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Fénelon, Les Aventures de Télémaque Commentaire type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 20/05/2025 - Conforme au programme 2025-2026

Polynésie, 2014

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Fénélon, Les Aventures de Télémaque

1699

Ce roman fut composé par Fénelon pour l'éducation de l'héritier royal à une époque où le souverain se doit de maîtriser l'art de la guerre. Dans notre extrait, le prince grec, Télémaque, prisonnier en Égypte, assiste à une guerre civile.

Je fus, du haut de cette tour, spectateur d'un sanglant combat. Les Égyptiens qui avaient appelé à leur secours les étrangers, après avoir favorisé leur descente, attaquèrent les autres Égyptiens, qui avaient le roi à leur tête. Je voyais ce roi qui animait les siens par son exemple : il paraissait comme le dieu Mars1. Des ruisseaux de sang coulaient autour de lui. Les roues de son char étaient teintes d'un sang noir, épais et écumant. À peine pouvaient-elles passer sur des tas de corps morts écrasés. Ce jeune roi, bien fait, vigoureux, d'une mine haute et fière, avait dans ses yeux la fureur et le désespoir : il était comme un beau cheval qui n'a point de bouche2 ; son courage le poussait au hasard, et la sagesse ne modérait point sa valeur. Il ne savait ni réparer ses fautes, ni donner des ordres précis, ni prévoir les maux qui le menaçaient, ni ménager les gens dont il avait le plus grand besoin. Ce n'était pas qu'il manquât de génie. Ses lumières égalaient son courage, mais il n'avait jamais été instruit par la mauvaise fortune, ses maîtres avaient empoisonné par la flatterie son beau naturel. Il était enivré de sa puissance et de son bonheur ; il croyait que tout devait céder à ses désirs fougueux : la moindre résistance enflammait sa colère. Alors il ne résonnait plus. Il était comme hors de lui-même. Son orgueil furieux en faisait une bête farouche. Sa bonté naturelle et sa droite raison l'abandonnaient en un instant. Ses plus fidèles serviteurs étaient réduits à s'enfuir. Il n'aimait plus que ceux qui flattaient ses passions. Ainsi il prenait toujours des partis extrêmes contre ses véritables intérêts, et il forçait tous les gens de bien à détester sa folle conduite. Longtemps sa valeur le soutint contre la multitude de ses ennemis. Mais enfin il fut accablé. Je le vis périr : le dard3 d'un Phénicien perça sa poitrine. Il tomba de son char, que les chevaux traînaient toujours, et ne pouvant plus tenir les rênes, il fut mis sous les pieds des chevaux. Un soldat de l'île de Chypre lui coupa la tête, et, la prenant par les cheveux, il la montra comme un triomphe à toute l'armée victorieuse.

"Je me souviendrai toute ma vie d'avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte, qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant, que la mort même n'avait pu effacer. Toute ma vie il sera peint devant mes yeux, et si jamais les dieux me faisaient régner, je n'oublierais point, après un si funeste exemple, qu'un roi n'est digne de commander, et n'est heureux dans sa puissance, qu'autant qu'il la soumet à la raison. Hé ! quel malheur, pour un homme destiné à faire le bonheur public, de n'être le maître de tant d'hommes que pour les rendre malheureux."

1 Mars : dieu de la guerre
2Cheval qui n'a point de bouche : le cheval qui n'obéit pas
3Dard : arme de jet

D'après Fénelon, qui le prince doit-il servir ?

Fénelon, Les Aventures de Télémaque

1699

Ce roman fut composé par Fénelon pour l'éducation de l'héritier royal à une époque où le souverain se doit de maîtriser l'art de la guerre. Dans notre extrait, le prince grec, Télémaque, prisonnier en Égypte, assiste à une guerre civile.

Je fus, du haut de cette tour, spectateur d'un sanglant combat. Les Égyptiens qui avaient appelé à leur secours les étrangers, après avoir favorisé leur descente, attaquèrent les autres Égyptiens, qui avaient le roi à leur tête. Je voyais ce roi qui animait les siens par son exemple : il paraissait comme le dieu Mars1. Des ruisseaux de sang coulaient autour de lui. Les roues de son char étaient teintes d'un sang noir, épais et écumant. À peine pouvaient-elles passer sur des tas de corps morts écrasés. Ce jeune roi, bien fait, vigoureux, d'une mine haute et fière, avait dans ses yeux la fureur et le désespoir : il était comme un beau cheval qui n'a point de bouche2 ; son courage le poussait au hasard, et la sagesse ne modérait point sa valeur. Il ne savait ni réparer ses fautes, ni donner des ordres précis, ni prévoir les maux qui le menaçaient, ni ménager les gens dont il avait le plus grand besoin. Ce n'était pas qu'il manquât de génie. Ses lumières égalaient son courage, mais il n'avait jamais été instruit par la mauvaise fortune, ses maîtres avaient empoisonné par la flatterie son beau naturel. Il était enivré de sa puissance et de son bonheur ; il croyait que tout devait céder à ses désirs fougueux : la moindre résistance enflammait sa colère. Alors il ne résonnait plus. Il était comme hors de lui-même. Son orgueil furieux en faisait une bête farouche. Sa bonté naturelle et sa droite raison l'abandonnaient en un instant. Ses plus fidèles serviteurs étaient réduits à s'enfuir. Il n'aimait plus que ceux qui flattaient ses passions. Ainsi il prenait toujours des partis extrêmes contre ses véritables intérêts, et il forçait tous les gens de bien à détester sa folle conduite. Longtemps sa valeur le soutint contre la multitude de ses ennemis. Mais enfin il fut accablé. Je le vis périr : le dard3 d'un Phénicien perça sa poitrine. Il tomba de son char, que les chevaux traînaient toujours, et ne pouvant plus tenir les rênes, il fut mis sous les pieds des chevaux. Un soldat de l'île de Chypre lui coupa la tête, et, la prenant par les cheveux, il la montra comme un triomphe à toute l'armée victorieuse.

"Je me souviendrai toute ma vie d'avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte, qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant, que la mort même n'avait pu effacer. Toute ma vie il sera peint devant mes yeux, et si jamais les dieux me faisaient régner, je n'oublierais point, après un si funeste exemple, qu'un roi n'est digne de commander, et n'est heureux dans sa puissance, qu'autant qu'il la soumet à la raison. Hé ! quel malheur, pour un homme destiné à faire le bonheur public, de n'être le maître de tant d'hommes que pour les rendre malheureux."

1Mars : dieu de la guerre
2cheval qui n'a point de bouche : le cheval qui n'obéit pas
3dard : arme de jet

Que dénonce Fénelon dans ce texte ?

Fénelon, Les Aventures de Télémaque

1699

Ce roman fut composé par Fénelon pour l'éducation de l'héritier royal à une époque où le souverain se doit de maîtriser l'art de la guerre. Dans notre extrait, le prince grec, Télémaque, prisonnier en Égypte, assiste à une guerre civile.

Je fus, du haut de cette tour, spectateur d'un sanglant combat. Les Égyptiens qui avaient appelé à leur secours les étrangers, après avoir favorisé leur descente, attaquèrent les autres Égyptiens, qui avaient le roi à leur tête. Je voyais ce roi qui animait les siens par son exemple : il paraissait comme le dieu Mars1. Des ruisseaux de sang coulaient autour de lui. Les roues de son char étaient teintes d'un sang noir, épais et écumant. À peine pouvaient-elles passer sur des tas de corps morts écrasés. Ce jeune roi, bien fait, vigoureux, d'une mine haute et fière, avait dans ses yeux la fureur et le désespoir : il était comme un beau cheval qui n'a point de bouche2 ; son courage le poussait au hasard, et la sagesse ne modérait point sa valeur. Il ne savait ni réparer ses fautes, ni donner des ordres précis, ni prévoir les maux qui le menaçaient, ni ménager les gens dont il avait le plus grand besoin. Ce n'était pas qu'il manquât de génie. Ses lumières égalaient son courage, mais il n'avait jamais été instruit par la mauvaise fortune, ses maîtres avaient empoisonné par la flatterie son beau naturel. Il était enivré de sa puissance et de son bonheur ; il croyait que tout devait céder à ses désirs fougueux : la moindre résistance enflammait sa colère. Alors il ne résonnait plus. Il était comme hors de lui-même. Son orgueil furieux en faisait une bête farouche. Sa bonté naturelle et sa droite raison l'abandonnaient en un instant. Ses plus fidèles serviteurs étaient réduits à s'enfuir. Il n'aimait plus que ceux qui flattaient ses passions. Ainsi il prenait toujours des partis extrêmes contre ses véritables intérêts, et il forçait tous les gens de bien à détester sa folle conduite. Longtemps sa valeur le soutint contre la multitude de ses ennemis. Mais enfin il fut accablé. Je le vis périr : le dard3 d'un Phénicien perça sa poitrine. Il tomba de son char, que les chevaux traînaient toujours, et ne pouvant plus tenir les rênes, il fut mis sous les pieds des chevaux. Un soldat de l'île de Chypre lui coupa la tête, et, la prenant par les cheveux, il la montra comme un triomphe à toute l'armée victorieuse.

"Je me souviendrai toute ma vie d'avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte, qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant, que la mort même n'avait pu effacer. Toute ma vie il sera peint devant mes yeux, et si jamais les dieux me faisaient régner, je n'oublierais point, après un si funeste exemple, qu'un roi n'est digne de commander, et n'est heureux dans sa puissance, qu'autant qu'il la soumet à la raison. Hé ! quel malheur, pour un homme destiné à faire le bonheur public, de n'être le maître de tant d'hommes que pour les rendre malheureux."

1Mars : dieu de la guerre
2cheval qui n'a point de bouche : le cheval qui n'obéit pas
3dard : arme de jet

À quoi est comparé le prince ?

Fénelon, Les Aventures de Télémaque

1699

Ce roman fut composé par Fénelon pour l'éducation de l'héritier royal à une époque où le souverain se doit de maîtriser l'art de la guerre. Dans notre extrait, le prince grec, Télémaque, prisonnier en Égypte, assiste à une guerre civile.

Je fus, du haut de cette tour, spectateur d'un sanglant combat. Les Égyptiens qui avaient appelé à leur secours les étrangers, après avoir favorisé leur descente, attaquèrent les autres Égyptiens, qui avaient le roi à leur tête. Je voyais ce roi qui animait les siens par son exemple : il paraissait comme le dieu Mars1. Des ruisseaux de sang coulaient autour de lui. Les roues de son char étaient teintes d'un sang noir, épais et écumant. À peine pouvaient-elles passer sur des tas de corps morts écrasés. Ce jeune roi, bien fait, vigoureux, d'une mine haute et fière, avait dans ses yeux la fureur et le désespoir : il était comme un beau cheval qui n'a point de bouche2 ; son courage le poussait au hasard, et la sagesse ne modérait point sa valeur. Il ne savait ni réparer ses fautes, ni donner des ordres précis, ni prévoir les maux qui le menaçaient, ni ménager les gens dont il avait le plus grand besoin. Ce n'était pas qu'il manquât de génie. Ses lumières égalaient son courage, mais il n'avait jamais été instruit par la mauvaise fortune, ses maîtres avaient empoisonné par la flatterie son beau naturel. Il était enivré de sa puissance et de son bonheur ; il croyait que tout devait céder à ses désirs fougueux : la moindre résistance enflammait sa colère. Alors il ne résonnait plus. Il était comme hors de lui-même. Son orgueil furieux en faisait une bête farouche. Sa bonté naturelle et sa droite raison l'abandonnaient en un instant. Ses plus fidèles serviteurs étaient réduits à s'enfuir. Il n'aimait plus que ceux qui flattaient ses passions. Ainsi il prenait toujours des partis extrêmes contre ses véritables intérêts, et il forçait tous les gens de bien à détester sa folle conduite. Longtemps sa valeur le soutint contre la multitude de ses ennemis. Mais enfin il fut accablé. Je le vis périr : le dard3 d'un Phénicien perça sa poitrine. Il tomba de son char, que les chevaux traînaient toujours, et ne pouvant plus tenir les rênes, il fut mis sous les pieds des chevaux. Un soldat de l'île de Chypre lui coupa la tête, et, la prenant par les cheveux, il la montra comme un triomphe à toute l'armée victorieuse.

"Je me souviendrai toute ma vie d'avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte, qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant, que la mort même n'avait pu effacer. Toute ma vie il sera peint devant mes yeux, et si jamais les dieux me faisaient régner, je n'oublierais point, après un si funeste exemple, qu'un roi n'est digne de commander, et n'est heureux dans sa puissance, qu'autant qu'il la soumet à la raison. Hé ! quel malheur, pour un homme destiné à faire le bonheur public, de n'être le maître de tant d'hommes que pour les rendre malheureux."

1Mars : dieu de la guerre
2cheval qui n'a point de bouche : le cheval qui n'obéit pas
3dard : arme de jet

Quel registre trouve-t-on dans ce texte ?

Fénelon, Les Aventures de Télémaque

1699

Ce roman fut composé par Fénelon pour l'éducation de l'héritier royal à une époque où le souverain se doit de maîtriser l'art de la guerre. Dans notre extrait, le prince grec, Télémaque, prisonnier en Égypte, assiste à une guerre civile.

Je fus, du haut de cette tour, spectateur d'un sanglant combat. Les Égyptiens qui avaient appelé à leur secours les étrangers, après avoir favorisé leur descente, attaquèrent les autres Égyptiens, qui avaient le roi à leur tête. Je voyais ce roi qui animait les siens par son exemple : il paraissait comme le dieu Mars1. Des ruisseaux de sang coulaient autour de lui. Les roues de son char étaient teintes d'un sang noir, épais et écumant. À peine pouvaient-elles passer sur des tas de corps morts écrasés. Ce jeune roi, bien fait, vigoureux, d'une mine haute et fière, avait dans ses yeux la fureur et le désespoir : il était comme un beau cheval qui n'a point de bouche2 ; son courage le poussait au hasard, et la sagesse ne modérait point sa valeur. Il ne savait ni réparer ses fautes, ni donner des ordres précis, ni prévoir les maux qui le menaçaient, ni ménager les gens dont il avait le plus grand besoin. Ce n'était pas qu'il manquât de génie. Ses lumières égalaient son courage, mais il n'avait jamais été instruit par la mauvaise fortune, ses maîtres avaient empoisonné par la flatterie son beau naturel. Il était enivré de sa puissance et de son bonheur ; il croyait que tout devait céder à ses désirs fougueux : la moindre résistance enflammait sa colère. Alors il ne résonnait plus. Il était comme hors de lui-même. Son orgueil furieux en faisait une bête farouche. Sa bonté naturelle et sa droite raison l'abandonnaient en un instant. Ses plus fidèles serviteurs étaient réduits à s'enfuir. Il n'aimait plus que ceux qui flattaient ses passions. Ainsi il prenait toujours des partis extrêmes contre ses véritables intérêts, et il forçait tous les gens de bien à détester sa folle conduite. Longtemps sa valeur le soutint contre la multitude de ses ennemis. Mais enfin il fut accablé. Je le vis périr : le dard3 d'un Phénicien perça sa poitrine. Il tomba de son char, que les chevaux traînaient toujours, et ne pouvant plus tenir les rênes, il fut mis sous les pieds des chevaux. Un soldat de l'île de Chypre lui coupa la tête, et, la prenant par les cheveux, il la montra comme un triomphe à toute l'armée victorieuse.

"Je me souviendrai toute ma vie d'avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte, qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant, que la mort même n'avait pu effacer. Toute ma vie il sera peint devant mes yeux, et si jamais les dieux me faisaient régner, je n'oublierais point, après un si funeste exemple, qu'un roi n'est digne de commander, et n'est heureux dans sa puissance, qu'autant qu'il la soumet à la raison. Hé ! quel malheur, pour un homme destiné à faire le bonheur public, de n'être le maître de tant d'hommes que pour les rendre malheureux."

1Mars : dieu de la guerre
2cheval qui n'a point de bouche : le cheval qui n'obéit pas
3dard : arme de jet

Auteur du XVIIe siècle, Fénelon est d'abord un homme d'Église. Il devient précepteur du duc de Bourgogne, pour qui il écrit différents ouvrages à vocation éducative. Le plus célèbre est Les Aventures de Télémaque, fils d'Ulysse. Publié en 1699, le livre est très controversé à sa sortie, car il est vu comme une critique de la politique de Louis XIV. Fénelon est disgracié et renvoyé de la cour.
Dans cet extrait, Télémaque, prisonnier en Égypte, assiste à la guerre civile. Fénelon dresse le portrait d'un prince puissant qui se perd dans la guerre et n'agit pas pour le bien de son peuple.
Comment, à travers un portrait épique, Fénelon dénonce-t-il le comportement du prince et met en avant des principes humanistes ?
Dans une première partie nous verrons comment l'auteur dresse le portrait d'un prince guerrier épique et violent. Dans une seconde partie nous montrerons quel est le prince humaniste idéal selon Fénelon.

I

Le portrait épique d'un prince violent

A

Un prince guerrier

  • Le prince est comparé au dieu de la guerre Mars.
  • C'est un beau prince impressionnant, description physique méliorative : "jeune roi, bien fait, vigoureux", "mine haute et fière".
  • On peut relever la comparaison du prince à un "beau cheval".
  • Le prince est caractérisé par son "courage".
  • Fénelon fait le portrait d'un prince qui paraît valeureux. Il est jeune et beau. Au début du texte, il domine la bataille. C'est un héros épique.
B

Une scène de bataille sanguinaire

  • Le paysage autour du prince est terrifiant. La guerre fait rage. Fénelon en fait une description épique, caractérisée par la violence et le sang : "sanglant combat". Il reprend les codes de la littérature antique. Mais au lieu de valoriser le prince, cette description sanguinaire le rend terrifiant.
  • On peut remarquer plusieurs hyperboles : "sang noir épais et écumant", "des tas de corps morts écrasés", "ruisseaux de sang", "tête nageait dans le sang".
  • Les exagérations dans la description permettent de choquer le lecteur. C'est une scène horrible. Le prince apparaît comme un monstre assoiffé de sang. Le registre épique sert donc ici à dénoncer la violence.
C

Une dénonciation de la soif de puissance

  • Fénelon dénonce la soif de puissance du prince.
  • Le prince n'est plus humain, c'est un "beau cheval" et même un "cheval qui n'a point de bouche", donc un cheval qu'on ne peut pas contrôler. Ses désirs sont "fougueux", terme qui rappelle la comparaison animale. Il devient même une "bête farouche". De plus ses yeux sont plein de "fureur et de désespoir" comme une bête enragée.
  • La guerre semble être infondée. C'est une guerre civile, donc des "Égyptiens" se battent contre "d'autres Égyptiens". Ce constat a quelque chose d'absurde. Cette guerre sanguinaire n'a aucun sens, elle sert seulement les "propres intérêts" du prince.
  • Le prince n'est pas un homme sage. Son courage est associé à l'expression "au hasard" et sa sagesse ne modère pas sa "valeur". Cela signifie qu'il aime la guerre, il ne réfléchit pas aux conséquences.
  • Le prince est "enivré" et son seul "bonheur" se trouve dans le constat de sa "puissance".
  • Le prince est caractérisé par un tempérament associé au feu, donc indomptable : "enflammer", "colère", "furieux", "hors de lui-même", "folle conduite".

À travers cette description épique d'un prince guerrier, et la dénonciation de la soif de puissance, se dessine le portrait du prince humaniste idéal.

II

Le portrait idéal d'un prince humaniste

A

Résister à la flatterie

  • Fénelon dénonce la flatterie qui empêche de raisonner et d'être sage. Le comportement du prince violent et sanguinaire s'explique car il a cédé aux flatteurs.
  • Fénelon oppose le "beau naturel" du prince à la flatterie. Il rappelle le "génie" et les "lumières" du prince. Le prince avait donc tout pour être un bon souverain, mais il n'a pas été "instruit", son esprit a été "empoisonné".
  • Fénelon évoque la "mauvaise fortune". Cette expression désigne les flatteurs. L'auteur explique ainsi que le prince s'est éloigné de ceux dont il avait "le plus grand besoin". Il n'écoute pas les bonnes personnes.
  • La "bonté naturelle" et la "droite raison" du prince ont été perverties par la flatterie. Fénelon dénonce donc la flatterie et encourage les rois à s'entourer de "fidèles serviteurs".
B

Agir pour le bien du peuple

  • Fénelon oppose les intérêts du peuple à ceux du prince.
  • Le prince a choisi de suivre "ses passions" et ses "partis extrêmes" qui s'opposent à "ses véritables intérêts". Il ne peut plus souffrir aucune critique ("aucune résistance"). C'est donc un prince tyrannique.
  • Il entraîne son peuple dans une guerre insensée. Ses soldats meurent.
  • On peut relever l'énumération avec répétition de "ni". Fénelon fait la liste de ce qu'un bon prince humaniste devrait faire : "réparer ses fautes", "donner des ordres précis", "prévoir", "ménager".
  • Le portrait du prince humaniste est un homme raisonné, qui sait s'entourer de personnes de confiance qui ne le flattent pas. Le prince doit pouvoir se remettre en cause. Il doit agir pour son peuple et pas pour sa propre gloire. Fénelon parle ainsi de "bonheur public".
C

L'importance de l'expérience

  • Le texte est construit sur un souvenir. Il commence avec "Je fus" et se termine avec le retour à la première personne. En utilisant ce procédé, Fénelon ancre son récit dans le domaine de l'expérience. Cela signifie que le narrateur parle de quelque chose dont il a été témoin, et qu'il tire une leçon, une morale de cette scène.
  • Le récit alterne imparfait de la description et passé simple. Le passé simple sert souvent à relater les émotions du narrateur : "je fus".
  • Utilisation également du futur qui marque l'importance de cet événement : "il sera peint". Pour Télémaque, cette scène est véritablement fondatrice.
  • On peut remarquer l'hyperbole et la répétition de "toute ma vie" : il est impossible d'oublier.
  • L'expression "funeste exemple" rappelle ce qu'il ne faut pas faire.
  • Au final, le prince meurt car suivre sa soif de gloire et de puissance rend solitaire et vulnérable. Il connaît une mort atroce : "tomba de son char", "sous les pieds des chevaux", "coupa la tête".
  • Cette mort sert de morale. Il faut suivre sa raison et ne jamais laisser sa passion conduire ses actions.

Ce texte a une vocation éducative. En effet, Fénelon fait le portrait d'un prince qui suit les flatteurs et n'écoute que ses désirs et ses intérêts. C'est un prince qui a de nombreuses qualités, mais il a choisi le mauvais chemin. Il devient une bête sanguinaire qui entraîne son armée à la mort et ne fait rien pour le bien de son peuple. Il connaît une fin violente et terrible.
Fénelon dresse le portrait d'un prince humaniste qui serait l'opposé du souverain peint dans ce texte. Le prince humaniste doit s'entourer d'hommes sages qui ont pour but le bien du peuple. Il doit être modéré et faire appel à sa raison. Il doit surtout agir pour le bien de son peuple. On comprend que ce texte ait créé la polémique à sa publication. Fénelon remet ici en cause le pouvoir absolu dont jouissait Louis XIV.

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