La surveillance des zones à risque permet de mettre au point des modèles numériques dont les simulations aident à anticiper des phénomènes naturels. Cela permet de mettre en place des mesures préventives, de protection ou d'adaptation, en cas de sinistre.
La surveillance et la prévision des risques
De nombreux phénomènes naturels font l'objet d'une surveillance régulière à l'aide de différents instruments de mesure pour prévoir le risque. L'objectif d'une telle surveillance est d'anticiper un événement afin de pouvoir informer rapidement les autorités et préparer la gestion de la crise.
Une surveillance est mise en place dans les zones à risque afin de prévenir les séismes et les tsunamis, les avalanches, les mouvements de terrain, les feux de forêt ou encore les inondations.
Aléa
Un aléa est un événement d'origine naturelle ou humaine, plus ou moins prévisible.
Risque
Un risque est la conjonction d'un aléa et d'un enjeu économique ou humain.
Enjeu
Un enjeu représente les humains, les biens ou les infrastructures susceptibles d'être affectés par un aléa.
Étudier les aléas, les risques et les enjeux permet d'éviter des catastrophes.
Prévision des risques
La prévision des risques est la détermination d'un risque à l'avance par un ensemble d'outils. Faire une prévision, c'est être capable de dire avec certitude ce qui va arriver.
L'objectif d'une telle surveillance est d'anticiper les phénomènes naturels.
Le Piton de la Fournaise, à La Réunion, est l'un des volcans les plus actifs au monde. Il est observé en permanence depuis la création de l'Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise en 1979. Sur le terrain, une centaine d'instruments sont installés :
- des sismomètres, pour mesurer le mouvement des sols ;
- des inclinomètres (capteurs servant à mesurer des angles par rapport à la ligne d'horizon), extensomètres, distancemètres et récepteurs GPS pour mesurer les déformations ;
- des appareils de détection des gaz soufrés et du dioxyde de carbone.
Ces appareils fonctionnent en continu, 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Les données enregistrées ont permis de prévoir toutes les éruptions depuis la création de l'observatoire.
Les phénomènes météorologiques sont particulièrement surveillés pour prévoir les tempêtes, les orages, les avalanches ou encore les incendies de forêts. La surveillance des débits des cours d'eau et la prévision des précipitations permet de prévoir les crues et leur ampleur.
Les météorologistes sont aujourd'hui aidés dans leurs observations par les modèles numériques de prévision :
- Les modèles de prévision simulent d'abord les grands phénomènes atmosphériques autour de la Terre (cellules de convection, courants, vents).
- Les modèles de prévision se concentrent ensuite sur des zones de plus en plus petites (anticyclones, dépressions).
Les observations doivent être renouvelées en permanence.
Pour réaliser toutes ces mesures, Météo-France dispose de :
- radars pour observer et mesurer les précipitations ;
- radiosondages, pour effectuer des mesures en altitude ;
- satellites.
Ces informations sont diffusées aux services de l'État et aux citoyens sous forme de cartes de vigilance, de bulletins, de messages à la radio ou à la télévision.
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Les mesures de prévention et d'atténuation
Anticiper un phénomène naturel permet de prendre des mesures de protection afin de limiter les enjeux liés à cet événement. Les conséquences de la réalisation d'un risque peuvent être limitées si le risque a été clairement spécifié en étudiant l'aléa et les enjeux possibles associés, et si l'information de ceux qui en sont menacés est efficace. Les mesures de protection collectives s'établissent avant, pendant et après l'aléa.
La gestion de la crise appartient à l'autorité publique, c'est elle qui doit transmettre l'alerte. L'alerte est d'autant plus efficace que les citoyens ont été prévenus du danger et informés du comportement à adopter : c'est l'un des objectifs de l'information préventive.
Prévention des risques
La prévention des risques est l'ensemble des mesures prises pour limiter les dangers à venir.
Dans les zones à risque, on peut trouver des panneaux qui conseillent sur les mesures à prendre en cas de catastrophe naturelle.
L'étude d'un aléa consiste à le caractériser et à établir la probabilité de sa réalisation. Cela consiste aussi à prévoir les conséquences d'un tel événement en vue d'en réduire les impacts, d'atténuer les conséquences.
Pour cela, on respecte une méthode en trois étapes :
- spécification du risque ;
- estimation du danger ;
- définition des actions.
La vulnérabilité d'un enjeu peut être diminuée par la mise en place de dispositifs de protection : on parle alors de mitigation.
Vulnérabilité
La vulnérabilité est la faiblesse d'une société face à un risque et aux conséquences d'une catastrophe éventuelle.
Mitigation
La mitigation est la mise en place de dispositifs de protection.
Les mesures de protection collectives s'établissent à plusieurs niveaux et ont pour objectifs :
- l'information de la population sur les phénomènes naturels possibles et les risques encourus ;
- l'information et l'éducation des populations sur les conduites à tenir en cas de risque ;
- la maîtrise de l'urbanisation des zones exposées ;
- la protection des biens en mettant en place des moyens de protection (digues, barrages, aménagements hydrauliques, etc.) ;
- la préparation et la gestion des crises éventuelles en cas d'aléa ;
- l'indemnisation des victimes de phénomènes naturels.
Le citoyen doit être le premier acteur de sa sécurité et de celle de ses proches : ce sont les mesures de protection individuelle. Le ministère de l'Écologie et du Développement durable a édité des guides relatifs à la prévention des risques et a créé un réseau de formateurs « risques majeurs ».