Sommaire
IL'émergence du concept de développement durableIILa croissance économique et la préservation de l'environnementIIILa politique climatique et ses outilsL'émergence du concept de développement durable
"Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l'environnement des générations présentes et futures"
"Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement", Principe 3
juin 1992
Ce troisième principe adopté lors de la conférence internationale du Sommet de la Terre à Rio en 1992 met en avant le caractère durable du développement. Il s'agit d'assurer les trois piliers du développement (économique, social, environnemental), mais l'accent est mis sur la durabilité du processus par la prise en compte des enjeux du futur et des générations suivantes.
La croissance économique et la préservation de l'environnement
"Notre petite planète n'est pas capable de supporter longtemps les conséquences d'une surpopulation délirante et de l'activité industrielle incontrôlée de notre société de consommation, qui épuise les ressources rares non renouvelables de cette Terre, et qui pollue, défigure et finalement détruit une large part d'un écosystème dont nous faisons partie."
René Dumont
Ouvrez les yeux ! Le XXIe siècle est mal parti, Paris, éd. Arléa
1995
Dans cette citation, René Dumont figure politique de l'écologie française, met en avant les limites écologiques de la croissante, le défi démographique, l'érosion de la biodiversité et la pollution environnementale. C'est face à ces limites écologiques qu'émergent le concept de développement durable et le mouvement écologiste mondial dans les années 1960-1970.
L'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) a estimé que la part de stocks de poissons de mer sous-exploités ou exploités modérément est passée de 40% au milieu des années 1970 à 15% en 2008. Celle de stocks surexploités, épuisés ou en phase de reconstitution a augmenté, passant de 10% en 1974 à 32% en 2008, montrant que ces stocks de poissons ne peuvent se renouveler du fait de leur exploitation par l'Homme. On peut dès lors en conclure que le renouvellement de certaines espèces marines est menacé par la surexploitation des ressources halieutiques qui a atteint le seuil du capital naturel critique.
La politique climatique et ses outils
"L'essence du phénomène est qu'une personne A, en même temps qu'elle fournit à une autre personne B un service déterminé pour lequel elle reçoit un paiement, procure par là même des avantages ou des inconvénients d'une nature telle qu'un paiement ne puisse être imposé à ceux qui en bénéficient ni une compensation prélevée au profit de ceux qui en souffrent. "
Arthur Cecil Pigou
"The Economics of Welfare"
1920
Dans cette citation, l'économiste britannique donne la définition des externalités positives et négatives en économie. La production est à la source de richesse, mais son coût ne prend pas en compte les effets induits positifs ou négatifs sur la société. Une externalité positive permet indirectement d'accroître la production d'un autre producteur (par exemple l'activité d'un apiculteur peut avoir un effet bénéfique gratuit pour un autre agriculteur, car les abeilles participent à la pollinisation de son champ qui accroît ses récoltes). À l'inverse, une externalité négative à pour conséquence de diminuer la production d'un autre producteur (par exemple, les rejets toxiques d'une usine dans une rivière vont entraîner la diminution de la pêche dans cette rivière).
C'est l'existence d'externalités négatives dans les processus de production qui pousse certains économistes libéraux à mettre en place des "marchés d'externalités négatives" (par exemple les marchés d'émission de gaz à effet de serre) pour réduire leur impact sur l'économie et les sociétés.
Le SCEQE (Système communautaire d'échange de quotas d'émission) est le premier système international de plafonnement des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre dans les entreprises mis en place à l'échelle mondiale. Il est fondé sur les mécanismes définis par le Protocole de Kyoto.
Le volume total d'émissions autorisées est fixé par une autorité qui distribue des "quotas d'émission" (le cap) aux agents émetteurs. Ces quotas sont ensuite échangeables (le trade) sur le marché qui détermine un prix par simple confrontation de l'offre, dont le volume est fixé par les pouvoirs publics, et de la demande, émanant des émetteurs. On parle des mécanismes de cap and trade.
Les faibles émetteurs sont gagnants : ils peuvent revendre ou louer leurs droits à polluer inutilisés à d'autres émetteurs qui émettent plus que prévu, et perçoivent donc une récompense pour leur civisme écologique. Symétriquement, les forts émetteurs sont perdants, ce qui satisfait le principe pollueur-payeur.