En intégrant l'Union européenne, les États membres acceptent de se soumettre aux règles qui la gouvernent, et notamment d'adapter leurs politiques publiques aux orientations européennes. Les contraintes budgétaires imposées par le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) limitent les dépenses et les investissements des États. Il existe des problèmes de coordination et des chocs asymétriques qui contribuent à limiter le rôle de zone monétaire optimale de la zone euro.
Crise de 2008 : où en est l'Europe 10 ans après ?
Extrait d'un article de Sciences Po Actualités.
« La crise financière de 2008 a eu d'immenses répercussions dans le monde entier, faisant entrer de nombreux pays en récession. Toutes les parties du globe ont été touchées. L'Union européenne n'a pas été épargnée et a été contrainte de revoir son architecture économique et financière. 10 ans après, quel bilan tirer pour l'Europe ?
Comment l'Union européenne a-t-elle été touchée par la crise ?
En septembre 2008, l'Irlande est le premier pays à entrer en récession sur le continent européen. Son PIB recule de 3,5 % et son déficit public atteint 7,2 % du PIB, dépassant ainsi très largement la norme des 3 % imposée par le traité de Maastricht. Au sein de l'UE, suivront l'Espagne et le Royaume-Uni dès fin 2008.
Les années 2008 et 2009 peuvent être considérées comme les plus dures, puisque le PIB de l'UE-28 croît de seulement 0,5 % en 2008 avant d'afficher l'année suivante un taux de croissance négatif de 4,3 %. Il faudra attendre 2010 pour retrouver un regain de la croissance (2,1 %), avant une nouvelle de récession en 2012 (-0,4 %). L'UE a depuis connu six années de croissance successives, le pic ayant été atteint en 2017 (2,4 %) et les projections pour les années à venir restant positives (1,9 % pour 2019, 1,7 % pour 2020).
Face aux risques systémiques, la réaction des institutions européennes a été rapide. Entre octobre 2008, soit un mois après la faillite de Lehman Brothers, et mai 2009, la Banque centrale européenne (BCE) abaisse graduellement son taux directeur de 4,75 % à seulement 1 %. En juillet 2012, le taux passe sous la barre des 1 % et demeure aujourd'hui à 0 %, espérant ainsi influencer l'octroi de crédits et contribuer à maintenir l'activité.
Tous les pays de l'UE ont-ils eu la même trajectoire économique durant la crise ?
Les trajectoires économiques des États européens indiquent de très larges divergences, notamment entre les pays d'Europe du Sud et du Nord. Comme l'indique l'économiste Thomas Piketty, la zone euro dans son ensemble n'a retrouvé le niveau d'activité économique qui prévalait fin 2007 qu'au 4e trimestre de l'année 2015. Individuellement, l'Allemagne et la France avaient retrouvé ce niveau d'avant-crise dès le 4e trimestre 2010. En revanche, certains pays (principalement d'Europe du Sud) ont connu des trajectoires économiques moins positives, et notamment la Grèce. Cette dernière n'a d'ailleurs toujours pas retrouvé son niveau d'avant crise, alors que l'Italie et l'Espagne ne l'ont retrouvé qu'en 2017.
Il en va de même s'agissant du PIB par habitant. Quand on compare les principaux pays de l'Union européenne, on constate que l'Allemagne a recouvré un PIB par habitant supérieur à sa situation d'avant-crise, tout comme la France et l'Espagne. En revanche, ça n'est toujours pas le cas de l'Italie et de la Grèce. Pour ce dernier pays, le PIB par habitant s'élevait en 2007 à environ 30 000 dollars, tandis qu'il n'a atteint que 23 000 dollars environ en 2017. La question de la dette constitue une autre source de préoccupation. En attestent les travaux de la fondation Schuman : de nombreux pays, principalement d'Europe du Sud, ont subi de plein fouet la crise des dettes souveraines et ont vu leur niveau de dette très fortement augmenter depuis 2008. Le taux d'endettement de la Grèce, par exemple, s'élevait à environ 100 % de son PIB en 2007-2008 et dépasse les 175 % depuis 2013.
Dix ans après l'éclatement de la crise, sept pays européens tutoient ou dépassent le taux d'endettement moyen de la zone euro : la Grèce, l'Italie, le Portugal, la Belgique, l'Espagne, la France et Chypre.
Au sein de l'Union européenne, le taux de chômage a connu une forte baisse à partir de 2014, date qui, pour Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "marque un retour consistant de la croissance économique au sein de l'Union européenne, avec des pays européens se remettant petit à petit de la secousse de 2008".
En revanche, si l'on se penche sur le taux de chômage pays par pays, ces derniers culminent à des niveaux encore très élevés au sud de l'Europe. C'est le cas notamment en Espagne (15,2 % en août 2018) et surtout en Grèce (19,1 % en juin 2018) malgré une tendance à la baisse. De la même manière, le taux de chômage des jeunes affiche de grandes disparités, allant de 6,2 % en Allemagne à 39,1 % en Grèce (août 2018). »
Qu'est-ce que la coordination des politiques économiques et sociales ?
Quelles sont les contraintes imposées par le Pacte de stabilité et de croissance pour les pays membres de la zone euro ?
D'après le texte proposé, quel critère n'est pas respecté par certains États membres ?
D'après le texte proposé, quelle politique de relance a été menée par les institutions européennes ?
Pourquoi les institutions européennes ne peuvent-elles pas mener une politique de relance budgétaire ? (trois réponses possibles)