Sommaire
ILa création et le fonctionnement de l'entrepriseALes différentes catégories d'entreprisesBLe cycle de vie d'une entrepriseCLe rôle de l'entrepreneur et des parties prenantes internes à l'entrepriseIILa gouvernance de l'entrepriseALa structure hiérarchiqueBLa tête de l'entrepriseCLes modes de gouvernanceIIIL'organisation des relations sociales dans l'entrepriseAL'entreprise, un lieu socialBLa coopération en entrepriseCLes conflits en entrepriseLes entreprises sont un acteur-clé de l'économie d'une société : elles sont des organisations dont l'activité principale consiste à produire des biens et des services. Elles sont des lieux de coopération et de conflit entre les différentes parties prenantes internes à l'entreprise : entrepreneurs (créateurs), propriétaires, dirigeants, et salariés. Ce sont aussi des organisations hiérarchiques dont la gouvernance peut être plus ou moins centralisée.
La création et le fonctionnement de l'entreprise
Les entreprises sont des organisations qui produisent des biens et des services destinés à être vendus sur un marché. Elles traversent une série d'étapes (cycle de vie) : création par un entrepreneur et définition d'un statut juridique, croissance, et parfois disparition. Leur croissance s'accompagne de la diversification des rôles et de l'arrivée d'autres acteurs internes à l'entreprise : dirigeants, salariés et propriétaires.
Les différentes catégories d'entreprises
Les entreprises contribuent à une part considérable de l'activité économique. Elles sont très nombreuses et diverses. On peut distinguer les entreprises en fonction de plusieurs critères : taille, secteur d'activité, statut juridique.
Entreprise
L'entreprise est une organisation qui produit des biens et services marchands destinés à être vendus sur le marché.
En France, en 2018, l'Insee comptabilise 3,8 millions d'entreprises de tailles diverses.
Le but de l'entreprise est de produire des biens et des services de façon à générer un profit maximum. Les entreprises doivent coordonner différentes fonctions : conception, production, commercialisation des produits… D'autres fonctions sont également souvent nécessaires au bon fonctionnement d'une entreprise. Dans les grandes entreprises, elles correspondent à différents départements (ou services) :
- le service des ressources humaines qui prend en charge le recrutement et veille aux conditions de travail dans l'entreprise ;
- le service comptable qui établit les capacités ou les besoins de financement ;
- les services logistique, marketing, etc.
Il existe plusieurs catégories d'entreprises en fonction du nombre d'employés et/ou du chiffre d'affaires. En France, l'Insee distingue :
- Les grandes entreprises : elles ont plus de 5 000 employés et/ou un chiffre d'affaires supérieur à 1,5 milliard d'euros.
- Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) : elles ont entre 250 et 5 000 employés et/ou un chiffre d'affaires inférieur à 1,5 milliard d'euros.
- Les petites et moyennes entreprises (PME) : elles ont entre 10 et 250 employés et/ou un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros.
- Les micro-entreprises : elles ont moins de 10 employés et/ou un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros.
Les grandes entreprises internationales (par exemple les GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont les plus médiatisées, mais la plupart des entreprises sont en réalité des micro-entreprises (souvent des artisans et des professions libérales).
En France, 90 % des entreprises ont moins de 10 salariés. Seulement 0,3 % des entreprises ont plus de 200 salariés.
Les entreprises se classent aussi selon le secteur d'activité. On distingue trois secteurs principaux.
Le secteur primaire correspond à l'exploitation des ressources naturelles, dont l'agriculture.
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Le secteur secondaire regroupe les entreprises du domaine de l'industrie et de la construction.
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Le secteur tertiaire est celui des services.
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On distingue aussi les entreprises selon leur statut juridique. Il existe un grand nombre de statuts différents en fonction des capitaux apportés et de la responsabilité juridique des gérants et propriétaires : EI (entreprise individuelle), SARL (Société à responsabilité limitée), SA (Société anonyme), SAS (Société par actions simplifiée), etc. À la différence des entreprises individuelles, les sociétés sont détenues par plusieurs personnes et ont une identité juridique propre.
Le cycle de vie d'une entreprise
Les entreprises sont créées par des entrepreneurs, qui leur donnent un statut juridique. Elles cherchent à se développer, en embauchant des salariés, en obtenant des financements, et en augmentant ou en diversifiant leurs activités. Les entreprises peuvent disparaître lorsqu'elles sont dépassées par leurs concurrents.
Une entreprise est créée par un ou plusieurs entrepreneurs. La création d'une entreprise est un processus en soi, qui demande plusieurs étapes : élaboration du projet de création, recherche de financements, choix du statut, du mode d'organisation, etc. L'ensemble de ces éléments figure souvent dans ce qu'on nomme un « business plan ». Le statut juridique est le cadre légal d'une entreprise : il définit les droits et obligations de l'entreprise. L'entreprise est créée à partir du moment où elle est légalement enregistrée.
Une fois créées, les entreprises cherchent à se développer : elles peuvent chercher à augmenter leur chiffre d'affaires ou à diversifier leurs activités par exemple. Les stratégies des entreprises sont variées : elles peuvent concentrer leur production sur un seul bien ou service, ou fournir une gamme de biens et de services. Cette phase de croissance peut passer par une recherche de nouveaux financements, ainsi qu'un éventuel changement de statut juridique. En plus des entrepreneurs, d'autres acteurs interviennent dans la croissance des entreprises, comme les apporteurs de fonds (actionnaires) ou les travailleurs (salariés).
Enfin, une entreprise peut disparaître si elle ne peut plus assurer ses obligations : rémunérer ses salariés et ses propriétaires, rembourser ses dettes, payer ses fournisseurs. L'entreprise est alors en cessation de paiement. Si aucune solution n'est trouvée (pas de repreneur ni de nouveaux financements), l'entreprise est liquidée et elle disparaît : les salariés sont licenciés et les possessions de l'entreprise sont vendues pour rembourser ses dettes. Cela arrive notamment lorsque les entreprises n'arrivent pas à être compétitives par rapport à leurs concurrents, ou si la demande pour leurs produits est trop faible. Des entreprises sont créées et d'autres disparaissent continuellement, notamment en fonction des innovations qui émergent, portées par les entrepreneurs : l'économiste Joseph Schumpeter (1883-1950) nomme ce processus la « destruction créatrice ».
Le rôle de l'entrepreneur et des parties prenantes internes à l'entreprise
L'entrepreneur est la personne qui crée l'entreprise. L'importance de son rôle dans l'économie est soulignée par Joseph Schumpeter. Son rôle évolue lors du cycle de vie de l'entreprise : lors de la création, il est souvent à la fois créateur, dirigeant et propriétaire. Lorsque l'entreprise se développe, il partage souvent la propriété avec d'autres actionnaires et la direction avec d'autres dirigeants, souvent salariés.
Selon Joseph Schumpeter, les entrepreneurs ont un rôle central dans l'économie, car ils sont à l'origine des innovations. Au départ, l'entrepreneur assume souvent tous les rôles au sein de l'entreprise (propriétaire, dirigeant, créateur), mais la croissance des entreprises s'accompagne d'un partage et d'une spécialisation des rôles.
Il existe alors plusieurs parties prenantes internes à l'entreprise, les acteurs qui interviennent dans le cycle de production :
- L'entrepreneur est le créateur de l'entreprise.
- Le manager, ou dirigeant, est la personne chargée de prendre les décisions courantes de l'entreprise.
- Les salariés sont employés par l'entreprise et travaillent pour elle en échange d'un salaire.
- Les actionnaires sont les différents propriétaires d'une entreprise par actions. Ils sont propriétaires d'une ou plusieurs actions, qui sont des parties du capital de l'entreprise. Dans les grandes entreprises, les propriétaires et les dirigeants ne sont souvent pas les mêmes.
Entrepreneur
L'entrepreneur est la personne à l'origine de la création d'une entreprise. Il porte souvent une innovation et dirige l'entreprise à sa création. Il peut être le propriétaire ou non de l'entreprise.
« L'entrepreneur et l'innovation ont un rôle important dans le fonctionnement de l'économie capitaliste et le développement économique. »
Joseph Schumpeter
Théorie de l'évolution économique
1926
La gouvernance de l'entreprise
Les entreprises suivent une structure hiérarchique dans laquelle les dirigeants ont une autorité sur les autres employés. Selon le mode de gouvernance, la hiérarchie peut être plus ou moins centralisée, c'est-à-dire concentrée entre les mains de peu de personnes. Dans les grandes entreprises, les actionnaires (propriétaires) choisissent les dirigeants (salariés).
La structure hiérarchique
Les entreprises sont des organisations hiérarchiques, c'est-à-dire que chaque personne est subordonnée à un supérieur. Les dirigeants ont une autorité sur les autres, un pouvoir de commandement. Les organigrammes permettent de représenter l'organisation et la structure hiérarchique d'une entreprise.
Hiérarchie
Dans une entreprise, la hiérarchie est une forme d'organisation du pouvoir dans laquelle chaque élément de l'entreprise est subordonné à un supérieur, jusqu'à la tête de l'entreprise.
Dans les entreprises complexes en taille ou en fonctionnement, l'organigramme d'entreprise permet de visualiser à la fois le mode d'organisation de l'entreprise et son fonctionnement hiérarchique.
La tête de l'entreprise
À la tête de l'entreprise, on peut distinguer deux fonctions principales : propriétaire/actionnaire et manager. Dans les entreprises par actions, les actionnaires apportent les capitaux. En tant que propriétaires, ils ont un pouvoir de décision au sein de l'entreprise, notamment celui de désigner le P-DG (président-directeur général) qui dirige au nom de leur intérêt. Ce dernier est le manager, ou dirigeant.
Alors que les petites entreprises n'appartiennent souvent qu'à un seul propriétaire, les grandes entreprises peuvent être possédées par de nombreux actionnaires.
Actionnaire
L'actionnaire est le propriétaire de l'ensemble ou d'une partie du capital social de l'entreprise, il possède une ou plusieurs actions. Une action peut être achetée ou vendue sur les marchés financiers.
Les actionnaires n'assurent pas la fonction de direction de l'entreprise : cette fonction est exercée par un « manager », ou dirigeant.
Manager (ou dirigeant)
Le manager ou dirigeant est un salarié qui est chargé de prendre les décisions et de diriger l'entreprise.
Dans les grandes entreprises, ces acteurs forment un conseil d'administration qui se réunit régulièrement pour prendre les décisions stratégiques.
Conseil d'administration
Le conseil d'administration est l'organe de décision principal dans une grande entreprise, il est en général composé de l'ensemble des grands actionnaires et des principaux directeurs de l'entreprise.
Les modes de gouvernance
On parle de gouvernance d'entreprise pour évoquer les différentes façons d'exercer l'autorité et de prendre les décisions dans une entreprise. Lorsque l'autorité est concentrée au niveau hiérarchique supérieur, la gouvernance est centralisée. Inversement, la gouvernance est décentralisée lorsque toutes les parties prenantes sont représentées dans la prise de décision.
Les entreprises peuvent être plus ou moins hiérarchiques, et il existe une multitude de façons d'organiser les chaînes de décisions qui permettent la production. La gouvernance d'entreprise a un impact particulièrement important sur le fonctionnement de l'entreprise.
Gouvernance d'entreprise
La gouvernance d'entreprise est l'ensemble des processus, réglementations, lois et institutions destinés à définir la manière dont une entreprise est dirigée et administrée, notamment la façon dont les décisions sont prises et les relations de pouvoir organisées.
On distingue en général deux grands types de gouvernance :
- La gouvernance centralisée : Dans cette forme d'organisation, la hiérarchie est très forte. Les décisions sont prises au niveau le plus haut de la hiérarchie d'entreprise, par le conseil d'administration, et l'autonomie des autres services est faible.
- La gouvernance décentralisée : Dans cette forme d'organisation, la hiérarchie est plus souple. L'organisation interne donne plus d'autonomie aux salariés et l'autorité est partagée par un nombre important de responsables, à des niveaux hiérarchiques divers. Les salariés peuvent aussi être représentés dans les institutions de gouvernance.
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la société industrielle dite de modèle « fordiste » était basée sur des entreprises très hiérarchiques. Les « cadres » émergent en tant que catégorie professionnelle caractérisée par des tâches de direction et de décisions tandis que les employés sont affectés à des tâches d'exécution.
L'organisation des relations sociales dans l'entreprise
Les entreprises sont des lieux sociaux, où se tissent des liens sociaux. La coopération est essentielle dans l'entreprise et peut prendre des formes particulières comme la coopérative. Les conflits du travail entre les différentes parties prenantes mènent à des négociations et des compromis, à la fois à l'échelle de l'entreprise et de la société.
L'entreprise, un lieu social
L'entreprise est non seulement une organisation productive mais aussi un lieu de relations sociales. La vie d'entreprise correspond à une part importante de l'activité sociale des individus : le travail forge des liens sociaux et constitue l'une des modalités de l'intégration dans la société.
© Svg Sihl
La socialisation secondaire des individus s'élabore souvent au cours d'une carrière professionnelle : les collègues de travail peuvent constituer un groupe de pairs influençant la transmission des normes et des comportements dans la société. De nombreux individus se définissent ainsi par leur appartenance à telle ou telle entreprise.
La carrière et les relations de travail procurent non seulement à l'individu une partie de son réseau de sociabilité mais aussi son statut social. En raison de ce rôle intégrateur de l'entreprise, la perte d'emploi ou le licenciement peuvent être ressentis comme un échec d'intégration.
La coopération en entreprise
La coopération consiste, pour différents individus ou groupes, à concourir à la réalisation d'un but commun malgré la diversité des intérêts. Les entreprises doivent créer les conditions de cette coopération pour être efficaces.
La coopération dans l'entreprise est particulièrement importante dans la mesure où l'entreprise est composée de différentes personnes et différents services dont les intérêts s'opposent parfois.
Coopération
La coopération est une forme d'organisation collective qui repose sur la volonté d'unir les différents acteurs de la production au service d'objectifs communs partagés.
La coopération entre les employés d'une entreprise est souvent encouragée par l'entreprise elle-même dans le but de renforcer la cohésion entre les salariés pour améliorer la qualité du travail d'équipe.
De nombreuses entreprises créent des comités d'entreprise qui fournissent à leurs employés des services (chèques vacances, uniformes, stages de cohésion, séminaires) qui contribuent à renforcer le caractère intégrateur de l'entreprise.
Certaines formes d'entreprises encouragent la coopération, comme la coopérative. Dans cette forme d'organisation, les propriétaires sont aussi les travailleurs. La gouvernance est plus démocratique et la coopération est ainsi facilitée.
Les conflits en entreprise
L'entreprise peut être un lieu de conflit social. Le plus souvent, le conflit émerge entre les employeurs et les salariés car leurs intérêts respectifs ne coïncident pas. Les conflits peuvent prendre la forme de grèves ou de manifestations, et sont souvent réglés par des négociations entre les partenaires sociaux.
Les conflits portent souvent sur le partage des richesses produites, les conditions de travail ou encore le droit des travailleurs.
Conflit
Un conflit est un affrontement entre plusieurs personnes ou groupes sociaux qui ne parviennent pas à coopérer.
Dans le cas de conflits employeurs/salariés, le rapport de force joue en défaveur du salarié car celui-ci dépend de l'employeur pour obtenir de quoi vivre. Cependant, des salariés mobilisés collectivement peuvent faire pression sur les employeurs pour faire valoir leurs intérêts, par exemple à travers des stratégies de grèves, qui nuisent à la rentabilité de l'entreprise. Pour permettre le dialogue entre salariés et employeurs, des organisations salariales et patronales se sont mises en place : ce sont les partenaires sociaux.
Partenaires sociaux
Les partenaires sociaux sont l'ensemble des syndicats patronaux et de salariés. Ils permettent le dialogue social, c'est-à-dire une discussion entre les différents acteurs de l'entreprise, afin de gérer pacifiquement les différends et d'établir des compromis.
Syndicat
Un syndicat est une organisation chargée de défendre les intérêts d'un groupe professionnel. Les syndicats font partie des partenaires sociaux qui négocient les conventions collectives s'appliquant aux branches professionnelles ou aux salariés d'une entreprise.
En France, le MEDEF est un syndicat d'employeurs (ou patronal) tandis que la CGT est un syndicat de salariés.
Lors de négociations collectives, entreprises, État et syndicats signent des conventions collectives, qui encadrent et définissent le niveau des salaires et les conditions de travail. Les conventions collectives peuvent être établies à plusieurs niveaux : au niveau national, pour toutes les activités à la fois, au niveau de la branche d'activité, et au niveau de l'entreprise.