Sommaire
ILes pays concernésIILa situation des ressources en eauAAu MarocBEn AlgérieCEn TunisieDEn LibyeIIILes aménagementsABarrages et conduites d'eauBUsines de dessalementCUsines de traitement des eaux usagéesLes pays concernés
Au Maghreb, l'eau représente un redoutable défi, la région étant confrontée à la fois aux contraintes naturelles typiques des zones arides limitant l'offre en eau et à une demande croissante de la population sur les plans hydriques (irrigation, etc.) et alimentaire. Au Maghreb les cinq sixièmes de la surface sont occupés par le désert. Le niveau pluviométrique s'y élève en moyenne à 200 mm par an. L'Algérie, la Libye et la Tunisie sont concernées, mais c'est le Maroc qui connaît le plus gros stress hydrique à l'époque actuelle.
Les pays du Maghreb
Stress hydrique
On parle de pénurie d'eau ou stress hydrique quand la demande en eau dépasse les ressources disponibles.
La grande plaine du nord de la Chine ainsi que plusieurs pays d'Afrique sont en situation de stress hydrique.
La situation des ressources en eau
Au Maroc
Le Maroc est un État en situation de pénurie d'eau avec moins de 1000 m3 par habitant et par an (730 exactement). De plus, cette eau est inégalement répartie sur le territoire comme le montrent les précipitations, avec plus d'eau au nord qu'au sud. L'agriculture mobilise la plus grande part de la ressource en eau (plus de 80%), et la part de celle-ci utilisée pour l'industrie reste faible. En milieu rural, la pression sur les ressources amène la lente mort des oasis, tandis que la consommation domestique urbaine explose : depuis les années 1950, l'eau mobilisée pour l'agglomération de Casablanca (qui regroupe 20% des Marocains et 70% des ressources industrielles du pays) a été multipliée par onze.
En Algérie
L'Algérie, malgré son climat semi-aride voire aride (200 à 400 mm de précipitations annuelles), possède d'importantes réserves d'eau, estimées à 17 milliards de m3 par an, dont 12 milliards au nord, et 5 milliards dans les régions sahariennes. Mais ces ressources doivent être tempérées par la sécheresse persistante à l'ouest et au sud, ainsi que par les besoins importants et croissants au nord. La mobilisation actuelle est d'à peine 3 milliards de m3 par an, alors que les projections liées à l'augmentation de la population et au développement économique impliquent une consommation d'au moins 5 milliards de m3 d'ici 2020. De plus, ces ressources sont souvent situées loin de la bande littorale, où se concentre plus de 40% de la population.
En Tunisie
La Tunisie possède des ressources en eau qui paraissent limitées (environ 5 milliards de m3, répartis quasi-également entre les eaux de surface et les eaux souterraines), mais qui sont compensées par une pluviométrie allant de 300 à 1600 mm par an dans la partie nord du pays, mais de seulement 100 à 200 dans sa moitié sud. Ainsi, environ 85% des ressources mobilisables proviennent des apports de crues. La meilleure répartition des ressources en eau, proches des zones de forte population, permet une desserte des zones urbaines de presque 100%, et en moyenne de 80% dans les zones rurales.
Pluviométrie
La pluviométrie est l'étude des précipitations, de leur nature (pluie, neige, brouillard...), de leur distribution et des techniques utilisées pour leur mesure.
Le pluviomètre est l'instrument le plus connu pour mesurer les précipitations.
En Libye
La Libye est un pays aride, principalement désertique, dans lequel l'eau potable est perpétuellement rare. Les précipitations sont minimales, seul 5% du pays reçoivent plus de 100 mm de pluie chaque année. Avec seulement 1% de terres arables, la population a tout de même été multipliée par 6 depuis les années 1950. Le pays s'est longtemps appuyé sur ses réserves souterraines pour survivre, mais la plupart des gisements sont épuisés ou infiltrés par de l'eau de mer. L'indice d'exploitation du pays a explosé depuis la fin des années 1990, avec la découverte en 1984 d'une réserve d'eau vieille de 40 000 ans sous le Sahara : celle-ci n'a cependant aidé à couvrir que 36% de la consommation annuelle de la Libye, qui n'est elle-même globalement assurée qu'à 50%.
Indice d'exploitation
L'indice d'exploitation et l'indice qui mesure le rapport entre les prélèvements et la disponibilité globale des ressources en eau renouvelables.
L'indice d'exploitation de la Libye est de 718%, c'est-à-dire l'exploitation systématique de ressources non renouvelables.
Les aménagements
Barrages et conduites d'eau
L'Algérie possède près de 115 barrages, la Tunisie une quarantaine, et le Maroc 128 (104 grands barrages, 17 petits et moyens barrages et 67 barrages ou lacs collinaires). La Libye a construit quelques barrages sur les oueds, pour servir à la fois au stockage de l'eau et au contrôle des inondations et de l'érosion.
Oued
Un oued est un cours d'eau d'Afrique du Nord et des régions semi-désertiques, le plus souvent à sec et connaissant des crues spectaculaires.
Usines de dessalement
L'Algérie s'oriente de plus en plus vers le dessalement, avec une quinzaine de stations opérationnelles, traitant près de 2,5 millions de m3 par jour. En Tunisie, quatre usines de dessalement seulement produisent près de 4% de la consommation d'eau du pays, avec des projets d'installation de nouvelles stations de plus en plus nombreux. Le Maroc n'a expérimenté qu'une dizaine de petites usines de dessalement (à peine 30 000 m3 par jour au total), mais se prépare à en construire de plus grandes, notamment au sud et près de la ville d'Agadir. Le dessalement est très limité en Libye, et ne représente que 1,4% des besoins du pays.
Usines de traitement des eaux usagées
L'Algérie possède 140 stations d'épuration pour une capacité d'épuration de 800 millions de m3 sur un volume de 1,2 milliard de m3 d'eau usée déversée, chaque année. En Tunisie, 30 stations d'épuration des eaux usées sont en cours de réhabilitation, pour mettre à disponibilité environ 100 millions de m3 d'eau épurée principalement destinés à l'agriculture.