Sommaire
ILes investissements et le capital humainIILes innovations et le progrèsIIILes institutions et la croissance endogèneIVLa crise de 1929VLa crise de 1973 : un choc d'offreLes investissements et le capital humain
Les activités qui influencent les revenus monétaires futurs...sont désignées par l'expression d'investissement en capital humain. Les nombreuses formes que peuvent revêtir ces investissements incluent : l'éducation scolaire, la formation professionnelle, les soins médicaux.
Gary Becker
Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to Education, New York, NBER-Columbia University Press, 1964
1964
Dans cette citation, l'économiste américain Gary Becker met en avant le rôle de l'investissement en capital humain pour contribuer à la croissance et au développement. Le capital humain est ainsi défini comme l'amélioration de l'ensemble des connaissances et savoir-faire des humains qui leur permettent de contribuer par le progrès et les innovations à la croissance économique qui devient endogène.
Les innovations et le progrès
S'il n'y a que des petites entreprises, on restera dans la zone des rendements constants. L'économie risquera de demeurer dans l'état stationnaire […]. Au contraire, les grandes entreprises…vont prendre l'initiative du progrès en finançant des recherches.
Joseph Schumpeter
Capitalisme, Socialisme et Démocratie, (Capitalism, Socialism and Democracy), trad. Gaël Fain, Paris, Petite Bibliothèque Payot
1942
Dans cette citation, l'économiste américain Joseph Schumpeter met en avant le rôle de l'investissement en recherche et développement fait par les grandes entreprises pour contribuer à la croissance économique. J. Schumpeter souligne dans ses travaux l'importance de l'entrepreneur et du processus de destruction créatrice apporté par l'offre en produits nouveaux issus des innovations techniques. Le phénomène de destruction créatrice (un nouveau produit détruit l'ancien) permet de stimuler la croissance et le passage d'une croissance extensive à une croissance intensive car les gains de productivités sont croissants (les produits les plus efficaces remplacent les moins efficaces).
Les institutions et la croissance endogène
La qualité des institutions est primordiale, elle peut accroître notablement le revenu, l'intégration mondiale et la géographie (les dotations en ressources) à elles seules n'ont pas le même effet.
Dani Rodrik et Arvind Subramanian
"La primauté des institutions (ce que cela veut dire et ce que cela ne veut pas dire)", Finances & Développement
juin 2003
Dans cette citation, les économistes Rodrik et Subramanian mettent en avant le rôle des institutions dans le processus de la croissance endogène. Les institutions de régulation économique à travers l'imposition de règles juridiques et sociales (règlements des transports, des systèmes financiers et monétaires, système de santé et de retraite, droit de propriété) permettent d'encadrer le marché et de limiter ses défaillances. Les institutions peuvent alors être considérées comme "créatrices de marchés" dans la mesure où leur bon fonctionnement contribue davantage à la croissance que l'extension du capitalisme marchand (intégration commerciale) ou les dotations initiales de ressources des pays.
La crise de 1929
La crise de 1929 fournit l'exemple conjugué d'une crise provoquée par les chocs d'offre, le cycle du crédit et la spéculation.
Dans les années 1920, l'économie américaine est prospère, les nouvelles techniques de production (fordisme et taylorisme) ont entraîné des gains de productivité très forts et le système bancaire et financier (bourse de Wall Street et marché des actions) s'est développé.
La prospérité entraîne à la fin de la décade une surproduction agricole et industrielle importante (choc d'offre) tandis que la spéculation et les crédits abusifs déséquilibrent le système financier.
La crise débute par le Krach boursier de Wall Street du "jeudi noir" (24 octobre 1929). Le cours des actions s'effondre suite à une vente massive d'actions. La panique pousse les investisseurs à vendre le plus vite possible renforçant encore la baisse des prix. De nombreuses entreprises et particuliers qui avaient placé leur économie en bourse se retrouvent ruinés et ne peuvent honorer leur crédit entraînant dans leur faillite les banques. La société américaine est très durement touchée (récession économique et chômage de masse). Si la politique du New Deal de F. D. Roosevelt puis l'économie de guerre de 1939 - 1945 permettent au pays de redresser, la crise de 1929 a tout de même un impact sans précédent sur le cours de l'histoire mondiale, notamment par ses répercussions en Europe.
La crise de 1929
La crise de 1973 : un choc d'offre
Un choc correspond à une modification brutale et le plus souvent exogène d'une variable qui modifie la situation des agents. Les économistes identifient deux principaux types de chocs : les chocs d'offre et de demande. Ces chocs ont un impact important sur l'économie car ils modifient de façon importante la quantité demandée ou offerte de biens et services entraînant des conséquences à la hausse ou à la baisse sur les prix ou des productions et donc de la croissance économique.
La crise pétrolière de 1973 constitue un exemple de "choc d'offre". Dans les années 1950 - 1960 la croissance économique du monde occidental reposait, entre autres, sur l'accès à un pétrole abondant et bon marché. Pendant cette période, la demande pétrolière croît de plus de 7% par an et de nombreux pays importent alors une quantité croissante de pétrole, notamment extrait au Moyen-Orient.
En parallèle à cette augmentation de la demande mondiale, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se réunit en 1971 afin de revaloriser le prix du pétrole. L'union de ces grands pays producteurs au sein d'un cartel accroît considérablement leur pouvoir de marché sur la fixation des quantités mises en vente ainsi que sur le prix. En 1973, pour protester contre le soutien apporté à Israël par les pays occidentaux contre les pays de la Ligue arabe, l'OPEP décide une augmentation de 70% des prix du baril et une réduction de 5% de la production. Ce choc d'offre (le pétrole devient moins abondant sur le marché international) entraîne une multiplication par quatre du prix du baril.