Sommaire
IL'appareil reproducteur masculin et la contraception hormonale masculineALe fonctionnement de l'appareil reproducteur masculinBLa mise au point d'une contraception hormonale masculineIIL'appareil reproducteur féminin et la contraception hormonale féminineALe fonctionnement de l'appareil reproducteur fémininBLa diversité des contraceptions hormonales fémininesCLa contragestion médicamenteuseIIIL'assistance médicale à la procréation (AMP)L'appareil reproducteur masculin et l'appareil reproducteur féminin ne fonctionnent pas de la même façon. Il existe différentes sortes de contraceptions pour l'homme et la femme. Lorsqu'un couple essaie de procréer mais n'arrive pas à avoir d'enfant, il existe des solutions médicales.
L'appareil reproducteur masculin et la contraception hormonale masculine
Le fonctionnement de l'appareil reproducteur masculin
Le fonctionnement des testicules se fait sous le contrôle de deux zones cérébrales : l'hypothalamus et l'hypophyse. L'hypothalamus produit une neurohormone appelée GnRH qui stimule la production de deux hormones par l'hypophyse. Ces deux hormones agissent sur le testicule :
- La LH stimule la production de testostérone.
- La FSH qui stimule la production de spermatozoïdes.
En retour, la testostérone exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophysaire, c'est-à-dire qu'elle freine son activité.
L'activité des testicules est contrôlée par une petite glande du cerveau, l'hypophyse, et par une petite région cérébrale située au-dessus, l'hypothalamus. Ces deux régions cérébrales constituent le complexe hypothalamo-hypophysaire.
Les cellules de l'hypothalamus libèrent dans le sang une neurohormone appelée GnRH qui stimule l'hypophyse.
Neurohormone
Une neurohormone est une hormone produite par des cellules nerveuses.
Les cellules de l'hypophyse produisent deux types d'hormones hypophysaires qui passent dans le sang et agissent sur les testicules. Ces hormones hypophysaires sont :
- La LH, qui stimule les cellules interstitielles des testicules : ces cellules produisent alors l'hormone testostérone.
- La FSH qui stimule les tubes séminifères des testicules : ils produisent alors des spermatozoïdes. La spermatogenèse nécessite également de la testostérone.
La testostérone agit en retour sur le complexe hypothalamo-hypophysaire. Plus sa concentration sanguine est élevée, plus elle freine (ou inhibe) le complexe : on parle de rétro-contrôle négatif de la testostérone. Cela permet de maintenir la concentration sanguine de testostérone à un niveau globalement constant.
Lorsque la testostérone est produite en trop grande quantité par les testicules, le rétrocontrôle négatif qu'elle exerce sur le complexe hypothalamo-hypophysaire est très puissant. Il en résulte une baisse de la production de GnRH, une baisse de la production de LH et FSH, et donc une baisse de la production de testostérone qui retrouve alors sa valeur de référence.
La mise au point d'une contraception hormonale masculine
Il n'existe pas encore de « pilule » hormonale masculine. Des recherches en cours se basent sur l'utilisation de molécules exogènes proches de la testostérone qui leurrent le système hypothalamo-hypophysaire.
Contraception hormonale
La contraception hormonale désigne l'ensemble des méthodes utilisant des hormones de synthèse pour empêcher une grossesse.
La contraception hormonale masculine est encore à l'état de recherche. Les différents travaux menés actuellement se basent sur l'utilisation d'hormones exogènes qui leurrent le complexe hypothalamo-hypophysaire.
En 2016, un essai clinique mené sur 320 hommes a permis de tester une méthode contraceptive consistant en des injections régulières de deux hormones : de la testostérone et une hormone proche de la progestérone. Cette dernière permet de freiner le complexe hypothalamo-hypophysaire, qui en réponse produit moins de FSH et LH. La testostérone injectée permet de compenser la faible production de testostérone endogène. Même si l'effet contraceptif s'est révélé concluant, cet essai clinique a été arrêté à cause d'effets secondaires trop importants (troubles de l'humeur et acné, notamment).
Hormone exogène
Une hormone exogène est une hormone apportée à l'organisme, fabriquée par l'industrie pharmaceutique.
L'appareil reproducteur féminin et la contraception hormonale féminine
Le fonctionnement de l'appareil reproducteur féminin
Le fonctionnement cyclique des ovaires se fait sous le contrôle du complexe hypothalamo-hypophysaire :
- La FSH stimule la croissance des follicules ovariens qui produisent alors de plus en plus d'œstrogènes durant la première partie du cycle et sont responsables d'un pic de LH.
- La LH dont le pic provoque l'ovulation à la fin de la première phase du cycle.
Chez la femme, l'activité des ovaires est sous le contrôle du complexe hypothalamo-hypophysaire qui produit les mêmes hormones que chez l'homme.
La neurohormone GnRH, produite par l'hypothalamus, stimule l'hypophyse. En réponse, l'hypophyse produit des hormones LH et FSH qui stimulent les ovaires :
- La FSH stimule la croissance des follicules ovariens lors de la phase folliculaire. Les follicules produisent alors des œstrogènes qui exercent un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophysaire. Durant la phase folliculaire, le taux d'œstrogènes augmente progressivement. Juste avant l'ovulation, leur concentration sanguine dépasse un seuil : à ce moment, le rétrocontrôle qu'ils exercent s'inverse. L'hypophyse répond alors en produisant brusquement une forte dose de LH : c'est le pic de LH.
- La LH dont le pic soudain et brutal déclenche l'ovulation en fin de phase folliculaire. L'ovaire libère alors un ovocyte dans une trompe.
La diversité des contraceptions hormonales féminines
Il existe plusieurs types de contraceptions hormonales féminines. La pilule régulière contient des hormones exogènes qui leurrent le système hypothalamo-hypophysaire et mettent les ovaires au repos. La contraception d'urgence, appelée « pilule du lendemain », renferme aussi des hormones exogènes qui agissent de façon variée, par exemple pour empêcher l'ovulation. Ces méthodes contraceptives ne protègent pas des infections sexuellement transmissibles.
Il existe plusieurs types de contraceptions hormonales féminines. Toutes contiennent des hormones exogènes.
Contraception hormonale
La contraception hormonale désigne l'ensemble des méthodes utilisant des hormones de synthèse pour empêcher une grossesse.
La pilule régulière, dite œstroprogestative, doit être prise quotidiennement. Elle contient des hormones exogènes de synthèse qui leurrent, c'est-à-dire qui trompent, le complexe hypothalamo-hypophysaire. Cela entraîne la disparition du pic de LH : la femme n'ovule plus.
La contraception d'urgence est parfois appelée « pilule du lendemain ». Elle permet d'éviter une grossesse après un rapport sexuel non ou mal protégé. Certaines de ces pilules referment une hormone de synthèse, le lévonorgestrel. Comme le lévonorgestrel a une structure proche de celle de la progestérone, il exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophysaire, ce qui empêche la survenue du pic de LH. La femme n'ovule donc pas. Le lévonorgestrel s'oppose également à la remontée des spermatozoïdes du vagin vers l'utérus.
Les méthodes contraceptives hormonales n'assurent pas de protection contre les infections sexuellement transmissibles telles que le sida ou les hépatites. Le recours au préservatif, s'il est correctement utilisé, permet d'assurer une bonne contraception et une protection contre les IST.
En 2018, en France, environ 6 200 personnes ont découvert qu'elles avaient été contaminées par le virus responsable du sida. L'utilisation du préservatif assure une protection face à cette maladie et permet aussi de limiter la propagation du virus.
En 2016, une infection à gonocoque (ou gonorrhée) a été diagnostiquée chez près de 50 000 personnes en France. La classe la plus concernée par cette IST est celle des 15-24 ans. La gonorrhée se manifeste notamment par des douleurs en urinant, puis par un écoulement de pus par le pénis chez l'homme. Chez la femme, l'infection peut ne pas provoquer de symptômes apparents mais conduire à des troubles de la fertilité.
Certains virus peuvent atteindre les muqueuses génitales. L'infection provoquée par un papillomavirus n'est généralement pas suivie de symptômes. Chez la femme, l'infection peut provoquer des lésions pouvant évoluer en cancer dont le plus fréquent est le cancer du col de l'utérus. Un vaccin permet de prévenir certains cancers provoqués par le papillomavirus. On recommande cette vaccination avant le début de la vie sexuelle, généralement entre 11 à 14 ans, aussi bien pour les filles que les garçons.
La contragestion médicamenteuse
Certaines molécules de synthèse empêchent le développement de l'embryon, elles sont donc utilisées dans le cadre d'une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse.
Contragestion
La contragestion est une méthode qui empêche l'implantation de l'embryon dans la muqueuse utérine.
En France, une femme a la possibilité d'interrompre sa grossesse jusqu'à 14 semaines après la fin de ses dernières règles : c'est l'interruption volontaire de grossesse, ou IVG.
Jusqu'à sept semaines depuis la fin des règles, la femme peut avoir recours à une IVG médicamenteuse. Elle nécessite la prise d'une pilule abortive contenant une hormone exogène nommée RU486 ou mifépristone. La mifépristone a une structure proche de celle de la progestérone, elle empêche son action. La prise de mifépristone provoque les règles, ce qui interrompt le début de la grossesse.
L'assistance médicale à la procréation (AMP)
Les couples infertiles peuvent avoir recours à l'assistance médicale à la procréation (AMP). Il existe plusieurs techniques d'AMP, comme l'insémination artificielle ou la FIVETE. Les lois de bioéthique encadrent l'usage des techniques d'AMP.
Un couple est infertile lorsqu'il n'arrive pas à avoir d'enfant au bout d'un an malgré des rapports sexuels réguliers et sans contraception.
Les causes de l'infertilité sont multiples et peuvent concerner un seul ou les deux membres du couple :
- Chez la femme l'infertilité peut être liée à une obstruction de trompes ou des troubles de l'ovulation en lien avec des problèmes hormonaux.
- Chez l'homme, l'infertilité peut être provoquée par un nombre insuffisant de spermatozoïdes ou à de trop nombreux spermatozoïdes déformés.
Les techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP) peuvent aider les couples infertiles à avoir un enfant :
- Lorsque le trouble de fertilité provient de l'homme dont le sperme n'est pas d'assez bonne qualité, le couple peut se voir proposer une insémination artificielle. Les spermatozoïdes de l'homme sont d'abord recueillis puis introduits dans l'utérus de la femme.
- Lorsque le trouble de fertilité provient de la femme qui présente un trouble de l'ovulation ou une trompe obstruée, ou lorsque l'homme a un sperme de mauvaise qualité, on peut proposer au couple une fécondation in vitro, ou FIV. Pour cela, la femme reçoit un traitement hormonal à base de FSH visant à stimuler ses ovaires. Plusieurs ovocytes sont ensuite prélevés et mis en contact avec des spermatozoïdes de l'homme. La fécondation se fait donc in vitro. Le ou les embryons sont alors transférés par l'utérus.
Un individu stérile ne peut pas produire de gamètes. Dans le cas d'un couple où au moins l'un des deux individus est stérile, les techniques d'AMP peuvent être utilisées grâce au don de gamètes.
Les lois de bioéthique de 2004 définissent quels individus peuvent recourir à l'AMP : « l'homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans ». Ces lois sont régulièrement révisées. Ainsi, l'Assemblée nationale en octobre 2019 puis le Sénat en février 2020 votent un texte ouvrant l'AMP notamment aux couples de femmes et aux femmes seules. Ce projet de loi doit maintenant passer en deuxième lecture à l'Assemblée nationale.