Sommaire
ILe fonctionnement des marchés et leurs degrés de concurrenceALe fonctionnement des marchésBLes différents degrés de concurrence des marchésIILa fixation du prix sur un marché concurrentielALe modèle de la concurrence pure et parfaite et ses conditionsBParvenir à l'équilibre concurrentiel1La loi de la demande2La loi de l'offre3Le prix et la quantité d'équilibreCLes variations de prix1Les déterminants jouant sur l'offre2Les déterminants jouant sur la demande3Les effets d'une taxe forfaitaireIIILa maximisation du profit du producteur et les notions de surplusALa maximisation du profit par le producteurBLes notions de surplus1Le surplus du consommateur2Le surplus du producteur3La maximisation du surplus total sur un marché concurrentiel à l'équilibreLes marchés sont les lieux où se déroulent les échanges économiques. Sur les marchés concurrentiels, les échanges se réalisent grâce au prix d'équilibre. Les changements de l'offre et de la demande modifient l'équilibre du marché. Ce marché est en situation de concurrence pure et parfaite lorsque le consommateur et le producteur tirent des avantages de ces échanges.
Le fonctionnement des marchés et leurs degrés de concurrence
Les marchés ont un fonctionnement qui repose sur des règles précises. On les classe selon leur degrés de concurrence.
Le fonctionnement des marchés
Les marchés sont les lieux réels ou fictifs où se déroule l'échange marchand (biens et services, travail, capitaux). Les marchés reposent sur des règles et des institutions qui permettent de fixer leur bon fonctionnement. Comme le marché organise lui-même une grande partie des échanges, on dit qu'il est également une institution.
Institution
Une institution est l'ensemble des règles et organisations qui encadre et coordonne des interactions.
Les marchés peuvent prendre plusieurs formes, mais les économistes les regroupent sous trois principales catégories :
- le marché des biens et services où s'échange l'essentiel des productions économiques ;
- le marché du travail où s'échange l'offre de travail des ménages contre une rémunération de la part des entreprises ;
- le marché des capitaux où s'échangent des produits financiers : monnaies, obligations, actions boursières.
Le marché de fruits et légumes est un lieu réel où s'échangent des biens.
Les règles qui régissent un marché sont nombreuses. Elles peuvent porter sur :
- les droits de propriété
- la monnaie
- les normes sanitaires ou techniques
- les lieux d'échange, etc.
La vente de dérivés du cannabis à vocation médicale est autorisée dans certains pays mais interdite en France.
Les différents degrés de concurrence des marchés
On distingue différentes structures de marché selon leur degré de concurrence, du moins concurrentiel au plus concurrentiel : le monopole, l'oligopole, la concurrence monopolistique et le marché parfaitement concurrentiel.
La fixation du prix sur un marché concurrentiel
Sur un modèle en concurrence pure et parfaite, la fixation du prix d'équilibre dépend avant tout de la demande et de l'offre. Certains éléments peuvent faire varier le prix.
Le modèle de la concurrence pure et parfaite et ses conditions
Le modèle de la concurrence pure et parfaite est le modèle théorique dans lequel les prix ne sont déterminés que par les mécanismes de l'offre et de la demande et par le libre jeu de la concurrence. Il nécessite cinq conditions.
- L'atomicité de marché : Un grand nombre d'offreurs et de demandeurs sont présents sur le marché. Aucun agent ne peut influencer les prix par sa seule action. On dit alors que les agents sont preneurs de prix (price taker).
- L'homogénéité des produits : Sur un marché, les productions ne se différencient que par le prix.
- La libre entrée et sortie du marché : Il n'y a pas de barrières (technique, commerciale, financière) à l'entrée ou à la sortie.
- La parfaite mobilité des facteurs de production : Les agents, les biens et les capitaux circulent sans entrave (financière, géographique, etc.) et de manière instantanée.
- La transparence du marché : Toute l'information disponible est connue de tous, en temps réel et sans coût, c'est-à-dire que chacun doit connaître tous les prix que pratiquent les offreurs pour un même produit.
La concurrence sur un marché international n'est pas pure et parfaite s'il existe des droits de douane, car les biens circulent avec une entrave financière.
Dans la réalité, les marchés ne sont jamais en situation de concurrence pure et parfaite car cela nécessite des conditions qui sont rarement réunies. Même si la concurrence pure et parfaite n'existe pas dans la réalité, c'est un modèle théorique utile en économie pour mieux comprendre le fonctionnement des marchés concurrentiels, notamment le mécanisme de l'offre et de la demande.
Parvenir à l'équilibre concurrentiel
La confrontation de la demande et de l'offre mène à un prix qui permet d'équilibrer les quantités demandées et les quantités offertes. On parle de prix et de quantité d'équilibre.
La loi de la demande
La demande correspond à la quantité de biens ou services que les acheteurs sont prêts à acquérir pour un certain prix. La demande pour un bien est normalement une fonction décroissante de son prix. En effet, plus le prix d'un produit est élevé, moins les consommateurs sont prêts à l'acheter.
On peut représenter graphiquement la demande par une droite décroissante.
Si le prix d'un stylo est de 3 euros et qu'un individu est prêt à en acheter 5 à ce prix, la demande est de 5 stylos.
La loi de l'offre
L'offre correspond à la quantité de biens ou services que les vendeurs souhaitent vendre à un prix donné. Lorsque le prix d'un bien augmente, il devient plus rentable de le produire et de le vendre. Les producteurs en offrent plus sur le marché.
On peut représenter graphiquement l'offre par une droite croissante.
Si le prix d'un stylo est de 3 euros et qu'un individu est prêt à en vendre 5 à ce prix, l'offre est de 5 stylos.
Le prix et la quantité d'équilibre
Sur un marché en concurrence pure et parfaite, le prix et la quantité d'équilibre se fixent de telle façon que l'offre est égale à la demande. On peut représenter graphiquement le prix et la quantité d'équilibre au point de croisement des droites d'offre et de demande.
Prix d'équilibre
Le prix d'équilibre est le prix qui se fixe sur un marché en concurrence pure et parfaite. Ce prix est tel que les quantités offertes sont égales aux quantités demandées.
Quantité d'équilibre
La quantité d'équilibre est la quantité unique offerte et demandée au prix d'équilibre.
Les variations de prix
Sur un marché concurrentiel, le prix peut varier si les déterminants de l'offre et de la demande varient ou si une taxe forfaitaire est mise en place.
Les déterminants jouant sur l'offre
Lorsqu'un des déterminants de l'offre autre que le prix varie, la courbe d'offre se déplace. Si l'offre baisse le prix augmente, si l'offre augmente le prix baisse. La courbe d'offre se déplace.
S'il pleut, l'offre de parapluies va augmenter car les entreprises vont anticiper les besoins des consommateurs.
Les déterminants jouant sur la demande
Lorsqu'un des déterminants de la demande autre que le prix varie, la courbe de la demande se déplace. Si la demande augmente le prix augmente. Si la demande baisse le prix baisse. La courbe de demande se déplace.
Les variations de la demande
Lorsqu'il se met à faire froid, la demande de chocolat chaud dans les cafés augmente.
Les effets d'une taxe forfaitaire
Sur un marché à l'équilibre, lorsque l'État instaure une taxe forfaitaire, soit le prix payé par le consommateur va augmenter, soit les coûts de production du producteur vont augmenter. Cela modifie la situation d'équilibre.
Si la taxe est instaurée pour le consommateur, la droite de demande se déplace :
- vers la gauche : il va acheter moins.
- vers le bas : il va acheter la même quantité si le prix exigé par le producteur baisse pour compenser la taxe.
L'équilibre est modifié : les quantités échangées diminuent et le prix augmente.
Si la taxe est instaurée pour le producteur, la courbe de l'offre va se déplacer :
- vers la gauche : pour chaque prix, on offre moins de biens ou services car la taxe est un coût supplémentaire
- vers le haut : le producteur offre la même quantité de biens ou de services mais le prix augmente.
Le prix d'équilibre est modifié :les quantités échangées diminuent et le prix augmente.
La maximisation du profit du producteur et les notions de surplus
Sur un marché concurrentiel, le producteur cherche à maximiser son profit. Sur un marché à l'équilibre, les gains à l'échange, c'est-à-dire la satisfaction que le consommateur et le producteur tirent de l'échange, sont également maximisés.
La maximisation du profit par le producteur
Les producteurs cherchent à maximiser leur profit, ils doivent donc produire des unités qui coûtent moins que ce qu'elles rapportent. Pour cela, ils doivent s'assurer que le coût marginal (coût de production d'une unité supplémentaire produite) reste inférieur au prix de marché.
Le producteur produit donc la quantité qui égalise le coût marginal et le prix. La courbe d'offre correspond à la courbe de coût marginal. La courbe d'offre est croissante comme l'est la courbe de coût marginal.
Les notions de surplus
Les producteurs et les consommateurs se rencontrent quotidiennement pour échanger leurs productions et satisfaire leurs besoins sur les différents marchés. La concurrence pure et parfaite permet de maximiser la satisfaction que le consommateur et le producteur tirent de l'échange. En effet, la somme des surplus du consommateur et du producteur est maximisée à l'équilibre.
Le surplus du consommateur
Le consommateur achète un produit ou un bien tant que son utilité est supérieure au coût de l'acquisition. Il existe donc un prix maximum qu'un consommateur est prêt à payer pour se procurer un bien ou un service. Le coût d'acquisition, lui, est le prix d'équilibre effectivement payé par le consommateur. L'écart entre les deux est le surplus du consommateur.
Une étagère est à 30 €. Le consommateur était prêt à la payer 40 €. Le surplus du consommateur est de 10 €
Le surplus du producteur
Sur un marché concurrentiel, le producteur pourrait proposer un prix plus faible que le prix d'équilibre. On appelle surplus du producteur l'écart entre le prix auquel il était prêt à vendre le produit et le prix du marché.
Une étagère est à 30 €. Le producteur était prêt à la vendre 20€ . Le surplus du producteur est de 10 €.
La maximisation du surplus total sur un marché concurrentiel à l'équilibre
Le surplus total (ou gain total) est la somme des gains du consommateur et du producteur. Sur un marché en concurrence pure et parfaite à l'équilibre, il est maximisé.
Le surplus total (ou gain total) est la somme des gains du consommateur et du producteur. Sur un marché en concurrence pure et parfaite à l'équilibre, il est maximisé.
Lorsque le prix d'équilibre subit une variation contrainte (taxe, subvention) il n'est plus maximisé et il diminue soit pour le producteur soit pour le consommateur selon les cas.
On reprend l'exemple de l'étagère à 30 €. Le consommateur était prêt à la payer 40 €. Le producteur était prêt à la vendre 20 €. L'Etat instaure une taxe augmentant le prix à 35 €. Alors :
- Le surplus du consommateur est : 40 € - 35 € = 5 €
- Le surplus du producteur est : 35 € - 20 € = 15 €
- La taxe encaissée par l'Etat est de : 35 € - 30 € = 5 €
La perte de surplus résultant du non équilibre du marché correspond au montant de la taxe, soit 5 €. Cette perte de surplus impacte le consommateur tandis que le surplus du producteur est augmenté de 5 €.
Remarque : En réalité le surplus réel du producteur reste identique puisqu'il reversera la taxe de 5€ à l'Etat. Dans le cas d'une subvention le processus est le même mais la perte et le gain de surplus s'inversent entre le producteur et le consommateur.
Lorsque le prix et la quantité ne sont pas à l'équilibre, le surplus total est plus faible qu'en situation d'équilibre.