Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
L'Homme qui plantait des arbres
Jean Giono
© Vogue, 1954
« C'était un beau jour de juin avec un grand soleil, mais sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans les carcasses des maisons étaient ceux d'un fauve dérangé dans son repas.
Il me fallut lever le camp. […] C'était partout la même sécheresse, les mêmes herbes ligneuses. Il me sembla apercevoir dans le lointain une petite silhouette noire, debout. […] C'était un berger. Une trentaine de moutons couchés sur la terre brûlante se reposaient près de lui.
Il me fit boire à sa gourde et, un peu plus tard, il me conduisit à sa bergerie dans une ondulation du plateau. Il tirait son eau, excellente, d'un trou naturel, très profond, au-dessus duquel il avait installé un treuil rudimentaire. […]
Il avait été entendu tout de suite que je passerais la nuit-là ; le village le plus proche était encore à plus d'une journée et demie de marche. […]
Le berger qui ne fumait pas alla chercher un petit sac et déversa sur la table un tas de glands. Il se mit à les examiner l'un après l'autre avec beaucoup d'attention, séparant les bons des mauvais. […]
Arrivé à l'endroit où il désirait aller, il se mit à planter sa tringle de fer dans la terre. Il faisait ainsi un trou dans lequel il mettait un gland, puis il rebouchait le trou. Il plantait des chênes. Je lui demandais si la terre lui appartenait. Il me répondit que non. Savait-il à qui elle était ? Il ne savait pas. Il supposait que c'était une terre communale, ou peut-être était-elle la propriété de gens qui ne s'en souciaient pas ? Lui ne se souciait pas de connaître les propriétaires. Il planta ainsi cent glands avec un soin extrême. […]
Depuis trois ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille étaient sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu'il y a d'impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n'y avait rien auparavant. […]
Je lui dis que, dans trente ans, ces dix mille chênes seraient magnifiques. Il me répondit très simplement que, si Dieu lui prêtait vie, dans trente ans, il en aurait planté tellement d'autres que ces dix mille seraient comme une goutte d'eau dans la mer. »
Quel est le point de vue du narrateur ?
Que marque l'emploi de la conjonction de coordination « mais » dans la phrase suivante ?
« C'était un beau jour de juin avec un grand soleil, mais sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. »
Quelle figure de style est utilisée dans l'extrait suivant ?
« le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans les carcasses des maisons étaient ceux d'un fauve dérangé dans son repas. »
Quelle est la caractéristique de la terre sur laquelle le narrateur et le berger se situent ?
Que fait le berger avec sa tringle de fer et ses glands ?
À qui appartiennent les terres sur lesquelles le berger plante des arbres ?
Pourquoi le berger plante-t-il des arbres ?
Le berger, en plantant tous ces arbres, cherche-t-il à maîtriser la nature ?
Quelle image est donnée de la nature dans ce texte ?
Quelle relation le berger a-t-il avec la nature ?