Sommaire
ILes différences chromosomiques et phénotypiques entre homme et femmeALes caractères sexuels primairesBLes caractères sexuels secondairesIIPassage du sexe chromosomique au sexe phénotypiqueAPassage du sexe chromosomique au sexe phénotypique indifférenciéBPassage du stade phénotypique indifférencié au stade gonadique différenciéCPassage du stade gonadique différencié au stade phénotypiqueIIILa pubertéIVLes facteurs contrôlant le comportement sexuelLes différences chromosomiques et phénotypiques entre homme et femme
Chaque être humain possède 46 chromosomes en 23 paires d'homologues :
- 22 paires d'autosomes
- 1 paire de chromosomes sexuels
Cette paire de chromosomes sexuels est (en dehors de toute anomalie chromosomique) :
- XX chez la femme
- XY chez l'homme
Chaque parent apporte un chromosome de chaque paire d'homologue. Pour les chromosomes sexuels :
- La mère apporte un de ses X
- Le père apporte son X ou son Y, c'est donc lui qui détermine le sexe du futur enfant
Le sexe chromosomique, aussi dit sexe biologique, détermine l'identité biologique de l'individu : homme ou femme.
Les différences phénotypiques entre homme et femme sont appelées dimorphisme sexuel.
Dimorphisme sexuel
Le dimorphisme sexuel représente les différences phénotypiques entre les individus des deux sexes d'une même espèce. Il peut être plus ou moins marqué selon les espèces, chez l'être humain il est peu marqué.
Le dimorphisme sexuel chez l'homme est marqué par les différences anatomiques: appareils génitaux différenciés, présence de poitrine, musculature plus ou moins développée selon le sexe.
Chez le canard col vert, seul le mâle présente le fameux col vert, la cane présente un plumage marron, ces couleurs font partie du dimorphisme sexuel chez cette espèce.
Chez l'être humain, le dimorphisme sexuel s'exprime au travers de deux types de caractères sexuels :
- Les caractères sexuels primaires
- Les caractères sexuels secondaires
Les caractères sexuels primaires
Caractères sexuels primaires
Les caractères sexuels primaires sont les caractères présents dès la naissance, c'est-à-dire l'appareil génital.
Les caractères sexuels primaires sont par exemple la présence d'un pénis ou d'un utérus.
Les caractères sexuels primaires sont présents dès la naissance.
Il s'agit pour la femme de :
- Grandes lèvres
- Petites lèvres
- Vulve
- Vagin
- Utérus
- Trompes de Fallope (ou oviductes)
- Ovaires
Appareil génital féminin
Il s'agit pour l'homme de :
- Pénis
- Vésicules séminales
- Canaux déférents ou spermiductes
- Epididyme
- Testicules
Appareil génital masculin
Les caractères sexuels secondaires
Caractères sexuels secondaires
Les caractères sexuels secondaires sont les caractères qui apparaissent à la puberté.
La poitrine ou la pilosité qui augmentent font partie des caractères sexuels secondaires.
Passage du sexe chromosomique au sexe phénotypique
Passage du sexe chromosomique au sexe phénotypique indifférencié
De 0 à 7 semaines d'aménorrhée, le sexe phénotypique est indifférencié, les embryons sont semblables quel que soit le sexe chromosomique.
Aménorrhée
L'aménorrhée est l'absence de règles. Dans le cas d'une grossesse, le décompte des semaines d'aménorrhée correspond au nombre de semaines depuis la fécondation, et donc à deux semaines de plus que le nombre de semaines de grossesse.
Stade phénotypique indifférencié
Le stade phénotypique indifférencié est le stade où les embryons mâles et femelles ont le même appareil génital.
L'appareil génital à ce stade se compose :
- D'une zone génitale indifférenciée
- Des canaux de Müller
- Des canaux de Wolff
- De gonades indifférenciées
L'appareil génital au stade phénotypique indifférencié
Passage du stade phénotypique indifférencié au stade gonadique différencié
La différenciation se fait de la septième à la neuvième semaine d'aménorrhée.
Si le sexe chromosomique est XX (femelle), le développement des gonades indifférenciées se poursuit en ovaires.
Si le sexe chromosomique est XY (mâle), les gonades indifférenciées se développent en testicules au lieu d'ovaires.
Stade gonadique différencié
Le stade gonadique différencié correspond au stade où les gonades indifférenciées se sont différenciées en :
- Ovaires chez les femmes
- Testicules chez les hommes
Il commence à la neuvième semaine d'aménorrhée.
Passage du stade gonadique différencié au stade phénotypique
Le passage du stade gonadique différencié au stade phénotypique se fait entre 9 semaines d'aménorrhée et la naissance.
Si le sexe chromosomique est XX, le développement se poursuit vers l'apparition des différents organes de l'appareil génital féminin.
Si le sexe chromosomique est XY (mâle), deux types de cellules testiculaires libèrent des hormones à partir de la neuvième semaine d'aménorrhée :
- Les cellules de Leydig, aussi appelées cellules interstitielles, qui sont situées entre les tubes séminifères. Elles sécrètent de la testostérone qui développe les canaux de Wolff en canaux déférents, vésicules séminales, prostate et pénis.
- Les cellules de Sertoli, qui sont situées dans la paroi des tubes séminifères. Elles sécrètent de l'AMH (anti-mullerian hormon, ou hormone anti-müllerienne), qui fait régresser les canaux de Müller.
A ce stade, les appareils génitaux sont développés.
Stade phénotypique
Le stade phénotypique est le stade où l'appareil génital et toutes ses composantes sont développés.
Le stade phénotypique chez la femme correspond à la présence de l'utérus, du vagin, etc.
Le stade phénotypique chez l'homme correspond à la présence du pénis, des testicules, etc.
La puberté
Les caractères sexuels secondaires apparaissent à la puberté qui débute vers 11 ans chez la femme et 13 ans chez l'homme.
Il s'agit chez la femme de :
- Règles (ou cycles menstruels)
- Développement des seins
- Elargissement du bassin
- Développement de la pilosité
Il s'agit chez l'homme de :
- Développement de la pilosité
- Apparition de la pomme d'Adam
- Mue de la voix
Cette étape se fait sous contrôle hormonal :
- Les oestrogènes chez la femme
- La testostérone chez l'homme
Les facteurs contrôlant le comportement sexuel
Les mammifères en dehors des primates se reproduisent dans l'unique but de procréer. Leur comportement sexuel est sous influence hormonale, et sous l'influence du système de récompense.
Les hormones permettent :
- L'état physiologique propice à la copulation.
- Le comportement nécessaire à la copulation.
- La réalisation de la copulation quand les conditions nécessaires sont réunies : appareil génital mature, gamètes matures (notamment chez les femelles), saison propice.
Le système de récompense permet d'amener une sensation de plaisir après l'acte sexuel, poussant l'organisme à rechercher cette sensation.
Cette sensation est produite par :
- Le cortex cérébral reçoit les informations sensorielles liées à l'activité sexuelle.
- Il transmet ces informations à l'aire tegmentale ventrale ou ATV.
- L'ATV libère de la dopamine vers : le gyrus cingulaire, le putamen, le septum et le noyau accumbens.
- Ces quatre structures activées par la dopamine provoquent la sensation de plaisir.
Les systèmes de récompense mis en jeu dans le plaisir sexuel
Au cours de l'évolution chez les primates hominoïdes (qui comprennent l'homme, le gorille, l'orang-outang, etc.) le cortex cérébral s'est développé. Ce cortex est le siège des capacités affectives et cognitives. Avec son développement, le contrôle hormonal du comportement sexuel a diminué au profit d'un contrôle par le système de récompense. Ainsi les hominoïdes, et au sein d'eux l'homme plus encore, ont un comportement sexuel qui ne vise plus uniquement la procréation, mais avant tout la recherche de plaisir.
De la sorte :
- De nouvelles pratiques sexuelles sont apparues, telles que le baiser ou la masturbation, qui ne visent pas la fécondation mais la stimulation du système de récompense.
- La copulation n'a plus lieu seulement en période de fécondité mais durant tout le cycle menstruel chez la femme par exemple.
Le développement des comportements sexuels chez les hominoïdes est donc sous contrôle hormonal pour une petite part, et sous le contrôle du système de récompense pour la plus grande part. Le système de récompense est quant à lui en grande partie modelé par des facteurs affectifs et cognitifs. Ces facteurs dépendent notamment du contexte culturel, comme le montrent les différences de comportements sexuels entre des ethnies aux cultures différentes.