Sommaire
ILes facteurs de structuration et l'évolution de la structure socioprofessionnelleALes facteurs qui structurent et hiérarchisent l'espace socialBLes quatre principales évolutions de la structure socioprofessionnelle depuis 1950IILe débat théorique des classes socialesAL'analyse de Karl MarxBL'analyse de Max WeberIIILe débat sur la pertinence des classes pour analyser la société française actuelleALes évolutions de la société remettent en cause l'analyse en classes socialesBLe retour des inégalités rend pertinente l'analyse en classes socialesLes facteurs de structuration et l'évolution de la structure socioprofessionnelle
Les facteurs qui structurent et hiérarchisent l'espace social
Il existe 7 facteurs de structuration (regroupement des individus selon des critères homogènes) et de hiérarchisation (classement des individus) de l'espace social :
- la profession et la catégorie socioprofessionnelle (PCS) ;
- le niveau de revenus ;
- le niveau de diplôme ;
- la composition du ménage ;
- la position dans le cycle de vie ;
- le genre ;
- le lieu de résidence.
Les quatre principales évolutions de la structure socioprofessionnelle depuis 1950
Depuis la seconde moitié du XXe siècle (1950), il y a eu 4 évolutions principales de la structure socioprofessionnelle en France :
- la salarisation, qui correspond à la hausse des emplois salariés et la baisse simultanée des indépendants. Aujourd'hui, environ 90 % des emplois sont salariés ;
- la tertiarisation, qui correspond à la hausse des emplois dans le secteur tertiaire (les services) et la baisse simultanée des emplois dans le secteur primaire (l'agriculture) et le secteur secondaire (industrie et construction). Aujourd'hui, 80 % des emplois sont dans le secteur tertiaire ;
- l'élévation du niveau de qualification, qui correspond la hausse du nombre de diplômés grâce à la massification et à la démocratisation scolaire. Aujourd'hui, environ 80 % d'une génération a un baccalauréat ;
- la féminisation des emplois, qui correspond à l'arrivée des femmes sur le marché du travail et leur surreprésentation dans certains types d'emplois. Aujourd'hui, les femmes représentent 49 % des actifs contre 33 % dans les années 1950.

Le débat théorique des classes sociales
L'analyse de Karl Marx
Une classe sociale est une unité sociale qui a une certaine homogénéité et une conscience collective. On retrouve ainsi la conception réaliste de Karl Marx dont les classes sociales ont une réalité objective. Une classe, pour Karl Marx, se définit à partir de trois éléments :
- la place qu'elle occupe dans le processus de production ;
- des intérêts antagonistes à cause des rapports de domination et d'exploitation des classes ;
- une conscience de classe.
Marx distingue également la classe en soi, qui est définie à partir de la place que l'on occupe dans le processus de la classe pour soi qui est un groupe social ayant pris conscience de ses intérêts et de son opposition aux autres classes.

L'analyse de Max Weber
Max Weber a une conception nominaliste des classes. La classe est un élément de la hiérarchie sociale selon la distribution du pouvoir dans une société, qui se fait à trois niveaux :
- l'ordre économique, qui repose sur le mode selon lequel les biens et les services sont distribués et utilisés ;
- l'ordre social ou statutaire, qui correspond au mode selon lequel le prestige se distribue au sein d'une société ;
- l'ordre politique, qui se détermine par la compétition pour le contrôle de l'État.

Le débat sur la pertinence des classes pour analyser la société française actuelle
Les évolutions de la société remettent en cause l'analyse en classes sociales
Avec l'évolution de la structure socioprofessionnelle liée à l'évolution politique, économique et sociale de la société, la pertinence d'une approche en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française fait l'objet de débats théoriques et statistiques.
L'approche en termes de classes sociales est d'abord remise en cause par la diminution de la distance interclasses qui représente les écarts de revenus, de consommation et de modes de vie entre les classes sociales grâce à la moyennisation et par l'augmentation de la distance intra-classes, qui désigne les inégalités entre les individus d'une même classe. Les transformations de la structure socioprofessionnelle induites par la salarisation, la tertiarisation, la féminisation de l'emploi et l'augmentation du niveau de qualification génèrent ou renforcent des fractures internes aux différents groupes socioprofessionnels. Cela aboutit à une stratification différente de la société en PCS ou selon des rapports sociaux de genres qui sont les rapports sociaux qui aboutissent à une hiérarchisation entre les rôles féminins et masculins. De plus, on observe une multiplication des facteurs d'individualisation qui réduit le sentiment d'appartenance de classe.

Le retour des inégalités rend pertinente l'analyse en classes sociales
Cependant, le retour des inégalités dans les années 2000 remet au centre du débat l'analyse en classes sociales par son aspect économique car la possession des moyens de production pour Marx et la capacité différenciée à se procurer des biens de consommation ou de moyens de production pour Weber déterminent les conditions d'existence des individus et renforcent les oppositions de classes.
Ainsi, l'antagonisme de classes s'accroît et réactive la conscience et la lutte des classes de la classe populaire, caractéristique de la classe pour soi qualifiée de retour d'une identification subjective à un groupe social et la défense de ses intérêts.
