Sommaire
IL'articulation entre le marché du travail et la gestion de l'emploiAL'approche néoclassique : les déterminants de l'offre et de la demande de travail1Les déterminants de l'offre de travail2Les déterminants de la demande de travail3Les facteurs exogènes de l'offre et de la demande de travail4Le fonctionnement du marché du travail et l'équilibreBLe salaire d'efficience, la segmentation des marchés et les conventions collectives1Le salaire d'efficience et la segmentation des marchés2La théorie de la segmentation des marchés3Le taux de salaire : entre marché et régulationIILes politiques de l'emploiALes mesures de l'emploi et du chômageBLes transformations de l'emploi et les formes du chômageCLes politiques de l'emploi et de lutte contre le chômageIIISchéma-bilan de travail, emploi et chômageL'articulation entre le marché du travail et la gestion de l'emploi
L'approche néoclassique : les déterminants de l'offre et de la demande de travail
Les économistes libéraux néoclassiques sont les premiers à établir une théorie économique du marché du travail cohérente qu'ils inscrivent dans la théorie plus générale de l'offre et de la demande :
- L'offre de travail émane des ménages et les travailleurs offrent leur capacité de production contre rémunération.
- La demande de travail émane des entreprises qui proposent un emploi. Elles achètent du travail contre rémunération en versant un salaire au travailleur.
Lorsqu'on analyse le marché du travail, on raisonne bien en termes d'offre et de demande de travail, à ne pas confondre avec la recherche (demande) d'emploi et l'offre d'emploi.
Sur le marché du travail, l'offre et la demande se rencontrent et s'ajustent par un mécanisme de fluctuation du prix du travail, qui est le salaire.
Les déterminants de l'offre de travail
Un individu a le choix d'occuper son temps en prenant du loisir (ce qui procure une certaine satisfaction, ou "utilité") ou en travaillant (ce qui procure un gain monétaire grâce au salaire).
Dans cette théorie l'offre individuelle de travail est donc le résultat d'un arbitrage entre temps de loisir et désir de gains monétaires. La fonction d'offre de travail est alors une fonction croissante du taux de salaire réel (plus le salaire proposé est élevé plus le travailleur est disposé à offrir son travail).
Taux de salaire réel
Le taux de salaire réel correspond au salaire horaire nominal (c'est-à-dire le salaire effectivement versé au travailleur) corrigé des effets de l'inflation. Il permet de mesurer le pouvoir d'achat d'une heure de travail pour le salarié.
Les déterminants de la demande de travail
La demande de travail de l'entreprise consiste à choisir la combinaison de facteurs de production la plus avantageuse afin de maximiser le profit.
Dans cette théorie la demande de travail émanant des entreprises résulte donc d'un calcul économique mettant en rapport le coût salarial (ce que coûte à l'entreprise l'embauche d'un salarié supplémentaire) et la productivité marginale du travail (le supplément de gain obtenu grâce à un travailleur supplémentaire).
L'entreprise a intérêt à augmenter sa demande de travail (c'est-à-dire à embaucher des salariés) tant que le coût salarial est inférieur à la productivité marginale d'une unité supplémentaire de travail. Ainsi, plus le taux de salaire réel est élevé, moins la demande de travail sera importante.
Les facteurs exogènes de l'offre et de la demande de travail
Dans la théorie économique néoclassique, l'offre et la demande de travail peuvent également être modifiées par de nombreux facteurs macro-économiques.
L'offre de travail peut être influencée par :
- Des variables démographiques (si la population totale augmente, l'offre de travail augmente et inversement)
- Des facteurs juridiques (législation du travail interdisant ou encourageant telle ou telle activité)
- Des facteurs sociaux (allongement du temps d'étude, de l'âge de la retraite etc.)
- Des facteurs économiques (l'inflation des prix équivaut à une diminution du salaire réel)
La demande de travail peut être influencée par :
- Des facteurs techniques (le progrès technique ou l'intensité capitalistique modifient les besoins en travailleurs)
- Des facteurs juridiques (les types de contrats de travail, les lois du travail peuvent modifier le temps de travaillé)
- Des facteurs économiques (les cotisations peuvent augmenter ou diminuer le coût du travail)
Le fonctionnement du marché du travail et l'équilibre
Selon les néoclassiques, le marché du travail est un marché comme les autres : le travail est donc une marchandise comme les autres et le salaire réel est le prix du travail. C'est le salaire qui se fixe dans la confrontation entre l'offre et la demande de travail, et qui permet d'équilibrer les deux. Pour ce taux de salaire réel d'équilibre, la quantité de travail proposée par les salariés correspond à celle demandée par les employeurs.
- Si l'offre de travail est supérieure à la demande de travail, il y a plus de travailleurs que d'emplois disponibles. Alors le taux de salaire réel diminue (les individus au chômage sont prêts à accepter un salaire inférieur). Les entreprises embauchent davantage, et des individus se retirent du marché car ils considèrent que le salaire est trop bas. Le marché du travail revient alors vers l'équilibre de plein-emploi.
- Si la demande de travail est supérieure à l'offre de travail, les entreprises ont besoin de plus de travailleurs qu'il n'y en a de disponibles. Le travail devient rare. Pour attirer des travailleurs, les entreprises augmentent les taux de salaire réel proposés, ce qui incite de nouveaux travailleurs à offrir leur travail plutôt que prendre du loisir. À nouveau, le marché converge vers un équilibre de plein-emploi.
Selon les économistes néoclassiques, le marché du travail devrait donc s'ajuster et trouver un équilibre, le chômage s'explique alors pour deux principales raisons :
- Le chômage frictionnel qui est une forme de chômage temporaire, lié au temps d'ajustement entre l'offre et la demande de travail.
- Le chômage volontaire qui représente le cas où un travailleur estime que le taux de salaire fixé sur le marché est trop bas, et renonce à offrir sa force de travail.
Le salaire d'efficience, la segmentation des marchés et les conventions collectives
Le salaire d'efficience et la segmentation des marchés
Selon l'analyse néoclassique, le salaire se fixe au niveau de la productivité marginale du travail (le salarié est rémunéré selon la valeur ajoutée qu'il apporte à l'entreprise). Les hausses de salaires sont donc un effet de la hausse de la productivité des travailleurs.
Cependant, plusieurs économistes ont remis en cause ce lien en s'intéressant à la relation qui existe entre un employeur et son employé. L'ensemble de ces analyses fait partie des théories du salaire d'efficience et montre qu'il peut exister une relation inverse entre productivité et salaire.
Les théories du salaire d'efficience partent de l'hypothèse qu'il existe une asymétrie d'information entre l'employeur et l'employé. L'employeur rémunère l'employé pour qu'il travaille, mais ne peut observer directement les efforts fournis par ce dernier. En effet, il ne peut qu'observer les effets de ces efforts, voire ne pas pouvoir le faire.
Pour résoudre cette asymétrie d'information, les entrepreneurs peuvent mettre en place des dispositifs de surveillance et de contrôle, ou mettre en place des dispositifs d'incitation financière. Parmi ces dispositifs d'incitation financière, le salaire d'efficience est un salaire élevé censé motiver l'employé à fournir des efforts.
Salaire d'efficience
Le salaire d'efficience désigne le salaire nécessaire pour inciter un travailleur à être aussi productif que possible. La théorie du salaire d'efficience suppose que les entreprises peuvent librement fixer le prix du travail, par exemple au-dessus du niveau du salaire d'équilibre sur le marché du travail. Le salaire d'efficience répond à un problème d'asymétrie d'information entre l'employeur et son employé. Selon cette théorie, ce sont les salaires élevés offerts par les entrepreneurs qui ont pour conséquence une productivité élevée des employés, et pas l'inverse.
Le salaire d'efficience permet donc de réduire les asymétries d'information sur le marché du travail. Il explique aussi la rigidité des salaires et le chômage involontaire.
La logique d'incitation par le salaire d'efficience connaît cependant des limites. Notamment, le salarié peut concentrer ses efforts uniquement sur les éléments que l'entreprise peut contrôler pour évaluer sa productivité, et négliger les autres aspects de son emploi (par exemple en ne respectant pas les consignes de sécurité pour aller plus vite).
La théorie de la segmentation des marchés
Dans les années 1960 et 1970, les premiers travaux sur la segmentation du marché du travail sont apparus, remettant en cause l'unicité et l'homogénéité du marché du travail et tentant d'apporter une réponse à la persistance de certaines inégalités de salaires ou de conditions de travail inexpliquées par la théorie néoclassique.
Segmentation du marché du travail
La segmentation du marché du travail est une hypothèse selon laquelle le marché du travail serait segmenté en plusieurs parties (souvent deux) étanches et inégalitaires. Un premier compartiment favorise des emplois stables, un second des emplois précaires. Les travailleurs sont assignés à l'un ou l'autre de ces segments, et ne peuvent que difficilement en changer.
Dans cette théorie, le marché du travail peut être modélisé en deux parties cloisonnées (c'est-à-dire que les travailleurs passent rarement de l'un à l'autre) :
- Le marché primaire, constitué d'emplois stables, qualifiés et bien rémunérés, avec des avantages sociaux importants et des perspectives d'évolutions intéressantes
- Le marché secondaire, constitué d'emplois précaires, peu qualifiés et mal rémunérés, avec de faibles avantages sociaux et peu de perspectives d'évolution
Le taux de salaire : entre marché et régulation
Le salariat est un mode d'organisation du travail qui repose sur la fourniture d'une prestation par une personne, contre rémunération et sous lien de subordination juridique avec un employeur.
La relation salariale définit pour le salarié un statut professionnel, mais aussi un statut social, car à cette position sont attachés un certain nombre de droits et de devoirs, notamment en termes de protection sociale. Les salariés ont progressivement obtenu des droits leur permettant d'accéder à la propriété sociale (les droits sociaux qui constituent la protection sociale selon un mécanisme assurantiel).
Contrat de travail
Le contrat de travail est une convention fondée sur un lien de subordination entre employeur et employé. Il stipule les droits et devoirs de deux parties (et notamment la durée du contrat, la rémunération, les tâches). Il a force de loi entre les deux parties qui l'ont signé.
Pour ces différentes raisons les contrats de travail et le taux de salaire font l'objet à la fois d'un marché entre offreur et demandeur de travail (contrat de travail) et d'une régulation par l'État (législation et droit du travail). Les partenaires sociaux (syndicats de salariés et patronaux, État) sont les acteurs de ces négociations. Ils ont permis notamment le développement du droit du travail, de la protection sociale, des conventions collectives.
Partenaires sociaux
Les partenaires sociaux désignent l'ensemble des syndicats patronaux et de salariés. Ils permettent le dialogue social, c'est-à-dire une discussion entre les différents acteurs de l'entreprise et l'État, afin de gérer pacifiquement les conflits.
Conventions collectives
Les conventions collectives sont des accords signés entre les partenaires sociaux d'une branche d'activité et concernent principalement l'évolution des salaires et les conditions de travail.
Parmi les partenaires sociaux, l'État joue un rôle considérable car il est le garant de la cohésion et de la justice sociale. L'État n'intervient pas seulement sur l'organisation du marché du travail à travers son influence dans les négociations collectives. Ainsi en France :
- L'État garantit par la loi un seuil de salaire minimum (SMIC en France), et en détermine l'évolution.
- L'État assure ainsi à tous les citoyens de pouvoir accéder aux biens et aux services de base qui sont censés permettre l'intégration sociale.
- L'État évite aussi l'exploitation des salariés les plus vulnérables, qui ne pourraient pas négocier à leur avantage avec les employeurs.
Les politiques de l'emploi
Les mesures de l'emploi et du chômage
Le marché de l'emploi est en premier lieu lié à la population active du pays.
Population active
La population active comprend l'ensemble des personnes ayant un emploi et les chômeurs, c'est-à-dire les personnes sans emploi, cherchant activement un emploi et étant disponibles pour travailler.
La population active dépend directement des facteurs socio-démographiques :
- Le solde naturel : différence entre le nombre de naissances et de décès
- Le solde migratoire : différence entre immigrants et émigrants
Elle dépend aussi des facteurs sociaux. L'entrée des femmes sur le marché du travail a accru la taille de la population active, et l'allongement des études l'a diminuée, car les personnes en études plus longtemps ne sont pas disponibles pour travailler et sont donc des inactifs.
On peut mesurer l'évolution de l'emploi par le taux d'emploi, qui rapporte le nombre de personnes en emploi à la population totale en âge de travailler. Au contraire du taux d'activité, il ne prend pas en compte les chômeurs, et permet donc d'avoir une vision synthétique de la mobilisation effective de la main-d'œuvre.
Chômage
Le chômage désigne l'état des personnes sans emploi, disponible pour travailler et recherchant activement un emploi.
Taux d'emploi
Le taux d'emploi est le rapport entre le nombre d'actifs occupés concernés et la population totale en âge de travailler correspondante.
Taux de chômage
Le taux de chômage est le pourcentage des personnes faisant partie de la population active mais qui sont au chômage.
Les transformations de l'emploi et les formes du chômage
La croissance de l'emploi au cours de la seconde moitié du XXe siècle en France s'est accompagnée d'une évolution de la structure des emplois.
- L'emploi est de plus en plus féminin. 65% des emplois étaient masculins en 1970, contre 52% en 2012.
- L'emploi est de plus en plus salarié. 80% des personnes en emploi étaient salariées en 1970, elles sont plus de 90% en 2012.
- L'emploi est de plus en plus localisé dans le secteur tertiaire. Les services représentaient la moitié des emplois en 1970, ils en représentent 80% en 2012.
- L'emploi prend aussi de plus en plus des formes atypiques (CDD, interim).
Cette évolution du monde du travail s'est également accompagnée de la montée du chômage et de la diversification de ses formes.
L'analyse socio-économique distingue différents types de chômages, selon le facteur que l'on considère comme déterminant pour expliquer qu'un individu ne trouve pas d'emploi.
- Le chômage structurel est lié aux déséquilibres des structures socio-économiques comme les déséquilibres démographiques, le déclin d'activités traditionnelles, le changement dans la structure des emplois et l'inadéquation entre la formation et les attentes des employeurs, etc.
- Le chômage conjoncturel résulte d'un ralentissement de l'activité économique.
- Le chômage technologique est dû à la mise en place de nouveaux procédés de production qui économisent de la main-d'œuvre.
- Le chômage technique est une inactivité forcée dans l'entreprise en raison de circonstances particulières et indépendantes de l'entreprise (par exemple des problèmes d'approvisionnement concernant un matériau essentiel au travail des employés).
- Le chômage partiel est une inactivité forcée et décidée par l'entreprise pour réduire la production lorsque la conjoncture est défavorable. Il consiste par exemple à exiger des salariés qu'ils diminuent leur temps de travail hebdomadaire.
Les analyses récentes mettent également en avant la notion de "halo du chômage". L'Insee définit le "halo du chômage" comme l'ensemble "des personnes qui souhaiteraient travailler, mais qui ne sont pas classées comme chômeurs". Elles peuvent être classées comme inactives (par exemple si elles n'ont pas activement recherché un emploi récemment) ou actives (si elles ne travaillent que quelques heures par semaines mais cherchent un emploi à temps complet).
Avec la précarisation de l'emploi, il devient parfois compliqué de cerner la différence entre emploi, chômage et inactivité.
Le temps partiel choisi est à cheval entre l'activité et l'inactivité.
Serge Paugam, dans Le Salarié de la précarité, met en évidence deux dimensions possibles de la précarité pour un salarié. Il distingue entre :
- Précarité du travail : c'est un défaut d'intégration professionnelle. Le salarié trouve peu d'intérêt dans son emploi et ne s'y identifie pas.
- Précarité de l'emploi : cela correspond à la situation d'un travailleur qui dispose d'un emploi en contrat atypique. Son emploi n'est pas garanti dans le long terme et ne permet donc pas au salarié d'être confiant dans l'avenir.
Pour lui, la précarité de l'emploi et du travail correspond à une première phase de la disqualification sociale. Les individus précaires sont dans une situation de fragilité et d'infériorité sociale. Ils peuvent être stigmatisés comme tels par le reste de la société et les travailleurs sociaux, ce qui peut accentuer leur exclusion (car ils perdent confiance en eux ou revendiquent une aide sociale dont ils deviennent dépendants).
Les politiques de l'emploi et de lutte contre le chômage
Face à la montée du chômage de masse et à l'essor de la précarité, l'État cherche à mettre en place des politiques qui favorisent l'emploi et qui luttent contre le chômage.
On distingue deux grandes catégories de politiques de l'emploi, qui visent à réduire le chômage et ses effets.
- Les politiques passives, qui ont pour but de diminuer les effets du chômage (par exemple les mesures d'indemnisation des chômeurs) et de mieux répartir l'emploi sans augmenter son volume global (par exemple en diminuant le temps de travail légal ou en diminuant l'âge de départ à la retraite).
- Les politiques actives, qui ont pour but d'augmenter le volume total d'emploi. Elles consistent à promouvoir la création d'emplois, à accroître l'activité globale, à mieux former les chômeurs pour qu'ils retrouvent un emploi, à améliorer le fonctionnement du marché du travail pour que l'offre et la demande de travail soient plus adéquates, etc.
Au sein de la catégorie des dépenses actives, des controverses existent pour savoir quelles mesures concrètes seraient efficaces pour augmenter le volume d'emploi. Ces controverses sont politiques, mais aussi économiques, car tous les économistes ne font pas la même analyse du chômage.
On distingue traditionnellement trois grands types d'explication du chômage, qui peuvent correspondre à différentes caractéristiques des économies ou à différentes époques. Selon le type de chômage considéré, des politiques différentes doivent être adoptées pour le traiter.
- Le chômage dit "classique" est soit temporaire (chômage "frictionnel"), soit volontaire (les chômeurs considéreraient que le salaire proposé est trop bas).
- Le chômage dit "keynésien" est un chômage de long terme et involontaire, qui s'explique par un niveau d'activité économique trop faible.
- Le chômage "structurel" renvoie à une inadéquation entre la demande et l'offre de travail. Il peut s'expliquer par le caractère trop rigide du marché du travail qui ne parvient pas à apparier les deux.
Face à la diversité des formes de chômage, les réponses des politiques étatiques sont nombreuses, l'État peut :
- Inciter les entreprises à embaucher (primes à l'embauche ou réduction des cotisations sociales)
- Créer des emplois dans le secteur public ou privé (création d'emplois, subventions, contrats aidés), améliorer le fonctionnement du marché du travail par une meilleure communication entre les offres et les demandes d'emplois (création d'agence de l'emploi)
- Favoriser l'adaptation aux changements du marché (formations, stages)
- Relancer la consommation (indemniser les chômeurs, partager le temps de travail)
L'ensemble des politiques de l'emploi ou de lutte contre le chômage mené par l'État se heurte cependant à de nombreuses limites :
- La contrainte budgétaire limite les possibilités de financement
- Les effets pervers ou indirects sont parfois difficilement mesurables
De manière générale, on assiste depuis la fin des années 1970 à une déréglementation des marchés du travail qui va de pair avec une flexibilisation de l'emploi, même si tous les pays n'adoptent pas les mêmes dispositifs pour flexibiliser l'emploi.
Flexibilité du travail
La flexibilité du marché du travail représente l'ensemble des mesures mises en place afin d'adapter la production et l'emploi aux évolutions rapides de la demande. Ces politiques visent à lutter contre les rigidités du marché du travail. Ces mesures visent à adapter le volume de l'emploi (flexibilité externe) ; la qualité des emplois (flexibilité interne) ; les salaires (flexibilité salariale).
Ces politiques connaissent plusieurs limites :
- La flexibilisation de l'emploi fragilise la position des salariés, qui sont de plus en plus souvent dans des situations précaires. Cette flexibilisation a entretenu le phénomène de la "nouvelle pauvreté" qui touche les travailleurs pauvres.
- Les contrats précaires favorisent un chômage répétitif et peuvent freiner l'intégration des travailleurs dans la société.
- L'augmentation du nombre de contrats précaires entraîne une segmentation du marché du travail. Ce sont souvent les individus appartenant à des catégories sociales défavorisées qui se voient imposer des contrats flexibles (femmes, jeunes, immigrés), et qui perdent donc rapidement leur emploi en cas de crise.
L'étude de la flexibilité a donné lieu à des analyses de la "flexicurité". Il s'agit d'une stratégie visant à renforcer à la fois la flexibilité des travailleurs et la sécurité de l'emploi (garantir des revenus, avoir l'assurance de ne pas être au chômage sur une longue période, etc.). La flexicurité a été au centre des débats de la Commission européenne sur le marché du travail.