Sommaire
IBagdad, capitale du califat abbassideALe califat abbassideBLa ville de BagdadIIBagdad, un pôle commercialAAu croisement des routes commercialesBUne vie économique animéeIIIBagdad, un centre culturelLa ville de Bagdad, située en bordure du Tigre dans l'actuel Irak, est l'une des villes les plus importantes de l'Islam médiéval. C'est en effet la capitale du califat abbasside (750 - 1258). Bagdad est alors une ville peuplée et riche, située au croisement de nombreuses routes commerciales. C'est également un grand centre culturel.
Bagdad, capitale du califat abbasside
Le califat abbasside
En 750, la dynastie omeyyade est renversée par un coup d'État : c'est le début du califat abbasside. Le centre du pouvoir est transféré de Damas à Bagdad, qui devient la capitale.
Calife
Le calife est le successeur du prophète Mahomet. En tant que tel, il est le chef à la fois politique et religieux des musulmans.
Abû al-Abbâs (722 - 754) est le premier calife de la dynastie abbasside.
Bagdad dans le califat abbasside
La ville de Bagdad
Dans son Livre des Pays (891), l'historien et géographe arabe Al-Ya'qubi écrit que l'Irak est "le nombril du monde", dont Bagdad est le centre. Il vante le site avantageux de la ville, sur les rives du Tigre et non loin d'un autre fleuve, l'Euphrate. Il décrit une ville belle, riche et peuplée.
Parce que Bagdad est la capitale du califat, on y trouve de nombreux monuments qui symbolisent la richesse et le pouvoir. Par exemple, en 762, le calife Al-Mansûr (714 - 775) fait construire une "ville ronde", merveilleux quartier de forme circulaire au centre duquel sont construits un immense palais pour le calife, ainsi qu'une mosquée monumentale.
Plan simplifié de Bagdad à l'époque abbasside
Bagdad, un pôle commercial
Au croisement des routes commerciales
Al-Jahiz (776 - 868), un autre auteur arabe, explique dans L'Examen du commerce que Bagdad voit affluer sur ses marchés des marchandises venues du monde entier. La ville est en effet un grand pôle, où se croisent de nombreuses routes commerciales.
On importe par exemple à Bagdad de la porcelaine et du papier venus de Chine, des armes et des esclaves venus d'Europe du Nord, des pierres précieuses et des épices venues d'Inde, des animaux venus du Maghreb, etc.
Ces marchandises empruntent essentiellement des routes terrestres, mais aussi des routes maritimes et fluviales, Bagdad disposant de deux ports sur le Tigre.
Bagdad, une capitale aux croisement de routes commerciales mondiales
Une vie économique animée
Au IXe et au Xe siècle, Bagdad est l'une des villes les plus peuplées au monde, comptant peut-être un million d'habitants. La ville polarise donc une vaste campagne environnante dont la production alimentaire est écoulée dans les souks. C'est également dans ces marchés que sont vendues les différentes marchandises venues du monde entier jusqu'à la capitale abbasside : soieries, épices, etc. Les deux ports sur le Tigre sont aussi d'importants lieux d'échanges commerciaux.
Souk
Souk signifie "marché" en langue arabe. Les souks sont des marchés, la plupart du temps couverts, que l'on trouve dans les villes musulmanes.
Bagdad, un centre culturel
La ville de Bagdad est un grand centre culturel de l'Islam médiéval. Trois institutions confèrent tout particulièrement à la capitale abbasside ce grand rayonnement culturel :
- La mosquée de Bagdad, qui est un monument religieux mais également un lieu d'instruction.
- La bibliothèque, où sont conservés de très nombreux livres issus de la tradition savante de la Grèce antique, de l'Inde et de la Perse.
- La "maison de la sagesse", fondée par le calife al-Mamûn (786 - 833), où se réunissent des savants venus de tout le monde musulman, pour étudier les mathématiques, l'astronomie, la médecine ou encore la géographie
Un manuscrit de l'époque abbasside
Par Danieliness, via Wikimedia Commons