Sommaire
ILes figures par analogieALa comparaison et la métaphore1La comparaison2La métaphoreBLa personnification et l'allégorie1La personnification2L'allégorieCLa métonymie et la synecdoque1La métonymie2La synecdoqueDL'hypallage et la périphrase1L'hypallage2La périphraseIILes figures d'exagération et les figures d'atténuationALes figures d'exagération1L'hyperbole2L'énumération et la gradation3L'anaphoreBLes figures d'atténuation1L'euphémisme2La litoteCLes figures d'opposition1L'antiphrase2L'antithèse3L'oxymoreIIILes figures par constructionALe parallélismeBLe chiasmeCL'anacolutheLes figures par analogie
La comparaison et la métaphore
La comparaison
Comparaison
Une comparaison met en relation deux éléments de façon à les rendre similaires sur un ou plusieurs points déterminés.
Ces fleurs sont comme des bijoux : elles sont précieuses.
Dans cet exemple, le mot de comparaison "comme" permet d'établir une relation analogique entre deux objets.
La comparaison utilise un outil de comparaison. L'outil de comparaison peut être :
- Le(s) même(s) / La même
- Pareil(les)
- Comme
- Différent(es)
- Tandis que
- Contrairement à
- Autant ... que
- Moins ... que
- Plus que
- Le plus
- Le moins
La terre est bleue comme une orange
Paul Éluard
L'Amour la Poésie, Paris, éd. Gallimard, coll. "Poésie/Gallimard" (1966)
1929
La terre et l'orange sont toutes les deux rondes. La rondeur est donc le point de comparaison. L'outil de comparaison est l'adverbe "comme".
La métaphore
Métaphore
La métaphore met en comparaison deux éléments mais aucun outil de comparaison n'est explicite.
Ces bijoux des jardins s'appellent des roses.
Dans cet exemple, il n'y a pas d'outil de comparaison pour lier "roses" et "bijoux", c'est donc une métaphore.
Le plus souvent, seul le comparant est explicite. En effet, il n'est pas toujours nécessaire d'exprimer le comparé (c'est-à-dire l'élément réel, dénoté) pour comprendre la métaphore. Le contexte suffit.
La personnification et l'allégorie
La personnification
Personnification
La personnification est une figure de style qui consiste à attribuer des caractéristiques humaines à ce qui n'est pas humain.
Le Chien dit : "Je veux sortir !"
Dans cet exemple, il y a une personnification notable par la majuscule au mot "chien" et le fait que le chien parle (attribution à un animal d'une qualité humaine).
La Déroute, géante à la face effarée (...),
La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut !
Victor Hugo
"L'Expiation", Les Châtiments, Paris, éd. Henri Samuel et Cie
1852
La déroute ressemble à un personnage humain, puisqu'elle s'exprime. De plus, le poète choisit de l'écrire avec un "d" majuscule. Il s'agit donc d'une personnification.
L'allégorie
Allégorie
L'allégorie rapproche une idée abstraite d'un élément concret du monde (objet, animal, personne, etc.).
La paix est souvent représentée par l'allégorie d'une colombe ou d'un rameau d'olivier.
Si la personnification ou l'allégorie est un personnage qui tient un discours, celle-ci s'appelle une prosopopée. La prosopopée est le fait de faire parler ce qui ne peut pas parler.
La Mort se leva et, d'une voix tonitruante, elle déclara : "Ton heure est arrivée."
Dans cet exemple, la mort est un personnage qui parle. On parle de prosopopée.
La métonymie et la synecdoque
La métonymie
Métonymie
Une métonymie est une figure de substitution qui remplace un élément par un autre qui lui est relié logiquement : la partie pour le tout, le contenant pour le contenu, le bâtiment pour la fonction, le nom de l'inventeur pour l'objet, etc...
Le mot "poubelle" est une métonymie. En effet, cet objet a pris le nom de son concepteur, Eugène Poubelle.
Rodrigue, as-tu du cœur ?
Corneille
Le Cid, Paris, éd. F. Targa
1637
Dans cette citation, la qualité "empathie" est désignée par la partie du corps "cœur".
La synecdoque
Synecdoque
Une synecdoque est une figure de substitution qui remplace le tout par la partie ou l'objet par la matière avec laquelle il est fait.
Des voiles s'éloignent au loin.
Dans cet exemple, les "voiles" symbolisent les bateaux. Une partie des bateaux est donc utilisée pour parler du tout.
La synecdoque est donc un cas particulier de la métonymie.
L'hypallage et la périphrase
L'hypallage
Hypallage
Une hypallage est une figure de construction qui inverse les compléments et les noms dans une phrase.
"Ce marchand accoudé sur son comptoir avide."
(Victor Hugo, Les Chants du crépuscule, dans Œuvres complètes de Victor Hugo, Paris, éd. Ollendorf (1909), 1835).
"Comptoir" et "avide" ne sont pas liés, en vérité c'est le "marchand" qui est "avide".
Cette figure de style, assez rare, est surtout employée dans des textes poétiques.
La périphrase
Périphrase
Une périphrase est une figure de substitution qui remplace un mot par un groupe de mots de sens similaire.
"L'astre du jour" désigne le soleil.
L'emploi de la périphrase n'est pas anodin. Il manifeste une démarche chez le locuteur : atténuer, préciser son propos, lui donner une tonalité comique ou ironique, etc.
Les figures d'exagération et les figures d'atténuation
Elles sont aussi appelées figures d'amplification.
Les figures d'exagération
L'hyperbole
Hyperbole
Une hyperbole est une figure d'exagération (ou amplification) qui intensifie un propos.
Mourir de rire.
Dans l'exemple précédent, on exagère le propos.
DORINE.
[...]
Ses moindres actions lui semblent des miracles.
Molière
Tartuffe, Acte I, scène II, Paris, éd. Jean Ribou (1669)
Création : 1664
Dans cet exemple, il y a une hyperbole car une "action" devient un "miracle".
Il existe divers moyens de construire une hyperbole :
- En choisissant un mot de vocabulaire plus fort que le mot attendu
- En employant le superlatif (le plus, le moins)
- En employant des adverbes d'intensité (très, trop, etc.)
- En faisant des comparaisons avec des éléments démesurés
Il est beau comme un dieu.
Dans l'exemple précédent, la comparaison est démesurée.
L'énumération et la gradation
Énumération
L'énumération (ou accumulation) est une figure d'amplification qui consiste à faire une liste de mots de la même classe grammaticale, qui ont un thème commun. Ils sont séparés par des virgules. Le but est d'insister sur la même idée.
Adieu veau, vache, cochon, couvée
Jean de La Fontaine
"La Laitière et le Pot au lait", Fables, Paris, éd. Barbin et Thierry
1668-1694
L'énumération manifeste un pluriel qui a une valeur d'exagération.
Gradation
Une gradation est une énumération dans laquelle chaque terme énuméré est plus fort que le terme précédent.
DON DIÈGUE.
[...]
Va, cours, vole et nous venge.
Pierre Corneille
Le Cid, Acte I, scène 5, Paris, éd. F. Targa
1637
La gradation est donc un cas particulier de l'énumération.
L'anaphore
Anaphore
Une anaphore est une figure par amplification qui fonctionne par la répétition d'un mot ou d'un groupe de mots en début de phrase ou de vers.
Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade.
Victor Hugo
"Le Petit Roi de Galice", La Légende des siècles, Paris, éd. Pierre-Jules Hetzel
1859
CAMILLE.
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome, qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Pierre Corneille
Horace, Acte IV, scène 5, Paris, éd. Augustin Courbé (1641)
Création : 1640
Camille manifeste ici la montée de sa colère contre la ville de Rome en répétant son nom au début de chacun de ses vers.
Les figures d'atténuation
L'euphémisme
Euphémisme
Un euphémisme est une figure d'atténuation qui consiste à remplacer le mot par un autre mot ou un groupe de mots qui amoindrit le sens attendu.
Il nous a quittés.
Dans cet exemple, le propos est atténué, car ce que signifie vraiment l'expression est : "Il est mort."
Cette figure d'atténuation est souvent utilisée dans le discours argumentatif, afin de ménager la susceptibilité du destinataire.
La litote
La litote appartient aux figures par atténuation, mais l'effet produit est une amplification.
Litote
Une litote est une figure qui consiste à dire moins tout en signifiant plus, et ce en utilisant la négation ou l'atténuation feinte.
Ce n'est pas peu dire.
Dans cet exemple, la négation est utilisée pour renforcer le propos. Ce que signifie vraiment l'expression est : "C'est vraiment dire !"
On reconnaît souvent la litote à la présence d'une double négation (parfois implicite).
Les figures d'opposition
L'antiphrase
Antiphrase
Une antiphrase est une figure par opposition qui formule une idée mais exprime implicitement l'idée contraire.
C'est du beau travail !
Dans cet exemple, l'antiphrase est utilisée pour exprimer le contraire : "C'est une catastrophe !"
Cette figure de style est souvent employée pour exprimer le registre ironique.
L'antithèse
Antithèse
Une antithèse est une figure d'opposition qui juxtapose deux idées ou deux phrases contraires.
Ver de terre amoureux d'une étoile
Victor Hugo
Ruy Blas, Acte II, scène 2, Bruxelles, Société belge de librairie (1939)
1838
L'oxymore
Oxymore
Un oxymore est une figure d'opposition qui associe deux mots de sens contraires dans une construction grammaticale (sujet/verbe, nom/adjectif qualificatif, verbe/adverbe, etc.).
Je serai ton cercueil, aimable pestilence.
Charles Baudelaire
"Le Flacon", Les Fleurs du Mal, Alençon, éd. Poulet-Malassis et de Broise
1857
L'oxymore est donc un cas particulier de l'antithèse.
Les figures par construction
Le parallélisme
Parallélisme
Le parallélisme est une figure par construction qui présente la répétition d'une même construction grammaticale dans deux groupes de mots.
"Craintive je te sers, aveugle je te suis." (Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet, Amsterdam, Et. Ledet et Cie (1743), Création : 1741)
Dans l'exemple précédent, Voltaire utilise un parallélisme syntaxique, cela donne un rythme poétique à la phrase.
On retrouve souvent cette figure dans les descriptions romanesques et dans le genre poétique.
Le parallélisme donne du rythme et peut servir à exprimer une amplification.
Le chiasme
Chiasme
Un chiasme est un parallélisme dont les termes sont inversés dans le second groupe de mots.
Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
Jean Racine
Les Plaideurs , Paris, éd. Claude Barbin (1669)
1668
Cette figure de style peut souligner un paradoxe, une opposition.
L'anacoluthe
Anacoluthe
L'anacoluthe est une figure par construction qui se caractérise par une rupture dans la construction grammaticale de la phrase.
"Lui qui aimait tant ses aises, une veste n'importe comment, un vieux pantalon, il n'aimait que ça, les vieux vêtements."
(Nathalie Sarraute, Le Planétarium, Paris, éd. Gallimard, 1959)
Dans cet exemple, Nathalie Sarraute crée une rupture grammaticale pour renforcer son idée.
L'anacoluthe sert très souvent à exprimer la surprise.