Adolphe Thiers
1797–1877
Avocat, journaliste et homme politique, il oscille entre la gauche, le centre gauche et le centre droit. Il est nommé ministre et chef du gouvernement à plusieurs reprises par Louis-Philippe sous la monarchie de Juillet et met en œuvre une politique antilibérale. Inquiet à la fois des excès de la République et des abus de la monarchie, il fait preuve d'opportunisme en soutenant les révolutionnaires comme les pouvoirs en place car il fait passer sa carrière avant ses convictions.
Victor Hugo
1802–1885
Écrivain, il s'oppose au coup d'État du président de la République Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Condamné à l'exil à partir de 1852, il s'installe en Belgique puis dans les îles Anglo-Normandes de Jersey et Guernesey où il résiste de l'extérieur en dénonçant la « dictature de l'usurpateur Napoléon le Petit » dans des pamphlets comme Les Châtiments, un ouvrage interdit en France jusqu'en 1870.
Patrice de Mac Mahon
1808–1893
Général sous le Second Empire, il est victorieux en Crimée et en Italie, ce qui lui permet de devenir sénateur en 1856 et maréchal en 1859, puis gouverneur général de l'Algérie en 1864. Il est nommé général en chef des armées après la défaite de Sedan et réprime l'insurrection de la Commune. Il est choisi par les monarchistes pour devenir président de la République en 1873, afin de rétablir la monarchie à laquelle il est favorable. Il dissout pour cela la Chambre des députés en 1877, espérant une victoire monarchiste aux élections suivantes. Son échec le pousse à démissionner en 1879.
Louise Michel
1830–1905
Devenue institutrice à 20 ans, chantre de l'éducation populaire, elle fréquente les milieux politiques révolutionnaires sous le Second Empire. Elle prend une part active dans les événements de la Commune, dont elle est la « Vierge rouge ». Arrêtée sur les barricades lors de la Semaine sanglante, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle poursuit sa mission d'éducatrice du peuple auprès des indigènes Canaques. Amnistiée avec les autres communards en 1880, elle rentre en France pour mener une carrière de conférencière révolutionnaire et d'auteure.
Jules Ferry
1832–1893
Avocat de formation, il est élu député en 1869. Il est maire de Paris au moment de la Commune. Hostile à l'Ordre moral, il participe à la création de la gauche républicaine sous la présidence de Mac Mahon. Il devient l'un des « pères de la République » en exerçant dans plusieurs ministères. À l'Instruction publique, il instaure la laïcisation de l'enseignement. Devenu ministre des Colonies, il défend l'idée d'une mission civilisatrice de la France et lance la conquête de la Tunisie, du Congo et du Tonkin. Il devient président du Sénat en 1893.
Georges Boulanger
1837–1891
Général devenu ministre de la Guerre en 1886, il est hostile aux monarchistes et refuse de faire tirer la troupe sur les ouvriers grévistes. Sa grande popularité effraie les républicains qui l'écartent du gouvernement et le mettent en retraite en 1888. Il réunit alors autour de lui les nombreux ennemis et déçus de la république et entame une carrière politique qui culmine lorsqu'il est élu député à Paris en 1889. Il refuse de commettre un coup d'État comme le lui suggèrent ses partisans et, poursuivi, s'enfuit en Belgique avant de se suicider en 1891.
Léon Gambetta
1838–1882
Hostile à l'empire, il devient le porte-parole des républicains en 1869 et proclame la République le 4 septembre 1870 en devenant ministre de l'Intérieur du gouvernement de Défense nationale. Il essaie d'organiser la poursuite de la guerre contre l'Allemagne sur la Loire mais doit démissionner sous la pression des partisans de la paix. Il est élu député et lutte contre l'influence des monarchistes en prenant la tête de l'opposition au président Mac Mahon en 1877. Il devient ensuite président de la Chambre des députés et chef du gouvernement en 1881–1882.
Alfred Dreyfus
1859–1935
Capitaine dans l'armée française, Alfred Dreyfus est d'origine alsacienne et de confession judaïque. En 1894, il est arrêté et condamné sur de fausses accusations pour avoir transmis des documents militaires à l'Allemagne. Dégradé, il est envoyé au bagne. En 1896, un autre militaire prouve la culpabilité du capitaine Esterhazy, qui est toutefois acquitté. En 1898, une campagne de presse est lancée par Émile Zola pour demander la révision du procès de Dreyfus. Le second procès le condamne malgré tout à 10 ans d'emprisonnement avec « circonstances atténuantes ». En 1906 , la Cour de cassation annule le procès de 1899 et réhabilite Dreyfus qui obtient la Légion d'honneur.