Driss Chraïbi
1926 - 2007
Marocain
Romans policier et autobiographique
Driss Chraïbi
Passé simple
1954
Driss Chraïbi
Les Boucs
1955
Driss Chraïbi
La Civilisation ma mère !
1972
Driss Chraïbi naît à Mazagan au Maroc. Il fréquente l'école coranique, fait ses études générales à Casablanca, puis apprend la chimie en France. Devenu ingénieur, il se tourne vers la littérature et le journalisme. Il publie alors Passé simple puis Les Boucs qui sont appréciés par les Français mais pas par son pays d'origine, qui l'accuse de trahir son pays quand il critique ses traditions. Ses romans sont en effet violents et le Maroc est à cette époque en lutte pour son indépendance.
Le premier roman raconte l'histoire d'un jeune homme, vivant au Maroc à l'époque coloniale, qui se révolte contre la bourgeoisie de son pays et son père abusant de son autorité, qu'il surnomme "le seigneur". L'auteur y dénonce les pratiques de la religion non conformes du Coran, notamment pour le traitement réservé aux femmes. Ce roman a un fond autobiographique. Le personnage principal se nomme d'ailleurs Driss.
Les Boucs se concentre sur le statut des immigrés nord-africains en France, exploités.
Dans La Civilisation, ma mère !, deux frères font découvrir le monde à leur mère qu'ils aiment beaucoup. Elle ne connaît strictement rien, pas même la radio. Elle ne sait ni lire ni écrire et n'est jamais sortie de chez elle depuis ses treize ans, âge auquel elle s'est mariée. Ils vont donc tout lui apprendre, de la lecture aux coutumes occidentales. Décrit avec beaucoup de détails, l'auteur s'inspire de sa propre mère et d'une autre femme qu'il a rencontrée pour créer son personnage principal. La mère, une fois instruite, va lutter en faveur de la condition féminine et de l'indépendance dans son pays.
Il écrit par la suite une quinzaine de livres, dont plusieurs sont des romans policiers donnant vie à un certain inspecteur Ali. Il devient aussi producteur pour l'ORTF à Paris puis part vivre au Canada pour enseigner la littérature maghrébine. Le contenu de ses romans s'apaise. Les romans historiques qu'il écrit sur son pays le réhabilitent aux yeux de ses concitoyens marocains. Il garde toujours une certaine ironie dans ses récits teintés d'humour.
La plupart de ses œuvres abordent des thèmes sérieux, comme les questions autour du racisme, du colonialisme, du traitement des femmes et de la religion.
On le retrouve à la radio pour France Culture qui lui permet de fréquenter des poètes. Il dirige même l'émission littéraire "Les Dramatiques" pendant trente années.
Il reçoit plusieurs prix, dont le celui de l'amitié franco-arabe en 1981. Il meurt dans la Drôme à l'âge de quatre-vingt ans sans terminer le dernier livre qu'il écrit et est enterré, selon ses vœux, à côté de son père, à Casablanca.
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