Discours de Claude devant le Sénat
Tables claudiennes, 2e colonne
48 après J.-C.
C'était un usage nouveau, quand mon grand-oncle maternel, le dieu Auguste, et mon oncle paternel, Tibère César, voulurent que toute la fleur des colonies et des municipes, où que ces villes fussent situées, c'est-à-dire la fleur de leurs hommes honnêtes et riches, fût dans cette curie. Quoi donc ? un Italien, comme sénateur, n'est-il pas préférable à un sénateur venu de la province ? [...] Je ne pense pas, à la vérité, qu'on doive rejeter les provinciaux s'ils peuvent faire honneur à la curie. Voyez cette très splendide et très puissante colonie des Viennois fournir depuis si longtemps des sénateurs à cette curie. C'est d'elle qu'est originaire Vestinus, honneur de l'ordre équestre, pour qui j'ai une affection toute particulière et que j'occupe à mes affaires personnelles. […] Que désirez-vous de plus, sinon que je vous montre du doigt que déjà le sol même situé au-delà de la Narbonnaise vous envoie des sénateurs, puisque nous n'avons pas à regretter d'avoir des hommes de Lyon parmi les gens de notre ordre. [...] J'ai franchi les bornes des provinces qui vous sont habituelles et familières, mais il me faut maintenant plaider ouvertement la cause de la Gaule chevelue. Si quelqu'un considère qu'ils ont mis à l'épreuve le divin César par une guerre de dix années, que le même homme mette en regard cent ans d'une fidélité sans faille et une obéissance immuable au milieu de bien de nos troubles, dont mon plus illustre père Drusus a fait plus que l'épreuve lorsqu'il soumettait la Germanie : ils lui garantirent alors, sur ses arrières, une paix profonde et assurée par leur propre tranquillité.
Sélectionner les trois éléments qui permettent de présenter le document.
À quelle période Claude fait-il référence lorsqu'il parle des "dix années" qui ont mis "à l'épreuve le divin César" ?
Sélectionner les deux arguments avancées par Claude pour justifier l'entrée des Gaulois au Sénat.