Le triangle sémiotique
John Locke
John Locke
Sur l'entendement humain
1689
Par le triangle sémiotique, John Locke désigne le lien entre signifiant, signifié et référent, lien illustré par cette image, sur laquelle on voit ce lien. Le référent est ce dont on parle, ici un chat, qui est un être animé. Le signifiant, le terme que l'on va utiliser pour parler de lui, peut être "chat", ou "chaton" si c'est un bébé, ou encore "chartreux" ou "siamois" en fonction de sa race. Si on parle une autre langue que le français, on pourra dire "cat" en anglais par exemple. Le signifié, c'est ce que l'on associe au signifiant, ce qui désigne le référent, la réalité. Ici, qu'importe le terme (le signifiant) choisi, on parle toujours du mammifère félin.
Le signifié détaché du référent
Jacques Lacan
Jacques Lacan
Séminaires
Jacques Lacan parle de l'autonomie du signifiant, il va jusqu'à traduire par "ça parle". Ainsi, en psychanalyse, le signifiant n'est pas forcément lié au référent, le signifiant doit être interprété en lui-même, par rapport à ce qu'il renvoie au patient. Pour expliquer la différence entre le mot (le signifiant) et le référent, on peut utiliser l'exemple du "chien". En effet, Jacques Lacan a repris l'exemple d'une phrase : "le mot chien ne mord pas" (expression attribuée à divers hommes, Spinoza, James, Magritte, etc.). Lacan explique que "le mot "chien" ne mord pas". C'est le référent qui mord. Le signifiant, "déconnecté" du réel, est autonome. En effet, utiliser le mot "chien" ne présente pas de risque de morsure.
Interprétation des rêves
Sigmund Freud
Sigmund Freud
L'Interprétation du rêve
1899
Pour Sigmund Freund, père de la psychanalyse, le rêve est un langage qu'il faut interpréter : dans le rêve, le signifiant est plus important que les "images" du rêve, l'histoire. Il faut analyser le contenu manifeste pour avoir accès au contenu latent. Le sens manifeste est l'image elle-même, ou le signifié qui est dans le rêve. Le sens latent est la traduction du sens manifeste en langage ordinaire.
Artémidore de Daldis est un auteur grec de la fin du IIe siècle. Il aurait interprété un rêve d'Alexandre le Grand. Ce dernier a rêvé d'un satyre dansant. À ce moment, Alexandre cherche à prendre la ville de Tyr. Artémidore n'interprète pas le rêve d'Alexandre d'après les "images du rêve", mais d'après cette information. Il traduit ainsi la phrase suivante : "Sa-Tyr" qui signifie "Tyr est à toi". Le rêve d'Alexandre exprime son désir de conquête de la ville.