Répondre aux questions suivantes qui permettront de traiter le sujet : « Quelles sont les souffrances des civils lors de la Première Guerre mondiale ? »
Vrai ou faux ? Durant la Première Guerre mondiale, les civils ne subissent pas de violences de la part des armées d'occupation.
Faux. Durant la Première Guerre mondiale, les civils subissent de nombreuses violences de la part des armées d'occupation.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Entre mars et août 1918, combien de morts les bombardements allemands font-ils à Paris ?
Entre mars et août 1918, les bombardements allemands font 256 morts et 625 blessés à Paris.
Vrai ou faux ? Au cours de la Première Guerre mondiale, les civils deviennent une cible militaire au même titre que les soldats.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
En 1915, quelle population accusée par les autorités ottomanes de soutenir les Russes est victime d'un génocide ?
En 1915, les Arméniens sont accusés par les autorités ottomanes de soutenir les Russes et sont victimes d'un génocide.
Vrai ou faux ? Pendant la Première Guerre mondiale, le manque d'approvisionnement se traduit par une hausse de l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat des populations.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
En France, en quelle année l'État crée-t-il le statut de pupille de la nation qui prend en charge les orphelins de guerre ?
En France, le statut de pupille de la nation qui prend en charge les orphelins de guerre est créé en 1917.
Vrai ou faux ? En France, le nombre de grèves passe de 540 en 1914 à moins de 50 en 1917.
Faux. En France, le nombre de grèves passe de 17 en 1914 à plus de 700 en 1917.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Classer chaque sous-partie dans la partie qui lui correspond.
Les civils, des cibles militaires à part entière
Les difficultés du quotidien
Les civils face aux épreuves de la guerre : entre solidarité et contestations
Des souffrances morales
Des civils victimes d'exactions dans les zones proches des combats
La persécution des minorités, un franchissement de seuil dans la violence faite aux civils
I - Les populations, des victimes directes de la guerre
II - À l'arrière : des civils à l'épreuve de la guerre
Dans cette guerre totale qu'est la Première Guerre mondiale, les civils deviennent des victimes directes de la guerre. À l'arrière, les populations souffrent moralement et physiquement.
Dans une première partie, on verra que les civils sont devenus, avec la guerre totale, des victimes directes de la guerre, puis on montrera, dans une deuxième partie, que les épreuves subies entraînent des souffrances morales et physiques.
Les populations, des victimes directes de la guerre
Dans les zones proches des combats, les civils sont confrontés directement à la violence de la guerre. Ils sont victimes d'exactions lors du passage des armées. Les massacres, les viols, les prises d'otages et les déportations accompagnent, par exemple, la progression des troupes allemandes en Belgique et dans le Nord de la France. Au total, entre août et octobre 1914, 6 500 civils belges et français sont exécutés et 20 000 immeubles sont détruits. Dans la petite localité belge de Dinant, les exécutions de masse et l'emploi des civils comme boucliers humains entraînent le décès de 674 personnes, soit 10 % de la population totale. Certaines régions sont très brutalement affectées par le mouvement des armées. Ainsi, dans la région de Riga, le commandement militaire russe contribue au déplacement de 500 000 Lettons au cours de l'été 1915. Les civils subissent de nombreuses violences de la part des armées d'occupation. Ils font face à des frais d'occupation, mais aussi à des réquisitions toujours plus nombreuses et aux travaux forcés. À propos des réquisitions, une ordonnance allemande de 1917 prévoit que les Français situés en zone occupée, refusant de travailler, sont passibles d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans et d'une amende pouvant atteindre 10 000 Marks. Par ailleurs, leur vie quotidienne est également rythmée par les couvre-feux et le contrôle des déplacements.
Au cours de la Première Guerre mondiale, les civils deviennent une cible militaire au même titre que les soldats. Au moment où les populations européennes des pays en guerre commencent à vivre majoritairement en ville, le développement du bombardement stratégique capable de détruire les centres urbains est une nouvelle façon de combattre l'ennemi, le but étant de pousser les populations à se révolter et à faire pression sur les gouvernements adverses afin qu'ils demandent un armistice ou la paix, même au prix de conditions désavantageuses. Des milliers de civils européens meurent ainsi dans les bombardements. Entre mars et août 1918, les bombardements de Paris, commis par l'armée allemande, font 256 morts et 625 blessés.
La violence de guerre s'exerce directement contre les civils. Néanmoins, un nouveau seuil de violence est franchi avec la persécution des minorités juive et allemande en Russie, et des minorités arménienne dans l'Empire ottoman, toutes perçues comme des ennemies de l'intérieur. La Première Guerre mondiale donne l'opportunité au mouvement nationaliste Jeunes-Turcs, alors au pouvoir dans l'Empire ottoman depuis 1908, d'entreprendre la turquification de l'Anatolie. Accusés par les autorités ottomanes de soutenir les Russes, les Arméniens sont victimes en 1915 d'un génocide : près de 1,3 million d'entre eux périssent, le plus souvent lors de longues marches forcées dans le désert syrien.
À l'arrière, les civils doivent aussi faire face à de nombreuses épreuves.
À l'arrière : des civils à l'épreuve de la guerre
Pendant la Première Guerre mondiale, le quotidien des civils est marqué par les difficultés. Les populations font face aux pénuries alimentaires (sucre) et énergétiques (charbon). Celles-ci s'expliquent par la reconversion des industries de biens de consommation en usines d'armement, à l'occupation de certaines régions productrices (Nord de la France), ainsi qu'au manque de main-d'œuvre. En Allemagne et dans l'Empire austro-hongrois, elles sont amplifiées par le blocus maritime mis en place par la Royal Navy. Au Liban, territoire ottoman, la famine de 1915-1918 tue près d'un tiers de la population. Pour lutter contre les pénuries, Français et Anglais mettent en place le rationnement. En Allemagne, les grandes entreprises fabriquent des produits de remplacement, des ersatz, souvent de moins bonne qualité. Aux pénuries s'ajoute le rationnement des produits de première nécessité. Le manque d'approvisionnement se traduit également par une hausse de l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat des populations. Par exemple, en France, le prix du chou augmente sensiblement. En 1914, deux choux coûtent 0,5 franc contre 2,2 francs en 1918. Pour survivre, certains volent, le marché noir se développe.
Les civils subissent également des souffrances morales. Celles-ci sont à la fois intimes et collectives, marquées par l'inquiétude, le chagrin et le deuil. Les séparations affectent les époux et les familles. Les civils vivent dans l'angoisse de l'annonce de la mort d'un proche parti combattre. Presque toutes les familles sont endeuillées. En 1918, l'Allemagne et la France dénombrent respectivement 525 000 et 630 000 veuves de guerre et pour chacun des deux pays un million d'orphelins. La souffrance endurée peut être aggravée par l'impossibilité d'assurer une sépulture convenable pour le défunt : certains corps sont inhumés sur le champ de bataille, quand d'autres sont portés disparus. Enfin, la souffrance dans les familles est très souvent refoulée et le deuil s'éternise.
Les conséquences de la guerre sur la vie quotidienne des civils sont considérables. Aussi, l'État, pour continuer d'obtenir le consentement de la population dans l'effort de guerre, peut être à l'origine d'initiatives solidaires. Il crée en France, en 1917, le statut de pupille de la nation qui prend en charge les orphelins de guerre. Les civils nouent aussi des solidarités. Certains d'entre eux s'engagent bénévolement dans des associations caritatives, à l'exemple de celle de la Croix-Rouge. Cependant, les difficultés liées à la guerre sont telles qu'elles conduisent une partie de la population à se révolter. En France, le nombre de grèves passe de 17 en 1914 à plus de 700 en 1917. Ces grèves ne sont pas sans conséquences politiques. En Russie, elles aboutissent à deux révolutions qui se traduisent en février 1917 par l'abdication du tsar Nicolas II et en octobre 1917 par la prise de pouvoir des Bolchéviques.
Les civils sont, dans les zones proches des combats, des victimes directes de la guerre totale que se mènent les États belligérants. À l'arrière, ils subissent difficultés et souffrances que certaines solidarités permettent d'apaiser un peu.