Interpréter les figures d'opposition en gras.
« De quel front immolant tout l'État à ma fille,
Roi sans gloire, j'irais vieillir dans ma famille !
Moi-même, je l'avoue avec quelque pudeur,
Charmé de mon pouvoir, et plein de ma grandeur,
Ces noms de Roi des rois, et de chef de la Grèce
Chatouillaient de mon coeur l'orgueilleuse faiblesse. »
Jean Racine, Iphigénie, Acte I, scène 1, 1674
« Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. »
Voltaire, Candide, chapitre III, 1759
« Elle déplie la lettre résolument et lit.
"Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ;
Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut ;
Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut."
Elle pose la lettre sur la table. »
Victor Hugo, Ruy Blas, Acte II, scène 2, 1838
« Avec grand bruit et grand fracas
Un Torrent tombait des montagnes :
Tout fuyait devant lui ; l'horreur suivait ses pas,
Il faisait trembler les campagnes.
Nul voyageur n'osait passer
Une barrière si puissante :
Un seul vit des voleurs, et se sentant presser,
Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.
Ce n'était que menace, et bruit, sans profondeur ; »
Jean de La Fontaine, « Le Torrent et la Rivière », Fables, 1678
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure »
Guillaume Apollinaire, « Le Pont Mirabeau », Alcools