Sommaire
ILes puissances dans le monde depuis 1989AL'hégémonie américaine remise en causeBUn monde multipolaireIILes conflits depuis 1989ALe Moyen-OrientBLa multiplication des guerres civilesIIISchéma bilanAvec la fin de la guerre froide, le monde semble plus sûr. La menace d'un conflit atomique à court terme disparaît. Les États-Unis sortent vainqueurs de la guerre froide et dominent ensuite les relations internationales. Pourtant, le monde contemporain se caractérise par une grande instabilité. Des conflits, qui jusque-là étaient étouffés par l'affrontement entre les deux superpuissances, ressurgissent. Ensuite, la suprématie des États-Unis est fragilisée le 11 septembre 2001 avec les attentats contre le World Trade Center. Enfin, des pays qui jusqu'à présent étaient en marge se développent économiquement et s'affirment sur la scène internationale : les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Les puissances dans le monde depuis 1989
L'hégémonie américaine remise en cause
Après la chute du bloc communiste en 1991, le monde semble dominé par une seule superpuissance : les États-Unis. Le monde est passé d'une organisation bipolaire comprenant le bloc soviétique dirigé par l'URSS et le bloc occidental dirigé par les États-Unis à une organisation unipolaire :
- Les États-Unis dominent scientifiquement, militairement, économiquement et culturellement.
- Ils apparaissent, au vu de leur puissance militaire, comme les "gendarmes du monde".
- Leur puissance s'appuie sur un important hard power, c'est-à-dire sur des moyens militaires et économiques leur permettant d'intervenir partout dans le monde.
- Ils disposent également d'un soft power complet, c'est-à-dire d'une influence culturelle et idéologique mondiale.
Hard power
Le hard power (ou puissance coercitive ou encore puissance dure) désigne la capacité d'un État à influencer le comportement d'autres États à l'aide de moyens militaires et économiques.
Soft power
Le soft power (ou puissance douce) est la capacité d'un acteur politique d'influencer indirectement le comportement d'un autre acteur à l'aide de moyens non coercitifs (culturels ou idéologiques).
La suprématie des États-Unis est fragilisée par les attentats terroristes du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et Washington, revendiqué par le groupe terroriste Al-Qaïda. Les Américains sont attaqués sur leur propre territoire.
En réaction, le président américain George W. Bush décide d'intervenir militairement en Afghanistan en 2001, pays dans lequel sont basés les combattants de Ben Laden à l'origine de l'attentat. Ils interviennent aussi en Irak en 2003, qu'ils suspectent de posséder des armes de destruction massive.
Or, l'intervention en Irak divise le monde entre ceux qui croient au bien-fondé de cette démarche et ceux qui mettent en avant l'intérêt des États-Unis d'attaquer un pays riche en ressources pétrolières. D'autant plus que, sûrs de leur suprématie militaire, les États-Unis se sont passés de l'accord de la communauté internationale en ne tenant compte ni de l'opposition de l'ONU, ni de celle d'États comme la Russie ou la France. L'intervention unilatérale des États-Unis est très critiquée par la communauté internationale, d'autant plus que l'intervention militaire n'a pas permis de stabiliser l'Irak et l'Afghanistan qui sont aujourd'hui des États très instables.
Les tours du World Trade Center en feu lors des attaques terroristes du 11 septembre 2001
© CityFeedback, Wikimedia Commons
Un monde multipolaire
Si les États-Unis sont toujours une superpuissance, d'autres zones d'influence s'affirment et le monde devient aujourd'hui multipolaire. Le président des États-Unis de 2009 à 2017, Barack Obama, semblait désireux de dialoguer davantage avec les autres pays de la planète. Cependant, son successeur Donald Trump abandonne cette voie.
De nouvelles puissances économiques émergent, leur croissance économique est très rapide et elles s'affirment rapidement sur la scène internationale. Ce sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ce sont d'importants concurrents économiques des pays industrialisés, et sur le plan géopolitique, on ne peut plus désormais agir sans eux. Ils sont capables d'utiliser leur pression économique pour influencer une prise de décision politique sur la scène internationale.
La place des BRICS dans l'économie mondiale croît fortement. En 2011, ils représentaient une population totale de près de 3 milliards d'habitants (soit 40 % de la population mondiale). En 2014, les BRICS affichaient un produit intérieur brut (PIB) de presque 14 000 milliards de dollars, soit pratiquement autant que celui des 28 pays de l'Union européenne réunis ou de celui des États-Unis. La Chine est désormais la deuxième puissance économique mondiale.
De son côté, face à cette nouvelle donne géopolitique internationale, l'ONU se veut un acteur majeur des relations internationales :
L'Organisation des Nations unies a pour objectif de maintenir la paix, de protéger les civils, de faire respecter les Droits de l'homme et d'aider au développement partout dans le monde. En 2003, elle n'a pourtant pas été capable d'empêcher l'invasion de l'Irak par les États-Unis. Elle tente aujourd'hui d'affirmer son autorité et de devenir incontournable sur la scène internationale.
Pour ce faire, elle multiplie ses fonctions et les administrations ayant pour objectif de maintenir la paix dans le monde. Elle crée notamment la Cour pénale internationale en 1998 afin de juger les crimes de guerre, génocides et crimes contre l'humanité. C'est afin de juger les crimes ethniques commis en ex-Yougoslavie que cette cour a été créée. Sa force vient du fait que les juges qui la composent sont élus par 120 États qui doivent reconnaître sa légitimité. Cette cour est dissoute après le jugement, mais elle est définitivement reconstituée en 2002 à La Haye (aux Pays-Bas) et cherche à condamner les criminels de guerre.
Siège de l'ONU à New York
© File Upload Bot (Magnus Manske), Wikimedia Commons
Les conflits depuis 1989
Le Moyen-Orient
De nombreux conflits subsistent encore aujourd'hui. Ils ont resurgi à l'occasion de la dislocation de l'URSS et de la fin de la guerre froide. Beaucoup sont localisés au Moyen-Orient :
- Le conflit le plus connu est le conflit israélo-palestinien. Il désigne le conflit qui oppose les Palestiniens et l'État d'Israël. Il débute en 1948 lors de la création de l'État d'Israël sur le territoire palestinien par l'ONU. Cette décision est immédiatement suivie par la première guerre israélo-arabe. La région voit l'exode de nombreux Palestiniens fuyant le conflit et l'arrivée de réfugiés juifs, chassés par les pays arabes aux alentours d'Israël. Le problème se cristallise aujourd'hui sur la question du partage du territoire et plus encore sur la colonisation croissante de ce territoire par l'État israélien. Ce conflit, non résolu à ce jour, inclut également une dimension religieuse entre les Israéliens, principalement de religion juive, et les Palestiniens, à majorité musulmane.
- Le Moyen-Orient est une zone instable dont les réserves pétrolières et le passage maritime du canal de Suez constituent des enjeux économiques majeurs au niveau mondial. L'OTAN est même intervenu pour libérer le Koweït de l'invasion irakienne en 1991. C'est la guerre du Golfe.
- L'instabilité de la région est renforcée par la présence de groupes islamistes radicaux. C'est le cas d'Al-Qaïda à l'origine de l'attentat du World Trade Center qui a eu pour conséquence l'intervention des États-Unis en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003. De plus, l'État islamique s'est imposé sur un territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak à partir duquel il pilote des attaques terroristes, comme celles de Paris en 2015.
Avions américains survolant le désert koweïtien durant la guerre du Golfe en 1991
© Wikimedia Commons
Le Moyen-Orient, une zone de conflits
La multiplication des guerres civiles
Ces différents facteurs témoignent d'une diminution des guerres entre États, désormais proportionnellement moins nombreuses que les conflits intra-étatiques (les guerres civiles). Les guerres civiles frappent davantage les États défaillants.
Les violences contre les civils se multiplient :
- Ce sont des conflits asymétriques qui opposent des armées régulières à des groupes armés dirigés par des "seigneurs de guerre".
- Ces groupes armés entretiennent un climat de terreur et s'en prennent aux populations civiles, victimes de pillages, de massacres, de famines volontaires ou encore d'opération de "nettoyage ethnique".