail comme la confection de textiles.
- L'Allemagne dispose de facteur capital, elle se spécialisera dans des productions hautement capitalistiques comme la production de voitures.
- Le Qatar dispose de ressources naturelles en pétrole, il se spécialisera donc dans cette production. Ils échangeront ensuite leur production et réaliseront des gains à l'échange.
- La dotation technologique représente l'ensemble des éléments concourant à la productivité des facteurs de production (progrès technique et capital humain) dont dispose un pays.
Les États-Unis détiennent des pôles de compétitivité comme la Silicon Valley et vont se spécialiser dans des productions de haute technologie comme l'informatique, le digital ou l'intelligence artificielle.

Les échanges entre pays comparables
Aujourd'hui, le commerce international se fait principalement entre pays comparables, c'est-à-dire ayant des dotations factorielles et technologiques proches, comme la France et l'Allemagne. Ces échanges sont souvent des flux simultanés d'exportations et d'importations de marchandises appartenant à la même branche d'activité et répondant à un même besoin, appelé commerce intrabranche. Ceci permet aux consommateurs d'avoir accès à une plus grande diversité de produits grâce à la différenciation. C'est donc un commerce croisé de produits similaires. Par exemple, la France exporte des voitures, mais en importe également avec l'Allemagne.
Les échanges entre pays comparables peuvent également s'expliquer par la fragmentation de la chaîne de valeur. La production est divisée en étapes réalisées dans des pays distincts, ce qui entraîne des échanges de produits semi-finis entre les pays. C'est donc un commerce de produits similaires à différents stades de production comme les échanges des pièces détachées dans le secteur automobile.

Les déterminants de la compétitivité des pays
La compétitivité des entreprises détermine la compétitivité des pays
La compétitivité d'une entreprise est sa capacité à gagner des parts de marché par sa capacité à produire à un moindre coût (compétitivité prix) ou grâce à la qualité de ses produits (compétitivité hors-prix ou structurelle). De ce fait, la compétitivité d'un pays est sa capacité à exporter des biens et services selon la compétitivité de ses entreprises qui peuvent adopter deux stratégies :
- favoriser la compétitivité prix en proposant des produits moins chers que leurs concurrents, ceci en passant par la baisse des coûts de production et la hausse de la productivité comme la Chine ;
- favoriser la compétitivité hors-prix en proposant des produits plus qualitatifs, innovants, ou avec une image de marque valorisée comme la France.

Les firmes internationalisent leurs chaînes de valeur
Le commerce international se fait essentiellement par des firmes multinationales (FMN) qui sont des entreprises disposant de plusieurs unités de production situées dans au moins un pays étranger. Elles ont de plus en plus fragmenté et internationalisé les différentes étapes de la chaîne de valeur, c'est-à-dire divisé la production en étapes réalisées par des entités différentes (conception, approvisionnement, fabrication, commercialisation, etc.) et dans différents pays. Par exemple, Apple conçoit ses iPhone aux États-Unis et ils sont ensuite assemblés dans une usine taïwanaise en Chine avec des composants venant du monde entier. Internationaliser la chaîne de valeur a pour objectif d'exploiter les avantages comparatifs et les dotations factorielles comme technologiques de manière à réduire les coûts de production. Cette fragmentation de la chaîne de valeur par les FMN a facilité les flux de marchandises et de capitaux grâce à la baisse du coût des transports et grâce au développement des technologies de l'information et de la communication (TIC). Les FMN peuvent adopter deux stratégies pour internationaliser la chaîne de valeur : les investissements directs à l'étranger (IDE) et le recours à la sous-traitance.
Chaque étape est réalisée dans un pays selon la courbe du sourire.

© World Economic Forum
Les effets induits par le commerce international
Les effets contrastés du commerce international
Le commerce international présente des avantages pour les consommateurs et les producteurs :
- pour les acheteurs, les échanges internationaux génèrent des gains en faisant baisser les prix des biens et des services. De plus, le commerce international permet une hausse de la diversité des produits proposés grâce au commerce intrabranche ;
- pour les producteurs, ils offrent de nouveaux débouchés grâce à un plus vaste marché, ce qui leur permet de vendre leurs produits à des prix plus faibles grâce aux économies d'échelle réalisées. La concurrence internationale permet aussi de faire baisser les coûts en favorisant l'innovation et les gains de productivité qui en découlent.

Le débat entre libre-échange et protectionnisme
Les inconvénients du libre-échange
Le libre-échange correspond à la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires et à la libre circulation des biens et des services entre les pays. Cependant, il est contesté car :
- il complique l'émergence d'industries naissantes ;
- il entraîne une dépendance vis-à-vis de l'étranger ;
- il est source d'externalités négatives par l'accroissement du transport ;
- il est source d'inégalités entre pays en favorisant les pays spécialisés et en excluant les pays n'ayant pas pris part au commerce international ;
- il favorise le dumping social, environnemental et fiscal qui est une forme de concurrence déloyale, car ces produits ne sont pas vendus à un prix reflétant leur valeur grâce à des normes sociales et environnementales moins contraignantes et une meilleure fiscalité comme celle de l'Irlande qui n'impose quasiment pas les FMN pour les attirer, à l'instar de Google.

Les trois formes de protectionnisme parfois nécessaires
Le protectionnisme peut parfois apparaître comme une solution grâce à la mise en place de mesures visant à protéger un pays de la concurrence étrangère, soit par des barrières tarifaires (droits de douane, subventions), soit par des barrières non tarifaires (quotas, normes sanitaires ou techniques, etc.). Bien que le protectionnisme soit interdit par l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), il peut temporairement être accepté sur des activités précises comme :
- le protectionnisme éducateur, visant à protéger temporairement les industries nationales naissantes, jusqu'à ce qu'elles soient en mesure de faire face à la concurrence internationale comme l'Union européenne qui a taxé les panneaux solaires chinois afin de permettre aux États membres de se développer dans ce secteur ;
- le protectionnisme défensif, afin de défendre une activité dont la position internationale tend à se dégrader et défendre l'emploi, des choix sociaux, en ou encore des secteurs-clés comme l'acier américain protégé par des droits de douane élevés sur les importations ;
- le protectionnisme des industries vieillissantes, pour permettre aux entreprises vieillissantes de retrouver leur compétitivité à moyen terme, ou de mettre en œuvre la reconversion des activités et des emplois comme les accords multifibres (1974) qui établissaient des quotas d'importation dans les pays développés de produits textiles et d'habillement en provenance de PED.

Les inconvénients du protectionnisme
Le protectionnisme mène à une baisse des gains à l'échange et entraîne une hausse des prix, une baisse de la diversité des produits pour les consommateurs et peut aboutir à des mesures de rétorsion qui réduisent les débouchés des entreprises nationales, c'est-à-dire que les autres pays vont aussi mettre des barrières aux importations du pays ayant pris des mesures protectionnistes comme la Chine envers la politique protectionniste de Trump lors de son premier mandat.
