Lire les extraits de textes, puis compléter les phrases suivantes en déterminant les indices du genre littéraire de la nouvelle.
« Pierre Landry naquit rue Saint-Honoré, près des Halles, en plein pays de badauderie. Sa nourrice lui donna ses premières leçons de lecture en lui faisant épeler les enseignes et les affiches. Il se prit d'amitié pour ces grands carrés de papier, rouges, jaunes, bleus, et plus tard, lorsqu'il polissonna dans les rues, il aima d'amour certaines les affiches, celles où il y avait beaucoup à lire et où les lettres étaient énormes et bizarres.
Son père, bonnetier retiré, compléta son éducation en lui confiant, chaque soir, la quatrième page de son journal. Il est admis que les enfants reconnaissent plus facilement les gros caractères des annonces.
À vingt ans, Pierre Landry resta orphelin. Il se trouva possesseur d'une fortune assez considérable, et il résolut de vivre en égoïste, ramenant en son bien personnel tous les progrès de la civilisation. »
(Émile Zola, Victime de la réclame, 1866)
« Si j'étais un moraliste, je prononcerais un discours sur ce tas de fange, et tirerais ainsi la morale de cette histoire. Pierre Landry, la déplorable victime de la réclame, montre ce que nous deviendrons, nous, les badauds d'aujourd'hui, si nous avons la naïveté de vivre la vie douce et heureuse que promettent les annonces. Puisque les trafiquants abusent d'une façon ridicule et mauvaise de la liberté qu'ils ont d'appeler le public dans leur boutique, ne cédons pas, comme Pierre Landry, à la faiblesse que nous avons trop souvent de les écouter et de nous laisser duper. »
(Émile Zola, Victime de la réclame, 1866)
« Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le ministre la remarqua.
Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au cœur des femmes. »
(Guy de Maupassant, La Parure, 1884)
« J'entendais battre mon cœur ! Et j'entendais autre chose aussi ! Quoi ? Un bruit confus innommable ! Était-ce dans la tête affolée, dans la nuit impénétrable, ou sous la terre mystérieuse, sous la terre ensemencée de cadavres humains, ce bruit. Je regardais autour de moi !
Combien de temps suis-je resté là ? Je ne sais pas. J'étais paralysé par la terreur, j'étais ivre d'épouvante, prêt à hurler, prêt à mourir.
Et soudain il me sembla que la dalle de marbre sur laquelle j'étais assis remuait. Certes, elle remuait, comme si l'on eût soulevée. D'un bond je me jetai sur le tombeau voisin, et je vis, oui, je vis la pierre que je venais de quitter se dresser toute droite ; et le mort apparut, un squelette nu qui, de son dos courbé, la rejetait. Je voyais, je voyais très bien, quoique la nuit fût profonde. »
(Guy de Maupassant, La Morte, 1887)
« Pas de lune ! Quelle nuit ! J'avais peur, une peur affreuse dans ces étroits sentiers, entre deux lignes de tombes ! des tombes ! des tombes ! des tombes ! Toujours des tombes ! À droite, à gauche, devant moi, autour de moi, partout, des tombes ! Je m'assis sur une d'elles, car je ne pouvais plus marcher tant mes genoux fléchissaient.
J'entendais battre mon cœur ! Et j'entendais autre chose aussi ! Quoi ? Un bruit confus innommable ! Était-ce dans la tête affolée, dans la nuit impénétrable, ou sous la terre mystérieuse, sous la terre ensemencée de cadavres humains, ce bruit. Je regardais autour de moi ! »
(Guy de Maupassant, La Morte, 1887)