Sommaire
IL'Afrique, un continent souffrant de mal-développement et d'instabilitéALa situation sociale et sanitaireBLa situation politiqueIIUn continent face à la mondialisationAUn continent en marge de la mondialisationBDe forts potentiels de développementIIIDe nombreux défisALes défis de la croissance démographiqueBLes défis environnementauxCLes défis économiques et politiquesL'Afrique est un continent qui rencontre des problèmes de développement. La pauvreté, un niveau de santé bas et des carences en éducation sont autant de freins au développement de l'Afrique. Cependant, cette situation est très contrastée. Aux insuffisances de développement, s'ajoute une situation politique instable.
L'Afrique est un continent en marge des principaux échanges internationaux. Les économies des États africains sont peu diversifiées, elles souffrent de la corruption et de la fuite des capitaux ainsi que de l'importance de l'économie informelle.
Pourtant, l'Afrique possède de forts potentiels de développement et de nombreux atouts. Depuis plusieurs années, certains pays africains s'insèrent de plus en plus dans la mondialisation, alors que d'autres pays restent en marge.
De nombreux défis se posent avec acuité à l'Afrique, notamment la croissance démographique, les défis environnementaux, les défis politiques ainsi que la mise en place du développement durable.
L'Afrique, un continent souffrant de mal-développement et d'instabilité
La situation sociale et sanitaire
L'Afrique est un continent qui souffre de mal-développement et d'instabilité.
La pauvreté est en effet très présente en Afrique, et plus particulièrement en Afrique subsaharienne.
- En 2015, environ 35 % de la population de l'Afrique subsaharienne vit dans l'extrême pauvreté, avec moins de 1,90 $ par jour.
- Parmi les 47 Pays les moins avancés, 33 sont africains, et parmi eux 21 se trouvent à la fin du classement.
Le niveau de santé est très bas malgré quelques améliorations :
- L'espérance de vie est de 60 ans alors qu'elle avoisine 71 ans dans le reste du monde.
- Le sida touche 4,7 % des personnes de 15 à 49 ans, contre 0,8 % pour l'ensemble de la planète. Sur les 35 millions de personnes séropositives en 2013, 70 % proviennent d'Afrique. L'espérance de vie en Afrique du Sud, pays pourtant le plus riche d'Afrique, est descendue en dessous de 60 ans à cause du virus.
- Le paludisme persiste et continue de faire des ravages.
- La mortalité infantile est de 56 ‰ en Afrique subsaharienne contre 32 ‰ dans le monde en 2015.
En matière d'éducation, on constate également un retard par rapport aux moyennes mondiales, en particulier en Afrique subsaharienne : seuls 68 % des élèves de primaire terminent leur scolarité et 160 millions d'adultes demeurent analphabètes.
Enfin, la sous-alimentation reste un problème puisqu'en 2015, 1 habitant sur 5, soit 20 % de la population, en souffre encore.
Cette situation de mal-développement est très contrastée :
- Certaines zones, comme le Maghreb ou l'Afrique du Sud, affichent un Indice de développement humain (IDH) élevé. Par exemple, la Tunisie a un IDH de 0,735 en 2018.
- À l'inverse, la majorité des pays d'Afrique subsaharienne ont de nombreux retards de développement. Le Mali a par exemple un IDH de 0,282 en 2017.
La situation politique
L'instabilité et les problèmes politiques caractérisent l'Afrique.
Les guerres y sont omniprésentes :
- En effet, 20 % de la population africaine est confrontée à des conflits armés.
- Dans certains États, la guerre civile est récurrente. Dans l'Ouest de la République du Congo par exemple, la guerre que se livrent les « seigneurs de guerre » locaux pour s'approprier les mines de diamants ou le coltan a provoqué la mort de plusieurs millions de personnes. La République du Congo possède en effet 70 % de coltan, minerai indispensable à la construction des Smartphones.
- Un quart des réfugiés et déplacés dans le monde sont originaires d'Afrique. Avec l'apparition de la guerre civile en République centrafricaine, la poursuite des tensions au Sud-Soudan et le développement de Boko Haram au Nigeria, le nombre de déplacés ne cesse d'augmenter.
Mais la guerre n'est pas le seul facteur d'instabilité politique :
- De nombreux États sont des dictatures.
- La corruption et la délinquance minent l'ensemble des pays africains.
- Le trafic de drogue explose, notamment en Afrique de l'Ouest, devenue une plaque tournante mondiale de la drogue.
- L'islamisme radical s'implante en Somalie, au Nigeria, au Mali, dans le Sahara algérien et tunisien et en Libye.
Un continent face à la mondialisation
Un continent en marge de la mondialisation
Le poids de l'Afrique dans la production et les échanges de marchandises reste cependant marginal :
- Elle est à l'origine de seulement 1 % de la production mondiale et de 4 % des échanges de marchandises.
- De plus, 80 % des exportations africaines concernent des matières premières. L'Afrique exporte une part très négligeable de services et de produits manufacturés.
L'économie africaine est une économie rentière et peu diversifiée. La faiblesse des transports, l'absence de services, les coûts élevés de l'électricité ou encore le faible pouvoir d'achat des Africains sont autant de facteurs qui empêchent le développement de l'activité économique.
De plus, les gouvernements de nombreux États ne cherchent pas à diversifier l'économie, ils sont dans une logique d'exploitation des matières premières et de redistribution à quelques groupes qui constituent leur clientèle. Le développement n'est pas leur priorité.
L'un des plus gros problèmes de financement de l'activité économique de l'Afrique provient de la fuite des capitaux. En effet, pour éviter de déclarer des revenus et de payer les impôts et taxes liés, des sommes importantes sont sorties illégalement du continent en direction des paradis fiscaux. 800 milliards de dollars auraient été transférés illégalement hors d'Afrique depuis 40 ans. Cet argent aurait largement pu contribuer à financer des programmes ambitieux de développement.
Enfin, l'économie informelle reste très présente. Selon le bureau international du travail, elle représente 72 % des emplois d'Afrique subsaharienne.
De forts potentiels de développement
L'Afrique connaît depuis les années 2000 une croissance économique moyenne de 4 % par an.
Elle possède de nombreux atouts et dispose notamment d'un marché intérieur qui se développe.
La croissance a permis l'émergence d'une classe moyenne, essentielle pour le développement d'un marché intérieur. L'augmentation de la population est également un facteur d'élargissement de ce marché.
L'Afrique est un continent riche en ressources naturelles :
- Les réserves de minerais et d'hydrocarbures sont importantes. Toutefois, l'argent qui en est tiré n'est pas forcément investi dans les autres domaines économiques et ce sont surtout des grandes entreprises occidentales, comme Total au Gabon, qui tirent des bénéfices de cette exploitation.
- Enfin, le potentiel agricole du continent est important. Les terres cultivables sont nombreuses mais l'agriculture est pour le moment très peu productive et certaines pratiques, comme le surpâturage, participent à la déforestation et à l'érosion des sols.
L'Afrique attire de plus en plus des investisseurs étrangers :
- Les Investissements directs à l'étranger (IDE) ont augmenté de 80 % entre 2000 et 2010.
- L'Afrique est « en chantier ». De nombreux projets de construction d'infrastructures sont en cours. Les lignes de TGV au Maroc et les axes de circulation font l'objet d'investissements importants.
- Les États les plus développés, tels que la France et les États-Unis, investissent en Afrique. Les pays émergents, et en premier lieu la Chine, sont désormais les premiers investisseurs du continent.
La situation de croissance n'est cependant pas homogène, elle ne bénéficie qu'à un certain nombre de pays.
- Le Nigeria et l'Afrique du Sud, les deux pays les plus riches du continent.
- Les « lions africains » qui affichent eux aussi une économie plus dynamique que la majorité des États du continent, tels que le Maroc, l'Angola, l'Algérie et l'Égypte. Ces pays représentent 60 % du PIB du continent.
De nombreux défis
Les défis de la croissance démographique
La population africaine est actuellement en transition démographique.
Elle regroupe 15 % de la population mondiale, soit 1,2 milliard d'habitants. On estime qu'en 2050, elle comprendra 2,5 milliards d'habitants. La plupart des pays du continent sont entrés dans la transition démographique, avec une diminution de la mortalité à 12 ‰ pour une natalité à 36 ‰. La fécondité est haute, à 4,7 enfants par femme en moyenne.
Cette transition n'est pas uniforme : l'Afrique du Nord et du Sud présentent une fécondité de 2,17 enfants par femme, mais l'Afrique subsaharienne enregistre une moyenne de 5 enfants par femme.
Une telle croissance démographique possède de bons et de mauvais aspects :
- D'un côté, la population est jeune, il y a 41 % de moins de 15 ans. Elle promet de devenir un fort réservoir de main-d'œuvre pour les activités manufacturières. D'ailleurs, la Chine délocalise déjà une partie de sa production en Afrique, notamment en Éthiopie.
- En revanche, la jeunesse de la population entraîne un fort taux de dépendance, il y a plus de jeunes inactifs que de jeunes actifs. Il faut éduquer les 330 millions de futurs travailleurs qui chercheront un emploi d'ici 15 ans.
Une grande partie des besoins de la population africaine n'étant pas satisfaits, l'augmentation de la population et de ses besoins est donc un défi de taille. Il faut être capable de construire des infrastructures et de fournir suffisamment d'emplois.
L'urbanisation massive est une autre conséquence de la croissance démographique.
- La métropolisation a permis la naissance de grandes métropoles comme Le Caire, Lagos, et Abidjan. En 2030, on estime que 75 % de la population africaine sera urbaine contre 50 % actuellement.
- L'urbanisation est inégale (plus aboutie au sud et au nord qu'au centre).
- Les villes africaines sont souvent dépourvues d'infrastructures et entourées de bidonvilles.
- Pourtant, les villes peuvent être un atout pour le développement puisque les conditions de vie y sont meilleures qu'à la campagne. De plus, les villes sont un relais de la mondialisation et malgré les nombreuses difficultés auxquelles elles font face, elles sont les zones les plus dynamiques à l'intérieur des pays.
Les défis environnementaux
Plusieurs problèmes environnementaux se développent en Afrique :
- En effet, l'exploitation des matières premières est une activité très polluante. Le delta du Niger est particulièrement frappé, on estime que la zone a subi plus de 7 000 marées noires durant les 40 dernières années.
- Les fronts pionniers ont pour conséquence une déforestation massive.
- Les grandes villes sont de plus en plus étalées. Cet étalement urbain est cause de pollution et nécessite des aménagements coûteux.
- Par ailleurs, la pêche industrielle, notamment dans l'Ouest de l'Afrique, diminue les stocks de poissons.
L'agriculture doit aussi pouvoir se moderniser, afin de répondre aux besoins des habitants. Elle doit donc devenir plus intensive tout en respectant l'environnement.
Pourtant, bien que les atteintes à l'environnement soient nombreuses, elles ne sont pour le moment pas considérées comme une priorité au regard des retards de développement que connaît l'Afrique.
Les défis économiques et politiques
Les défis économiques et politiques sont également nombreux en Afrique.
En 2014, le rapport de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) insistait sur une nécessaire croissance endogène. Cela signifie que l'Afrique doit sortir de la logique de l'économie rentière dans laquelle les profits issus de l'exploitation des ressources naturelles ne sont pas réinvestis dans l'économie réelle. Ces profits doivent être réinvestis dans les différents secteurs de l'économie afin de permettre un développement du continent.
L'intégration régionale est un défi que doit relever l'Afrique. Il existe actuellement une multitude d'organisations régionales sur le continent. On relève notamment l'existence de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, l'union de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ou encore le Marché commun de l'Afrique de l'Est et australe (COMESA). L'Union africaine (UA) est la seule organisation qui rassemble les 55 États africains.
La multitude de ces organisations limite leur efficacité et les rend concurrentes. Une réelle coopération économique devrait être réalisée à l'échelle continentale afin de permettre une meilleure intégration de l'Afrique dans la mondialisation.
Enfin, bien que certains pays aient connu des processus de démocratisation dans le cadre du printemps arabe, comme en Tunisie, de nombreux pays restent des dictatures.