Lire les extraits de textes, puis compléter les phrases suivantes en déterminant les indices du registre merveilleux.
« Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle put trouver, et la porta à sa Marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au Bal. Sa Marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. »
(Charles Perrault, « Cendrillon ou la Petite pantoufle de verre », Contes, 1697)
« La fillette se moqua de la défense de ses parents et alla quand même là-bas. Quand elle arriva chez Dame Trude, la vieille lui demanda :
— Pourquoi es-tu si pâle ?
— Oh ! dit-elle en tremblant de tout son corps, c'est que j'ai eu si peur de ce que j'ai vu.
— Et qu'est-ce que tu as vu ? demanda la vieille.
— J'ai vu sur votre seuil un homme noir, dit la fillette.
— C'était un charbonnier, dit la vieille.
— Après, j'ai vu un homme vert, dit la fillette.
— Un chasseur dans son uniforme, dit la vieille.
— Après, j'ai vu un homme tout rouge de sang.
— C'était un boucher, dit la vieille.
— Ah ! Dame Trude, dans mon épouvante, j'ai regardé par la fenêtre chez vous, mais je ne vous ai pas vue : j'ai vu le Diable en personne avec une tête de feu.
— Oh ! dit la vieille, ainsi tu as vu la sorcière dans toute sa splendeur ! Et cela, je l'attendais et je le désirais de toi depuis longtemps : maintenant tu vas me réjouir.
Elle transforma la fillette en une grosse bûche qu'elle jeta au feu, et quand la bûche fut bien prise et en train de flamber, Dame Trude s'assit devant et s'y chauffa délicieusement en disant : "Oh ! le bon feu comme il flambe bien clair pour une fois !" »
(Jacob et Wilhelm Grimm, « Dame Trude », Contes, 1812)
« Après les cérémonies du baptême toute la compagnie revint au palais du roi, où il y avait un grand festin pour les fées. On mit devant chacune d'elles un couvert magnifique, avec un étui d'or massif, où il y avait une cuiller, une fourchette, et un couteau de fin or, garni de diamants et de rubis. Mais comme chacun prenait sa place à table, on vit entrer une vieille fée qu'on n'avait point priée parce qu'il y avait plus de cinquante ans qu'elle n'était sortie d'une tour et qu'on la croyait morte, ou enchantée. »
(Charles Perrault, « La Belle au bois dormant », Contes de ma mère l'Oye, 1697)
« Elle ouvrit la bibliothèque, et vit un livre, où il y avait écrit en lettres d'or : Souhaitez, commandez, vous êtes ici la reine et la maîtresse. "Hélas ! dit-elle en soupirant, je ne souhaite rien que de revoir mon pauvre père et de savoir ce qu'il fait à présent." Elle avait dit cela en elle-même. Quelle fut sa surprise, en jetant les yeux sur un grand miroir, d'y voir sa maison où son père arrivait avec un visage extrêmement triste ; ses sœurs venaient au-devant de lui ; et, malgré́ les grimaces qu'elles faisaient pour paraître affligées, la joie qu'elles avaient de la perte de leur sœur, paraissait sur leur visage. »
(Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1757)
« Elle prit le plus beau flacon d'argent qui fut au logis. Elle ne fut pas plus tôt arrivée à la fontaine, qu'elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire. C'était la même fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l'air et les habits d'une princesse, pour voir jusqu'où irait la malhonnêteté de cette fille. "Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour vous donner à boire ? Justement j'ai apporté un flacon d'argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J'en suis d'avis : buvez à même si vous voulez. — Vous n'êtes guère honnête, reprit la fée, sans se mettre en colère. Eh bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don qu'à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent, ou un crapaud." »
(Charles Perrault, « Les Fées », Contes, 1695)