Sommaire
IHéros, héroïnes et héroïsmes (5e)APrésentationBLe héros en constante évolutionIIInformer, déformer, s'informer (4e)APrésentationBLa presse et le journalisme1La presse2Le métier de journalisteCLa presse dans la littérature1Le lien entre la littérature et la presse2Le personnage du journaliste en littératureIIIAgir dans la cité : individu et pouvoir (3e)AL'engagement et la résistance dans la littératureBLe roman engagéCLe théâtre engagéDLa poésie engagéeHéros, héroïnes et héroïsmes (5e)
Présentation
Héroïsme
Le héros concerne les personnages masculins, l'héroïne, les personnages féminins. L'héroïsme renvoie à toutes les qualités et valeurs des héros et héroïnes.
La figure du héros et de l'héroïne révèle les valeurs et le fonctionnement de la société. Ils luttent contre les injustices qui peuvent exister dans le fonctionnement de la société.
Il y a différents types de « héros » :
- un demi-dieu ;
- un personnage qui se distingue par son courage et ses exploits extraordinaires ;
- un homme digne de l'estime publique ;
- le personnage principal d'une œuvre littéraire.
Le héros en constante évolution
Le héros épique | Dans la littérature antique, le héros est souvent d'origine mi-humaine, mi-divine. Doué d'une force exceptionnelle, il n'a pas peur de mourir et de perdre leur vie avec honneur et courage. | Ulysse dans l'Odyssée d'Homère ; Achille dans l'Iliade d'Homère ; Hector, époux d'Andromaque, aime son fils dans l'Iliade d'Homère |
La femme en rôle principal | La femme a un rôle principal dans l'action ; elle peut donner son nom à l'œuvre. Étant noble et courageuse, elle est prête à se sacrifier. | Clytemnestre chez Eschyle, Antigone chez Sophocle, Iphigénie et Phèdre chez Euripide. |
Le héros chevaleresque du Moyen Âge | Le héros fait preuve de force, de courage, de bravoure, de vaillance, et de loyauté pour combattre l'ennemi et pour défendre celui ou celle qui en a besoin. | Lancelot ou Le Chevalier à la Charrette de Chrétien de Troyes. |
La femme, boussole morale du héros | C'est pour une figure féminine que le chevalier subit des épreuves difficiles et douloureuses. C'est elle qui dicte les règles de conduite à avoir et décide d'offrir son cœur et son amour (thème de l'amour courtois). | Guenièvre dans Lancelot |
L'anti-héros | À partir du XIXe siècle, le héros perd progressivement de sa dimension exceptionnelle pour devenir plus humain, avec des qualités mais aussi des défauts. Dans ce cas-là, il est appelé « anti-héros ». | Jean Valjean envoyé au bagne pour avoir volé de la nourriture dans Les Misérables (1882) de Victor Hugo. |
Le héros d'aventure | Le héros d'aventure est exemplaire et courageux pour vivre des aventures incroyables. | Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873), Jules Verne. |
Informer, déformer, s'informer (4e)
Présentation
Informer
Informer signifie mettre en forme un fait, un événement, pour le transmettre au public. Le journaliste doit diffuser une information sûre et vérifiée.
Chaque citoyen doit s'informer pour savoir ce qui se passe dans le monde, dans la société dans laquelle il vit, pour apprendre, pour se faire un avis sur les faits d'actualité.
Le citoyen doit cependant être vigilant et bien voir si l'information donnée n'a pas été déformée, c'est-à-dire détournée de son sens premier et vrai.
La littérature donne à lire de nombreux exemples de fonctionnement de la presse et du journalisme, parfois dans le but de le critiquer.
La presse et le journalisme
La presse
Il existe plusieurs médias pour s'informer : presse écrite, papier ou en ligne, radio, télévision, réseaux sociaux, Internet, etc.
L'information suit un parcours précis entre le moment où un événement se produit et le moment où l'information est publiée par un journaliste : l'événement se produit, le journaliste avertit de cet événement, le journaliste vérifie l'information.
La presse est rarement neutre et suit des orientations politiques.
Les journaux paraissent à des rythmes différents :
- Le journal quotidien paraît tous les jours.
- Le journal hebdomadaire paraît une fois par semaine.
- Le journal mensuel paraît une fois par mois.
- Le journal bimensuel paraît deux fois par mois.
- Le journal bimestriel paraît tous les deux mois.
- Le journal trimestriel paraît tous les trois mois.
Un journal s'organise de la manière suivante :
- la une : la première page du journal qui doit attirer l'œil et faire vendre le journal ;
- les différents articles : il existe des articles courts (billet, brève, filet, encadré, compte-rendu, critique) et des articles longs (chronique, édito, enquête, fait divers, interview, reportage) ;
- le dessin de presse : cherche à dénoncer, à provoquer ou à émouvoir tout en informant le lecteur sur un événement ou un fait.
L'article obéit à des règles précises de présentation et de rédaction. Il répond aux questions « qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi ? ». Ce sont les règles d'or que doivent suivre les journalistes quand ils rédigent leurs articles.
Le métier de journaliste
Le but du métier de journaliste est de transmettre, de diffuser une information.
Le journaliste collecte, vérifie et transmet des informations fiables au public, en respectant un code de déontologie. Il peut couvrir des événements spécifiques ou d'actualité, toujours dans le respect de la liberté d'expression et du droit à l'information. Il se doit de vérifier si ces informations sont vraies avant de les diffuser.
Ce métier demande rigueur et impartialité pour informer sans influencer. Le journaliste joue un rôle-clé dans la société en garantissant un accès à une information véridique et éclairée, essentielle à la démocratie.
Le journaliste peut adopter, pour transmettre l'information :
- un point de vue objectif : le journaliste relate l'information de manière neutre. Il n'exprime pas une opinion ;
- un point de vue subjectif : le journaliste relate l'information en exprimant son opinion ou ses émotions.
La presse dans la littérature
Le lien entre la littérature et la presse
L'histoire de la presse et la littérature sont étroitement liées. La presse connaît un essor important au XIXe siècle avec le développement des chemins de fer qui favorise une diffusion plus rapide des différentes publications.
De nombreux romans ont fait l'objet d'une publication sous forme de feuilletons dans la presse avant d'être publiés dans leur totalité, sous forme de livre.
Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Le personnage du journaliste en littérature
Le journalisme devient un thème central en littérature au XIXe siècle. On le retrouve dans les romans des XIXe et XXe siècles.
L'écrivain décrit le fonctionnement du journal et le métier de journaliste en reconstituant la vie de la rédaction d'un journal. On trouve ce phénomène notamment dans les romans réalistes et naturalistes.
Les Illusions perdues d'Honoré de Balzac (1837) ou Bel-Ami de Guy de Maupassant (1885) sont deux romans très célèbres qui mettent en scène la rédaction d'un journal.
Le journaliste apprenti apprend le métier ; c'est l'occasion pour l'écrivain de souligner les qualités nécessaires et attendues pour ce métier.
Georges Duroy dans Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant.
Le bon journaliste est doté de qualités rédactionnelles, mène scrupuleusement son enquête, fait preuve de réflexion et de dynamisme.
Joseph Rouletabille dans Le Mystère de la chambre jaune (1907) Gaston Leroux.
Le journaliste corrompu ne respecte pas le code de déontologie ; il écrit des articles mensongers, ne vérifie pas ses sources, ne cherche pas minutieusement les informations, etc.
Georges Duroy dans Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant.
La littérature critique parfois les journalistes corrompus, comme Saint-Potin dans Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant, ou l'influence de l'argent sur la presse. Elle défend aussi les valeurs du journalisme, comme chez Albert Camus, journaliste en parallèle de son œuvre. Des écrivains utilisent la presse pour défendre la justice, à l'image d'Émile Zola avec « J'accuse… ! » (1898).
Agir dans la cité : individu et pouvoir (3e)
L'engagement et la résistance dans la littérature
Témoins des grands événements historiques (guerres mondiales, montée des extrémismes, régimes totalitaires), les écrivains ont utilisé leur plume pour agir. Romanciers, poètes et dramaturges se sont engagés pour défendre des valeurs et des idéaux, agissant pour ou contre le pouvoir. Certains ont dû résister en s'opposant aux autorités en place.
Les écrivains se sont engagés et ont résisté pour différentes raisons :
- témoigner et dénoncer les horreurs des deux guerres mondiales et exercer ainsi leur devoir de mémoire ;
- éveiller les consciences à la résistance et à l'hommage en manifestant leur soutien et leur solidarité ;
- défendre les libertés individuelle et/ou collective (liberté d'expression, liberté de voter, liberté de circuler, etc.).
Le roman engagé
Le roman engagé présente différentes formes et caractéristiques efficaces et propices pour rendre compte de son engagement et pour faire acte de résistance.
Autobiographie
L'autobiographie est une œuvre dont l'auteur, le narrateur et le personnage sont une seule et même personne. L'auteur s'engage, avec sincérité et vérité, à raconter sa vie, ce qu'il a vécu et la manière dont il a vu et subi les horreurs de l'histoire. Il peut aussi simplement raconter son parcourt de vie, sa carrière, ainsi que sa réussite.
Primo Lévi est ancien rescapé des camps d'Auschwitz. Il raconte, dans Si c'est un homme (1947), sa déportation ainsi que toutes les horreurs qu'il a vues, qu'il a subies.
Dans le témoignage, l'auteur raconte sans épargner la réalité et ses faits ce qu'il a vu, vécu, enduré.
Dans Ceux de 14, Maurice Genevoix raconte ses années de guerre, les combats, la vie des soldats durant la Grande Guerre.
Le roman épistolaire se base sur la correspondance, c'est-à-dire sur un échange de lettres entre un ou plusieurs personnages. Le lecteur se retrouve aux côtés des personnages, il peut se mettre à leur place.
Inconnu à cette adresse, de Kressmann Taylor, publié en 1938 et interdit par l'Allemagne nazie. C'est une correspondance fictive entre Max, juif américain d'origine allemande, qui vit aux États-Unis, et Martin, allemand, qui vit en Allemagne. Le lecteur assiste aux conséquences de la montée du nazisme.
La fiction peut évoquer la réalité historique en s'appuyant sur des faits vrais. Le roman met en place une intrigue développée dans un espace et un temps réels, en lien avec une période historique précise.
Dans son roman 14, Jean Echenoz imagine l'histoire de ses deux personnages, Anthime et Bossis, pris dans les combats de la Première Guerre mondiale.
Le théâtre engagé
Les dramaturges font acte de résistance contre les différentes oppressions en utilisant les pouvoirs du théâtre. Au XXe siècle, le théâtre exprime fortement l'engagement et la résistance, marqué par les bouleversements des guerres mondiales, les bombes atomiques et le génocide juif. Ces horreurs amènent les dramaturges à questionner le sens de la vie humaine, donnant naissance au courant de l'absurde.
L'absurde répond à cette angoisse existentielle et montre à quel point les régimes totalitaires et les guerres se basent sur l'arbitraire, sur l'injustice et sur des actes barbares.
Avec Caligula (1941 ; 1944), Albert Camus dénonce l'occupation allemande, les arrestations, les meurtres et les déportations arbitraires. Il fait aussi référence à la volonté nazie d'exterminer le peuple juif.
Les dramaturges puisent dans les textes de l'Antiquité des personnages et des réflexions essentielles sur l'humanité. Ils adaptent les mythes à leur époque, car ces récits restent intemporels. À travers ces adaptations, les auteurs critiquent le pouvoir et dénoncent les horreurs de leur temps.
Dans Antigone (1946), Jean Anouilh critique la soumission sans libre arbitre et dénonce l'abus de pouvoir de Créon, qui exerce un droit de vie et de mort sur ses sujets, notamment Antigone. Cette œuvre fait écho aux arrestations, emprisonnements et exécutions arbitraires de la Seconde Guerre mondiale.
La poésie engagée
La poésie est également un genre littéraire efficace pour rendre compte de son engagement et pour faire acte de résistance contre les différentes oppressions.
La poésie devient engagée lorsque le poète exprime ses idées et convictions en plus de ses émotions. Il s'adresse à ses contemporains, compagnons d'armes ou ennemis, souvent en les interpellant directement par un « tu » ou un « vous ». Son engagement se manifeste aussi par l'utilisation du « je ».
Joseph Kessel et Maurice Druon, son neveu, écrivent Le Chant des partisans en 1943. Le premier couplet s'adresse directement à tous ceux qui souhaitent s'engager et résister.
La poésie engagée s'ancre dans une réalité historique et sociale précise, en mentionnant des lieux, des personnes et des événements pour en souligner l'authenticité. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des poètes comme René Char, Louis Aragon, Robert Desnos, Paul Éluard et René Guy Cadou ont utilisé la poésie pour dénoncer les atrocités, soutenir les victimes et leur rendre hommage.
Paul Éluard écrit en 1942, durant la Seconde Guerre mondiale, le poème Liberté qui est un message d'espoir face à l'occupation allemande.